Emna Gargouri Larguèche, expose du 13 janvier au 3 février 2018 à la galerie Kalysté . Elle ouvre le bal avec son exposition de portraits de femmes bien rondes "Grasses mais gracieuses" Emna a toujours peint, depuis qu'elle était étudiante. Mais vite elle a voulu aller en avant et se perfectionner sous la férule de Belkiss Zrelli. Elle ne vit que les pinceaux à la main. En 2006, elle intègre l'atelier de peinture de l'artiste Amel Kebaili. Quelques années plus tard, elle prend son envol et commence à peindre des femmes généreuses qui deviennent son sujet de prédilection. Elle expose depuis 2009. Il y a un an, elle a réalisé une exposition personnelle à la galerie Kalysté. Vous êtes artiste peintre. « Peindre c'est surtout un moyen d'extérioriser des choses qui sont « dures à sortir ». J'aime l'idée de vouloir dire des choses dans les œuvres, de laisser des messages cachés, des choses qui pourront être interprétées par ceux qui regarderont. Et puis, c'est surtout un moment de plaisir et de création, de douce solitude. Le portrait, la femme, les couleurs... Des thèmes qui me font du bien et qui permettent de me retrouver et d'alléger mon quotidien. Après des essais et des reproductions, j'ai commencé à retrouver mes marques. Mes amis artistes m'ont beaucoup encouragée. Elles m'ont fait croire que j'étais douée. Je l'ai cru et j'ai continué ! Quand on commence, on a une idée, une intention. Mais, au final, c'est un objet que l'on présente au public. » Quelques années plus tard, Emna prend son envol et commence à peindre des femmes généreuses qui deviennent son sujet de prédilection. « La peinture, c'est toute ma vie. Depuis que j'étais enfant, cela me procureait beaucoup de joie. Je réfléchis en termes de peinture. Quand je regarde un nuage, une fleur,ou un objet que j'aime tant, je vois toujours un tableau » Ce qui m'intéresse Emna dans son exposition , c'est la femme. Elle est attirée par le corps de la femme. « Je voulais prendre la défense de ces femmes qui à l'époque étaient détestées et même emprisonnées parce qu'on disait qu'elles n'étaient pas belles. Si l'on remonte quelques siècles en arrière, ce sont les femmes bien en chair qui représentaient l'idéal de beauté » dit-elle. Les tableaux d'Emna de femmes rondes et rigolotes eurent un succès inattendu, qui a charmé et séduit. On a convoqué Rubens, Botero, Niki de Saint Phalle et bien d'autres références, mais peu importe, l'artiste nous a offert sa vision personnelle de femmes bien en chair et heureuses de l'être. « Ces visages ont une vie intérieure. Leur joie est si pure, leurs expressions sont si innocentes qu'elles ne peuvent pas être souillées. Elles s'intègrent dans une nature optimiste. Grasses mais si Gracieuses, amoureuses, musiciennes, habillées et déshabillées, sensuelles, toujours coquettes et souvent coquines, croquant des sucreries ainsi que la vie à pleines dents, tout sourire, mes personnages ne laissent pas indifférent et ravissent par leur fraîcheur et leur bonheur communicatif .Ces femmes opulentes veulent se libérer de l'image conformiste de la société d'aujourd'hui tout en figurant dans un quotidien très tunisien.» avoue Emna Gargouri qui a réussi à fabriquer un type de femme : belle, heureuse de vivre, pleine de gratitude, aussi présente qu'indifférente. La femme ronde est sensuelle. Elle est à la fois synonyme de sexualité et de garantie de tendresse. Elle est une femme à part entière. Elle rit, elle pleure, elle vit comme toutes les autres femmes » Bref, Emna Gargouri Larguèche magnifie les rondeurs des femmes. Plutôt que de peindre des femmes minces, elle a choisi de mettre en valeur les femmes bien en chair sur ses toiles. . Elle a utilisé des couleurs très vives, rendant ses peintures vivantes et agréables à regarder. Une exposition originale à ne pas rater.