Douze cadres du Hirak Tounes Al Irada (Mouvance Tunisie Volonté pour la traduction) ont publié, dans la soirée du mercredi, un communiqué où ils annoncé leur démission du bureau politique du parti. Ainsi, Mabrouk Hrizi, Zouheir Ismaël, Brahim Ben Saïd, Sabri Dkhil, Ghassen Marzouki, Rabîi El Abdi, Yadh Elloumi, Yassine Oumeya, Zied Soltane, Sami Ilahi, Leila Sebri et Karim Hammami ont présenté leur démission auprès du président du parti, Moncef Marzouki, protestant ainsi contre l'absence de démocratie dans la cuisine interne d'Al Hirak. Les démissionnaires ont en effet expliqué dans leur communiqué qu'un groupe minoritaire au parti décide de tout, écarte les compétences et refuse de mettre en place des plans stratégiques bien définis pour que cessent les échecs que cumule Al Hirak. Réagissant à cette affaire, Imed Daïmi, a déclaré à la TAP, que le texte de la démission a été fuité et qu'aucune officialisation des départs n'a été signalée. Cependant, le député a affirmé que le parti passe par une période de crise où les avis sont très divergents. Il a toutefois indiqué que cela reste des désaccords stratégiques et qu'Al Irada n'est pas en train de vivre des clivages comme c'est le cas pour d'autres partis politiques. Imed Daïmi a expliqué ces divergences et désaccords par le fait que le jeune parti ait décidé de tenir son premier congrès peu de temps après sa création ce qui a causé tous les problèmes qu'il doit gérer aujourd'hui. Drôle d'explication pour un texte de démission pourtant bien clair ; les démissionnaires accusent, sans les citer bien évidement, Moncef Marzouki et son équipe (celle-là même qui l'avait accompagné lors de son passage à Carthage) de gérer le parti comme l'on gérerait un petit bureau de communication. Marzouki ressemble désormais à un blogueur dont seule la page Facebook (et les quelques médias qataris qui font encore appel à lui) est restée solide pour que ses positions et ses analyses puissent être publiées. Une page à travers laquelle l'ancien président de la République provisoire nous a habitués à une série d'analyses hilarantes ; de sa théorie qui évoque le partage de la Tunisie sur cinq fédérations (et que chaque fédération paye à l'autre ce qu'elle lui prend en eau, gaz, pétrole etc) à ses sévères critiques à l'encontre du peuple qui a choisi d'élire des dictateurs au lieu des nobles défenseurs des droits de l'Homme (c'est-à-dire lui). Moncef Marzouki a tout fait durant ces dernières années pour devenir la risée des réseaux sociaux. Sur le plan pratique, et à part la bataille livrée contre ses anciens camarades (Samir Ben Amor ou encore Abedlwaheb Maâter) pour dissoudre son ancien parti, le CPR, et en créer un autre, il a tout perdu en chemin. Avec ce nouveau coup, Hirak Tounes Al Irada, qui compte sur une partie de la base électorale mécontente du mouvement islamiste d'Ennahdha, risque de ne plus pouvoir se relever dans une scène où il existe quand-même une dizaine de partis politiques capables de continuer leur chemin.