Le bureau médiatique de l'Union patriotique libre (UPL) a adressé un e-mail aux journalistes les informant d'une lettre codée adressée par le président du parti à des dirigeants du même parti. Dans cette lettre (publiée aussi sur la page officielle Facebook du concerné) fait état des tendances idéologiques des dirigeants actuels et futurs de l'UPL. Slim Riahi y explique que bien que l'UPL (un parti centriste-moderniste selon lui) soit un fruit de la révolution, il a réussi, en moins de six années, à bénéficier de la confiance d'une bonne partie des citoyens et que, de ce fait, il est aujourd'hui appelé à se confirmer avec son identité et son ADN clairs comme le jour. Contrairement à beaucoup d'autres entités politiques, l'UPL perdurera dans le temps vu qu'il s'intéresse, contrairement aux autres, aux vrais problèmes des Tunisiens et ne focalise pas sur les débats idéologiques stériles qui ont pour unique objectif de diviser le peuple. Dans ce cadre, Slim Riahi a appelé les cadres de son parti à rejoindre le Front populaire s'ils sont toujours dans le rêve révolutionnaire digne des adolescents et les autres, qui sont dans une logique anarchique, à se trouver des places auprès de Hirak Al Irada et de ses dérivées. Avant de finir sa lettre, le président de l'UPL a rappelé que son parti demeure révolutionnaire dans tout ce qui concerne les vrais problèmes de ce pays et qu'il a toujours opéré via des programmes économiques et sociaux bien précis. Slim Riahi semble être confiant en assurant que l'ADN de son parti est clair ce qui nous amène à évoquer un incident assez vieux mais, comme il le dit lui-même, ce parti n'existe que depuis six ans : à l'époque où Khaled Chaouket faisait encore partie de l'UPL, une conférence de presse avait été organisée, en mars 2012, où le parti a affiché une position plutôt favorable à la charia en tant que source de la Constitution de la deuxième République qui, était, à l'époque, à l'étape de l'Assemblée nationale constituante. Après son impressionnant échec aux élections de 2011, Slim Riahi avait tenté, durée une courte durée, de s'imposer sur l'échiquier politique en tant qu'entité politique islamiste modérée. Monsieur Riahi semble avoir oublié ce triste épisode de la vie de son parti et vient vanter son identité aujourd'hui. Mais au fait, à quelle tendance politique appartient l'UPL ? Difficile d'y répondre d'autant plus que les positions des députés de son bloc parlementaire ont récemment varié au dépend des situations dans lesquelles se trouvait Riahi ; après qu'il ait rencontré le président de la République, mardi, il semblerait que le président de l'UPL ait demandé à ses députés de retirer leurs signatures de la motion destinée à l'Instance provisoire de la supervision de la conformité des lois avec la Constitution. Les députés de l'UPL ont accusé les autres élus d'avoir falsifié leurs signatures ce à quoi le Courant démocratique a répondu en postant, sur les réseaux sociaux, les scannes des copies conformes démontrant la conformité des signatures. Alors que tout le monde tentait de comprendre l'affaire, une nouvelle est venue fragiliser encore plus l'UPL et son président après que ce dernier ait été interdit de voyage suite à une décision prise par le juge d'instruction. Cette interdiction vise à garantir le bon déroulement des affaires de contrebande et de blanchissement d'argent dont fait sujet monsieur Riahi.