Le parti était né de la volonté de tous les Tunisiens patriotes de faire sortir la Tunisie d'une ère sombre pour lui tracer un avenir radieux où règnent la démocratie, la liberté, le respect des droits de l'Homme, de la coexistence pacifique et de la fraternité. Il avait trouvé, alors, un rassembleur, Béji Caïd Essebsi, un vieux de la vieille qui avait servi, déjà, en politique, lors de la direction du leader Habib Bourguiba et qui avait poursuivi sa carrière ave Zine El Abidine Ben Ali. Les temps et les personnes ont vraiment changé et le déroulement des événements n'a pas eu lieu comme l'espérait le peuple tunisien et, même pas une année après l'arrivée de Nidaa Tounes au pouvoir, ce parti a implosé, sous les pressions des querelles de personnes et d'individus qui n'auraient jamais été élus s'ils s'étaient présentés sous leur propre nom et qui doivent leur arrivée à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) au parti qui avait bénéficié de l'appui de tous les Tunisiens imbus de justice et espérant que tous les efforts seront axés sur la manière de réaliser le bien-être de leurs compatriotes. Hélas et malheureusement pour nous, ce parti n'est plus, aujourd'hui, que l'ombre de ce qu'il était en 2014, avec une rupture totale entre les dirigeants et la base et un désenchantement total de tout un peuple. Déjà, la coalition avec le mouvement religieux Ennahdha n'avait pas été bien vue par les électeurs de Nidaa Tounes qui croyaient qu'avec l'arrivée de leur parti au pouvoir, ils rompraient avec les quatre années de souffrances et de pagaille qui avaient régné dans le pays. Aujourd'hui, nous sommes face à un autre malheur et pas des moindres, avec une alliance des plus douteuses et une volonté certaine de saborder Nidaa Tounes de l'intérieur, avec des alliances contre nature, notamment celles de Hafedh Caïd Essebsi avec le fameux homme d'affaires aux activités douteuses, Chafik Jarraya et Nabil Karoui, propriétaire de la chaîne Nesma TV. Leur collaboration avec, certainement et clairement, l'aval de notre président de la République Béji Caïd Essebsi, n'a apporté que des malheurs au pays et, surtout, au parti Nidaa Tounes. Des agissements mystérieux avaient accompagné les derniers événements à l'intérieur de ce parti, avec un retour à la case départ, par la force, dans les structures du parti. Pire encore, les membres du bureau exécutif et d'autres membres de la direction n'ont pas pu accéder à leurs bureaux, après le très fameux congrès de Sousse qui n'avait pour objectif que de consacrer la cassure et d'introniser Hafedh Caïd Essebsi en tant que maître de toutes les décisions du parti. C'est déjà la fin d'une histoire qui aurait pu être belle pour la Tunisie. F.S. La débandade Plusieurs membres de Nidaa Tounes ont donné le ton et exprimé, depuis mercredi 13 janvier 2016, leur mécontentement suite aux résultats du congrès de consensus qui s'est déroulé à Sousse. La premièrer mauvaise nouvelle de taille est la démission du nouveau ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane. Elle avait été suivie par le gel d'adhésion du ministre de la Santé, Said Aïdi, et des députés Leila Chettaoui et Brahim Nacef et, pour clore les mauvaises nouvelles, ce fut le retrait du bureau politique de Zohra Driss et de Faouzi Maaouia Remili dénonce la mentalité d' « épuration ethnique » Boujemâa Remili, membre dirigeant à Nidaa Tounes, semble prisonnier des appareils du parti, car, malgré les critiques acerbes adressées au congrès de Sousse, toutefois, il se dit incapable de quitter le navire et persiste à faire des propositions de rafistolage. Dans un post publié sur sa page Facebook, Remili a indiqué qu'il lui était difficile de démissionner d'une instance de direction dont il était encore membre la veille, ajoutant qu'il « comprend parfaitement ceux qui l'ont fait ». Il estime que même les propositions de la Commission des 13 sont désormais dépassées par les événements et que toute solution de rafistolage serait vouée à l'échec, car le congrès a fait apparaître une mentalité d' « épuration ethnique » comparable à celle des Serbes en Bosnie Herzégovine, dans une limpide allusion à la «purge» menée par Hafedh Caïd Essebsi et son clan aux dépens de la direction sortante du parti. Hichem Ben Ahmed se retire Hichem Ben Ahmed se retire du bureau exécutif de Nidaa Tounes, en dénonçant l'absence de «liberté de pensée, de parole et d'action». C'est sur son compte Facebook que Hichem Ben Ahmed (48 ans) a annoncé sa démission de Nida Tounes, à l'instar de plusieurs de ses collègues. « N'ayant pas participé au congrès de Sousse par principe, j'ai toujours œuvré pour un consensus entre tous les protagonistes du parti quelles que soient leurs tendances. « Le parti s'éloigne aujourd'hui des attentes de ses votants », a-t-il écrit, ajoutant : « Il y a, pour moi, un éloignement des véritables attentes des Tunisiennes et des Tunisiens qui n'est pas seulement une attente politique mais essentiellement sociale et économique. Le vrai combat est contre le chômage, la pauvreté et l'insécurité ». Hichem Ben Ahmed a aussi précisé que dans les différentes fonctions politiques et administratives qu'il a occupées, il a toujours œuvré à l'amélioration de la vie des citoyens et au développement de la Tunisie. Wafa Makhlouf claque la porte La députée Wafa Makhlouf, qui fait partie du noyau fondateur