Les organisateurs de la 28e édition des Journées Cinématographiques de Carthage ont déroulé le tapis rouge dans la soirée du 4 novembre 2017 sur l'avenue Habib Bourguiba à Tunis. Tout le gratin du cinéma tunisien mais également maghrébin, arabe, africain ainsi que d'autres nationalités à travers le monde a répondu présent. Une cérémonie d'ouverture plus brève, un peu plus sobre que celle de l'édition précédente, clôturée par la nouvelle pépite cinématographique de Rashid Masharawi, «Writing on Snow». Cette année, la programmation s'annonce bien remplie ! Les JCC honoreront le cinéma maghrébin et plus précisément algérien, en sélectionnant 12 films, classiques et nouveaux. Plus de 180 courts métrages, longs métrages de fiction et documentaires font la programmation intégrale du festival. Quatorze longs métrage de fictions dont trois tunisiens sont en compétition officielle, pour rafler le Tanit d'or. Quelques œuvres ont déjà fait les beaux jours des festivals à l'international. Quatorze longs métrages documentaires concourront pour l'ultime prix. Quinze films ont été retenus dans la catégorie «court métrage». Huit films dans la catégorie court-métrage documentaire ont été sélectionnés. Le jury, composé d'experts en 7e art, était au grand complet pendant la cérémonie. Ramzi Mallouki, venu à l'occasion de Los Angeles pour présenter cette soirée, les a invités sur la scène du Colisée. La Camerounaise Félicité Wouassi, le Marocain Hassan Ben Jalloun, la Sénégalaise Mama Keita, l'Argentin Pablo César, le Palestinien Michel Khleifi et la Tunisienne Rabiaâ Ben Abdallah éplucheront les longs et courts métrages en compétition sous la houlette du président du jury Jacques Dorfamann. Un hommage a été rendu aux 4 pays invités de cette année, à savoir l'Argentine, la Corée du Sud, l'Algérie et l'Afrique du Sud. La cérémonie a démarré avec le mot de bienvenue de Néjib Ayed, directeur des JCC cette année. Des intermèdes musicaux ont rythmé la cérémonie grâce au jeune virtuose algérien Hassan Belkacem Benalioua, qui a électrisé le public en maniant le qanûn, suivi d'Ahmed Benjemy qui a préparé une composition électro-acoustique en hommage aux deux pays guest de cette année : l'Afrique du Sud et la Corée du Sud, tout cela accompagné d'effets visuels et scéniques attractifs. Les hommages se sont succédé et ont été rendus notamment aux organisateurs, au critique égyptien Samir Farid mais aussi aux disparus Kalthoum Bornaz et Abdelaziz Frikha. Les frères Goubantini ont été honorés. Mohamed Zine Abidine, actuel ministre de la Culture, s'est emparé de la scène pour un discours de bienvenue avant de céder la scène au réalisateur Rashid Masharawi qui présentera l'équipe de son film «Writing on snow» dans son intégralité. Ce film de 70 minutes, retenu comme étant le premier long métrage qui ouvrira le marathon des projections «JCéCiennes», a été projeté vers la fin. Palestiniens à huis clos Projeté en première mondiale, ce huis clos palestinien réunit une bonne brochette d'acteurs arabes célèbres comme l'acteur égyptien Amr Waked, la Libanaise Yomna Marouwan, les Palestiniens Areen Omari et Ramzi Makdassi, ou encore le Syrien Ghassen Massoud. Cette coproduction tuniso-palestino-égyptienne tournée à Tabarka en mai 2016 est un huis clos saisissant de 72 minutes qui met en scène cinq Palestiniens enfermés dans un appartement en pleine offensive d'Israèl contre Gaza. Tous différents les uns des autres idéologiquement parlant, les personnages ne pourront pas s'unir pour faire face à l'ennemi et survivre. Le décor et l'espace du film ont été entièrement reconstitués à la perfection par le Tunisien Ghazi Temimi. «Writing on snow» est porteur d'idéologies historiques et ethniques diverses qui peuvent ne pas refléter que les Palestiniens. Ce qui justifierait le choix éclectique des acteurs provenant de différentes contrées arabes afin de dénoncer leurs dislocations basées sur la différence principalement. Masharawi plaidé pour le droit à la diversité et à la différence à travers un drame qui était au goût de tout le monde pour un film d'ouverture percutant et passionnant de bout en bout. Depuis hier matin, place aux projections qui s'étaleront jusqu'au 11 novembre, en attendant la désignation des gagnants. La compétition s'annonce rude.