Mi-mangas, mi-Botero, les femmes de Emna Larguech envahissent les cimaises de la galerie Kalysté Elles sont belles, généreuses, drôles, colorées, lumineuses, et vous insufflent une joie de vivre irrésistible. L'artiste, qui vit et travaille à Nabeul, n'était connue que par un cercle d'initiés, et il faut dire que ses toiles avaient à peine le temps de sécher qu'elles lui étaient enlevées. C'est donc avec beaucoup de patience et de discrétion qu'elle prépara cette exposition, et réussit à nous offrir cette joyeuse farandole de «nanas» Elles dansent, jouent de la musique, dorment, font leur toilette, posent, s'amusent avec leur chat, prennent le soleil, se coiffent, ou rencontrent leur amoureux. Dans toutes ces situations, elles sont ni tout à fait les mêmes ni tout à fait autres, ludiques et exubérantes, séductrices et nonchalantes, joueuses et sérieuses, appétissantes dans leurs rondeurs assumées qui annoncent l'ère du «bien en chair». Emna Larguech s'amuse et nous amuse, et l'on sort de cette exposition avec un irrésistible sourire.