du parti, a annoncé, elle aussi, sur son compte Facebook, sa démission et son retrait du parti et du bloc parlementaire, emboitant ainsi le pas à la députée Zohra Driss, qui a démissionné du comité politique issu du congrès de Sousse, La démission de Wafa Makhlouf lui a valu quelques commentaires peu amènes de la part de certains partisans de Nidaa, qui l'on notamment accusée d'opportunisme, tout en lui reprochant de n'avoir pas été discrète mais d'avoir annoncé son retrait de manière tapageuse. Le ministre des A.S. présente sa démission Après l'annonce de la sa démission de son parti Nidaa Tounès, le nouveau ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romhdane, en a fait de même pour son poste ministériel. Il a demandé au chef du gouvernement Habib Essid d'accepter qu'il quitte ce poste. Ben Romdhane a démissionné du parti, pour protester contre les résultats du congrès de Sousse qui avait consacré le départ des dissidents et donné les pleins pouvoirs à Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la République, devenu secrétaire général exécutif de Nidaa. La Commission économique et sociale rend le tablier La démission collective des membres de la Commission économique et sociale est venue aggraver la crise et une liste nominative de ces nouveaux démissionnaires a été rendue publique par le journal « Al Maghreb ». A voir la liste des noms des démissionnaires, on mesure l'ampleur du séisme qui ébranle ce parti. Il s'agit d'Afif Chelbi, Mahmoud Ben Romdhane, Moncef Sellami, Mounir Ben Miled, Abdelaziz Rassaâ, Ahmed Ounaïes, Chokri Ben Amara, Olfa Sokri, Sonia Nakkache, Ahmed Smaoui, Fadhel Jaziri, Nejib Trabelsi, Nejib Karafi, Fatma Ghanmi, Slim Ben Miled et Salem Ben Romdhane. Olfa Khalil El-Arem quitte le parti Olfa Khalil El-Arem, ex-membre du bureau exécutif et du bureau politique, a, aussi, fait sa révérence à Nidaa Tounes, dans un post publié sur sa page officielle Facebook, tout en exprimant son amertume et sa désillusion. En annonçant sa démission du bureau exécutif et du bureau politique du parti, qui ont été supprimés par les putschistes conduits par Hafedh Caïd Essebsi, Olfa Khalil assure qu'elle se sent, plutôt, soulagée. Rafaâ Ben Achour gèle son adhésion Rafaâ Ben Achour, le président du congrès consensuel de Nidaa Tounes, à Sousse, a, pour sa part, pris ses distances vis-à-vis du « parti de Hafedh Caïd Essebsi ». Pourtant, il avait présidé le congrès de Sousse, les 9 et 10 janvier 2016, et lu la liste des 14 nouveaux secrétaires nationaux chapeautés par Hafedh Caïd Essebsi. Dans un communiqué rendu public, vendredi 15 janvier 2016, Ben Achour a annoncé qu'il « gèle son adhésion au mouvement de Nidaa et à son bureau exécutif jusqu'à la résolution de ses problèmes internes ». Il a tenu à se justifier en assurant qu'il n'a pas présidé le congrès de Sousse « pour s'allier à l'une des factions contre l'autre », mais qu'il a essayé d‘apporter son aide « pour trouver une solution aux problèmes que Nidaa Tounes connaît actuellement ». Tentatives désespérées pour recoller les morceaux Face à la débandade, des personnes bien intentionnées ont entamé des tentatives désespérées pour recoller les morceaux, sans vraiment y croire. C'est le cas de Saïd Aïdi, le ministre de la Santé, désigné membre du Comité politique issu du congrès de Sousse, sans charge précise, qui n'a pas fait mystère de son mécontentement en quittant la salle du congrès, dimanche 10 janvier 2016. Trois jours plus tard, il a annoncé le gel de son adhésion au parti. Il a reconnu, lors de son passage à l'émission « 7/24 » sur la chaîne Al-Hiwar Ettounsi, que le congrès de Sousse et tout ce qu'il en a découlé ne représentent pas Nidaa, tout en appelant les autres membres du Comité politique désignés lors de ce congrès à démissionner, tout en gardant leur adhésion au parti. M. Aïdi propose, plus concrètement, l'élaboration d'une nouvelle feuille de route en vue d'aboutir, au final, à un congrès électif dans le délai maximum prévu initialement de juillet 2016. Dans la même direction, le député démissionnaire du bloc parlementaire de Nidaa, Salah Bargaoui, a parlé de fuites concernant d'éventuelles concessions de la part des architectes de la réunion de Djerba, qui peuvent aller jusqu'à l'annulation des résultats du congrès de Sousse et l'organisation d'un autre congrès, électif cette fois-ci. Les observateurs s'accordent à dire qu'il s'agit, probablement, de ballons d'essai consistant à tâter le pouls des partants en vue de tenter une nouvelle opération de rafistolage. Mais les mêmes observateurs restent persuadés que le ver est déjà dans le fruit et qu'il est impossible, ou presque, de revenir en arrière, vu l'ampleur de la scission, qui semble irréversible, le nombre des démissionnaires étant devenu très important. Le clan de Hafedh Caïd Essebsi, pour sa part, donne l'impression d'être aux abois, mais il poursuit sa fuite en avant, presque soulagé du départ du secrétaire général démissionnaire, Mohsen Marzouk, et des autres ex-dirigeants du parti, déterminés à lancer une autre formation politique, dont la création sera annoncée le 2 mars prochain. Toutefois, on attend la confirmation de la nouvelle faisant état d'une rencontre entre les membres démissionnaires de la Commission économique sociale de Nidaa et le groupe Marzouk, ce qui serait un tournant pour l'avenir des deux camps.