Dans un communiqué publié hier, la Municipalité de Tunis a annoncé la constitution d'une commission composée de représentants de plusieurs administrations et ministères afin de faire toute la lumière sur les rumeurs de plats préparés à base de viande de chats et présentés aux clients de plusieurs restaurants de la ville. Les résultats de cette enquête seront communiqués au grand public ultérieurement. Le gouverneur de Tunis promet de dire la vérité, toute la vérité sur l'histoire des chats qu'utiliseraient certains établissements de bouche tunisois. L'affaire avait secoué l'opinion publique il y a quelques semaines quand un média de la place avait affirmé qu'un restaurant de spécialités turques, situé à El Manar, cuisinait ses plats à base de viande de félins. Le « chat-warma » gate avait alors suscité une vague de panique puisque le restaurant était populaire et assez fréquenté. Toutefois et malgré l'insistance de la journaliste qui a rapporté les faits en premier à s'en tenir à sa version, le ministère de l'Intérieur a émis un communiqué afin de démentir cette information, affirmant que la police municipale en coordination avec les services d'hygiène du ministère de la Santé avaient souvent inspecté ce restaurant et n'avaient jamais enregistré un dépassement de ce genre. Le fait est qu'il n'y a jamais de fumée sans feu et le communiqué publié par la municipalité de Tunis peut être interprété comme une preuve sur l'existence de réels doutes à ce sujet et qu'il ne s'agit peut être pas seulement d'une rumeur infondée surtout que certains parlent même des tentatives d'un parti politique à fermer au plus vite ce dossier et même de l'intervention de l'ambassadeur de Turquie. Difficile toutefois d'apporter des preuves à ces supputations relayées par un grand nombre de médias. L'ambassadeur a, quant à lui, publié un texte sur les réseaux sociaux pour nier en bloc et appelé les journalistes à vérifier leurs informations avant d'incriminer autrui sans preuves. L'affaire des chats est choquante et inquiétante car des milliers de clients seraient alors concernés au cas où les faits seraient confirmés. Mais outre cette affaire, y a-t-il lieu de s'inquiéter de ce qu'on retrouve dans nos assiettes ? Si on se fie aux publications de la police municipale qui effectue chaque jour des descentes dans différents entrepôts, restaurants et lieux de fabrication de produits alimentaires, la réponse est oui ! Viande avariée, légumes pourris, gâteaux infects, kakis fabriqués dans des conditions hygiéniques horribles... La liste est tellement longue et la publier en entier nécessiterait des pages entières, mais le constat est bel et bien là. Exception faite des établissements qui respectent à la lettre les normes et conditions d'hygiène imposées par le ministère de la Santé, bon nombre d'autres préfèrent outrepasser la loi pour des raisons budgétaires ou encore par simple négligence. Des faits d'une extrême gravité puisqu'ils mettent en danger la santé des petits et des grands. Une extrême vigilance est donc requise et plus de moyens comme le réclament les agents de la police municipale qui interviennent quotidiennement sur tout le territoire. Mais cela ne saurait être suffisant car le principal maillon de cette chaine restent les restaurateurs et autres fournisseurs de produits alimentaires qui doivent forcément faire preuve d'une plus grande responsabilité vis à vis de leurs pairs et ne pas prioriser l'intérêt pécunier.