Le directeur-exécutif du mouvement de Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, a officiellement appelé les dirigeants et les militants de son mouvement à se préparer pour organiser le premier congrès électif du mouvement. Dans un post publié sur sa page officielle Facebook, l'intéressé a expliqué que, comme tous les récents sondages d'opinion démontrent que Nidaa Tounes demeure le premier dans les intentions de vote, sa responsabilité et celle de tous ceux qui l'entourent en devient plus grande ; un congrès électif démocratique et transparent devient une nécessité pour pouvoir continuer à bâtir ce grand parti national unificateur qui continue sur la voie de tout ce qu'a construit l'Etat de l'Indépendance. Caïd Essebsi junior rappelle, dans son poste, que ce congrès électif devait se tenir après les élections municipales mais que, vu que ces dernières viennent d'être reportées, il devient nécessaire de passer au vote au sein de Nidaa Tounès. Réagissant à cet appel, l'un des membres fondateurs de Nidaa Tounes, Wafa Makhlouf a annoncé, lors d'une déclaration radiophonique, sa candidature au poste de présidente du mouvement. Madame Makhlouf s'opposera donc au candidat ‘naturel', Hafedh Caïd Essebsi, pour des élections qui ne verront peut-être jamais le jour et pour cause ; ce congrès électif est sujet de nombreux débats musclés qui datent de ... 2013 ! A l'époque, Béji Caïd Essebsi – ancien président du mouvement avant qu'il ne soit propulsé au poste de chef de l'Etat – avait catégoriquement refusé de tenir ces élections en expliquant que le plus urgent était de se préparer aux législatives et à la Présidentielle de 2014. Bien que plusieurs cadres du mouvement ne fussent pas d'accord avec le principe, Caïd Essebsi avait réussi à imposer sa vision qui coûtera, plus tard, plusieurs scissions au sein du Nidaa. A défaut d'élections internes, les Nidaïstes avaient opté pour l'organisation d'un congrès (tenu à Sousse en janvier 2016) qui a porté le coup fatal à leur mouvement ; présidé par Béji Caïd Essebsi – en la présence de plusieurs figures politiques du pays dont essentiellement le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi – cet événement a fini par persuader les plus fidèles de partir. Au lendemain du congrès ‘Al Wafa', plusieurs démissions, du camp de Mohsen Marzouk, avaient été officiellement déposées. Depuis cette date, le camp de Caïd Essebsi junior a réussi, en l'espace de quelques mois, à réduire en cendre tout ce que le père a réussi à bâtir en quelques années. Aujourd'hui, Nidaa Tounes est géré par HCE et son camp représenté, essentiellement, en la personne de Borhen Bsaïes, officiellement désigné chargé des affaires politiques du mouvement. D'ailleurs, Bsaïes vient de confirmer l'intention de Hafedh Caïd Essebsi à se présenter aux élections législatives partielles qui se tiendront en Allemagne pour remplacer le départ du député Hatem Ferjani, récemment désigné secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères. Ce qui est certain dans tout ce flou, c'est que Hafedh Caïd Essebsi ne prendra aucun risque pour perdre le contrôle absolu qu'il détient aujourd'hui au sein du Nidaa. De ce fait, le congrès électif dont parle le directeur exécutif ne se fera que dans l'un des deux cas suivants ; soit lorsqu'il aura la garantie absolue d'être ‘élu' au poste de président, soit lorsqu'il finira par faire disparaître toute autre candidature au même poste. Donc, d'une façon ou d'une autre, le congrès électif de Nidaa Tounès ne verra jamais le jour et ses éventuels résultats seront, dans tous les cas de figure, contestés par un camp ou un autre ce qui ne fera qu'amplifier les clivages.