La salle du « Colisée » retrouvait son aura d'antan en accueillant la cérémonie d'ouverture de la 28è édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC-4-11 novembre 2017.) Car le cinéma se passe dans les salles et non pas ailleurs. Certes, on n'a pas construit de grandes salles depuis l'indépendance et on en a perdu depuis une centaine à travers le pays (Excusez du peu !) La détermination des cinéphiles, tous genres confondus, a prévalu pour créer les JCC depuis plus de cinquante années. Touchons du bois ! Un festival unique au monde où concourent des films venus d'Afrique et du monde arabe. Merci à feu Tahar Chériâa et aux politiques de l'époque qui avaient cru à son idée libératrice des cinémas dits du Tiers Monde et qui étaient laissés pour compte durant une période cruciale de leur existence, voire de leur émergence. Et pour rester avec les retrouvailles, Ramzi Mellouki, le journaliste et animateur tunisien résidant aux USA, correspondant de plusieurs chaînes et sites à travers le monde, était de retour en cette soirée d'ouverture des JCC. Avec une éloquence à fleur de peau dans les langues arabe, française et surtout anglaise et pleins de souvenirs à en revendre, particulièrement avec la salle du « Colisée », il a raconté son amour du cinéma dès l'âge de neuf ans. Il a pu ainsi établir un lien amical avec l'assistance nombreuse. Il n'y avait pas de grandes vedettes qui auraient « cassé la baraque », car les JCC voulaient absolument et effectivement revenir aux fondamentaux avec la présence des réalisateurs, des comédiens et des techniciens du cinéma de Tunisie, du Maghreb, d'Afrique et du monde arabe. Ceci grâce à un certain Néjib Ayed qui les dirige cette année et qui en sait quelque chose là-dessus, ayant été un ancien « ciné-clubiste », à ne pas confondre avec le club sportif de Bab Jedid ! Car il s'agit de la FTCC dont il a été le président. « Ecrire sur la neige » de Rachid Masharaoui Un microcosme à l'image du macrocosme Le tout nouveau film du réalisateur palestinien Rachid Masharaoui « Ecrire sur la neige » a ouvert la 28è édition des JCC. En seulement 72 minutes, ce film, tourné en Tunisie et produit par Habib Attia, a pu dire et d'une manière indirecte les maux qui constituent les vraies blessures du peuple palestinien et arabe aujourd'hui dans un huis-clos étonnant, lourd et insupportable, à la limite. Tout se passe en une seule nuit. Cinq personnages se trouvent réunis par la force des choses et d'une manière inévitable dans une maison pour fuir les bombardements israéliens qui pleuvaient lors de la guerre sur la bande de Gaza. La situation est invivable intra et extra-muros. Car si les bombes continuaient de tomber, frôlant de tuer les occupants de cette maison, le courant ne passait pas entre les différents personnages. Cela est dû et provoqué par les divisions sociales et politiques et l'intolérance religieuse et le rejet de l'autre. Cela est de nature à affaiblir leur résistance contre l'occupant. Le jeu des comédiens : Amr Waked, Ghassen Massoud, Ramzi Maqdisi, Areen Omari et Yumna Marwan