Les hackers ont toujours tort même quand ils ont raison. Ou peut-être le contraire. Ou les deux à la fois. Ou on ne sait. Ou alors on se trompe, on s'emmêle les pinceaux, et les idéaux avec. Pour les idées, il faudra repasser, mais pour les idéaux, il faut croire qu'ils n'ont pas encore, tout à fait, perdu le goût de l'eau, puisqu'ils naviguent à vue, et ne perdent pas le nord. A l'échelle du pays. Faut-il en rire ou en pleurer, comme le dit le poète? Ils auront eu du moins, le mérite d'essayer, quand nous auront perdu espoir, de voir les choses changer, sous nos douces latitudes, en tentant de les faire bouger, à leur manière, persuadés que le combat doit continuer, et mené à son terme, vaille que vaille, jusqu'à arracher au forceps, toutes les raisons d'espérer. Sauf qu'il faudrait inventer une grue, d'un genre très spécial, à faire soulever des montagnes, pour changer les choses intra-muros. Et il faudrait sûrement, plus, que pirater un site, pour y arriver. C'est dans les têtes que les choses doivent changer. D'abord. Le reste suivra, naturellement, lorsque tout le monde prendra conscience, et d'abord, toutes les instances officielles concernées, que le dossier de la Santé sous nos cieux, s'il a été ouvert, ce n'est pas pour qu'il soit refermé, avant que l'on ait pansé toutes ses blessures. Car il souffre d'un mal endémique, depuis tellement longtemps, que l'on ne sait plus par quel bout commencer pour suturer la plaie; laquelle est, non pas ouverte, mais béante, à nous happer dans le vide, sans espoir de retour. Mais il nous faut, n'est-ce pas, tout faire pour y remédier. Et les hackers qui ont piraté le site du ministère de la Santé auront eu raison, plus qu'à leur compte, de souligner les disparités dans les régions, dans le domaine de la santé. Des fois où cela ne tomberait pas dans l'oreille d'un sourd. Des fois où pour une fois, cela ferait plus qu'un trou dans l'eau...