La rentrée scolaire et universitaire s'annonce extrêmement tendue en raison de la non-application des accords conclus entre les autorités de tutelle et la partie syndicale. En effet, l'exaspération des universitaires monte à l'approche de la reprise des cours. En cause, le refus du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique d'appliquer l'accord conclu le 24 juillet dernier avec la partie syndicale. La Fédération Générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) a en effet menacé de recourir à des protestations et des activités revendicatives pouvant aller jusqu'à la grève générale au cas où le ministère de tutelle continue à atermoyer en ce qui concerne l'application de cet accord qui avait mis fin à une crise ouverte entre les deux parties à la fin de l'année universitaires écoulée. «L'intégration des indemnités des professeurs agrégés d'enseignement supérieur dans les salaires du mois d'août n'a pas eu lieu. Le décret y afférent a été signé par le ministre des Finances mais il n'a pas encore été paraphé par le Chef du gouvernement», a souligné la Fédération rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail dans un communiqué. La FGESRS a également indiqué que le ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas encore procédé au versement de l'indemnité de coordination pédagogique et au paiement des heures supplémentaires dans de nombreux établissements universitaires. L'accord prévoit, par ailleurs, le versement de nouvelles indemnités aux membres des commissions sectorielles ainsi qu'aux agrégés et aux technologues (indemnité de recherche). Sur un autre plan, la Fédération a précisé que les autorités de tutelle n'ont pas respecté leurs engagements relatifs à l'avancement professionnel, aux nouveaux recrutements et la mise en place de commissions chargées d'examiner le dossier des mutations. Elle a également fait savoir qu'elle attend encore et toujours la promulgation du décret électoral sur la base duquel seront élus les membres des structures académiques et pédagogiques. Face à ce blocage, la FGESRS a appelé les enseignants à tenir des réunions dès les premiers jours de mois de septembre au niveau des écoles d'ingénieurs, des écoles préparatoires aux études d'ingénierie et des instituts supérieurs des études technologiques et à compter de la mi-septembre dans les autres établissements afin de débattre des activités revendicatives nécessaires au regard de la situation actuelle. Menace de boycott Au niveau de l'enseignement de base, les instituteurs suppléants ont menacé de boycotter la rentrée scolaire en signe de protestation contre le refus du gouvernement de les recruter conformément aux dispositions d'un accord conclu le 5 décembre 2015 entre le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement de base. Au cours des dernières semaines, les instituteurs suppléants ont organisé des sit-in devant les sièges des délégations régionales de l'éducation dans plusieurs régions du pays, dont Mahdia, Kasserine et Gafsa. Ils ont exhorté le ministère de l'Education à activer l'accord qu'il a signé le 5 décembre 2015 avec les syndicats concernés relatif au recrutement, par groupes, de tous les instituteurs suppléants. Les enseignants protestataires ont aussi appelé les autorités de tutelle à verser une allocation de 400 dinars aux instituteurs suppléants qui ne seront pas intégrés durant la prochaine année scolaire 2017-2018 et de leur faire bénéficier de la couverture sociale. A noter que le nombre des instituteurs suppléants, dont la situation devrait être régularisée d'ici 2019 selon les termes de l'accord conclu entre le ministère et le syndicat, dépassé 3000 enseignants.