La Tunisie compte, selon les derniers chiffres officiels, 210 partis politiques dont certains ne comptent que les membres de leur bureau politique, soit, parfois quelques dizaines de membres et cela n'est que le reflet d'un pays où chaque personne se considère comme un leader, capable de rassembler. Toutefois, nombreux sont les partis ayant une représentativité, sur la scène politique, qui semblent avoir retenu la leçon et il est, actuellement, possible de voir des coalitions se faire et se défaire, dans une certaine dynamique de bon augure, surtout que le pays a besoin de politiciens avertis, capables de faire leur autocritique et n'oeuvrant que pour le bien du pays. Tout le monde souhaite que la raison va prévaloir et que les partis politiques se rassemblent, afin de constituer un front capable de s'imposer et de devenir influent, sur une scène politique dominée par deux mouvements issus du vide politique. Nidaa Tounès est un parti en voie d'effritement et d'implosion, surtout qu'il présente un paysage hétéroclite, avec ses divergences, et sa coalition avec Ennahdha l'a encore affaibli. Ennahdha qui a également perdu de son aura en tant que parti islamiste ayant déçu ses partisans et qui vit, aussi, des dissensions internes, mettant en prise ses faucons et ses colombes. Maintenant que le grand examen approche et que le test sera décisif, les partis politiques cherchent à ne pas perdre la face, lors des prochaines élections municipales qui vont dévoiler leur véritable poids et surtout leur pénétration au sein de la population car il s'agit en fait de gagner des sièges dans les communes qui sont les structures les plus proches des préoccupations des citoyens. La gauche, le centre et les démocrates indépendants cherchent à faire bonne figure , aussi pensent-ils à se présenter en front uni, dans l'espoir de ne pas subir l'affront de sortir les mains vides de ces élections municipales. Ainsi un comité de coordination, de communication et regroupant des représentants des partis de gauche, des progressistes et des indépendants vient d'être créé. Décidée le week-end dernier lors d'une réunion regroupant plusieurs partis de gauche et progressistes, des personnalités nationales et des syndicalistes indépendants, la création de ce comité a pour objectif d'élargir le cercle de communication et de dialogue entre les partis, les courants, les organisations et les personnalités indépendantes qui cherchent à unifier la gauche tunisienne et d'identifier les mécanismes à même de permettre d'assurer la réussite du processus d'unification. Les partis qui ont adhéré au processus de création d'un large parti de gauche sont le parti "Al-Massar", le Parti Socialiste, le parti du travail patriotique démocratique (PTPD), le parti de l'Unité populaire, le parti "Al-Thawabet" et le parti "Mouvement Tunisie de l'avenir". Par ailleurs, dix partis politiques ont décidé de participer aux élections municipales avec des listes de coalition. Des critères objectifs seront adoptés pour garantir une large présence des compétences partisanes et des différentes composantes de la société civile et des indépendants, peut-on lire dans un communiqué par ces partis. Réunis pour discuter des préparatifs pour les prochaines élections municipales, les partis ont convenu de l'importance de l'action commune pour relever les défis qui se posent au niveau local. Ils ont insisté sur le besoin d'ouverture sur toutes les forces vives du pays pour réussir ces "échéances historiques". Les élections municipales permettent une large participation des citoyens pour choisir leurs représentants dans les conseils régionaux et favorisent l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants dynamiques et compétents capables d'apporter le plus et de relever les défis futurs, selon la même source. Le communiqué est signé par Afek Tounès, Al Badil Ettounsi, Machrou Tounès, La Tunisie D'abord, Al-Joumhouri, l'Avenir, Al-Massar, le Parti du travail patriotique et démocratique, La Rencontre démocratique et Al Moubadara. Tout cette mobilisation montre l'incapacité de tous les partis politiques tunisiens à se présenter seuls dans toutes les circonscriptions, ce qui leur donne matière à réfléchir, pour l'avenir, afin d'avoir une stature digne de la Tunisie post-Révolution