Composée par onze partis politiques, la Coalition civile continue de mener ses discussions afin de présenter des listes électorales unifiées le 6 mai prochain, date de la tenue des élections municipales. Lors d'un récent point de presse tenu en début de cette semaine, la Coalition a annoncé que les indépendants auront la priorité absolue pour présider lesdites listes. Ahmed Néjib Chebbi, fondateur du nouveau Mouvement démocratique, a expliqué que cette décision vise à renouer la confiance avec l'électeur qui ne prête plus grande attention à la scène politique. De son côté, le président d'Afek Tounes, Yassine Brahim, a indiqué qu'il est très probable que la Coalition continue à fonctionner même après les Municipales dans le but de se préparer aux élections législatives et à la Présidentielle de 2019. Le Mouvement de Tounes Awalan, fondé par l'ancien directeur du cabinet présidentiel Ridha Belhadj, semble tenir beaucoup à cette éventualité. Persuadé de ne pas pouvoir faire seul le poids, le mouvement semble déterminer à aller de l'avant. Toutefois, les obstacles sont nombreux devant cette ambition car nous avons déjà eu droit à de larges échecs pour de projets pareils. Le premier échec a été enregistré en 2013 lorsque Béji Caïd Essebsi, président du mouvement de Nidaa Tounes à l'époque, avait tenté de rassembler les forces progressistes autour d'un unique projet électoral. Face aux multiples divergences – relatives presque toutes aux calculs électoraux et partisans – le projet a été abandonné alors qu'il était en plein élan ce qui avait grandement bénéficié à Nidaa Tounes (grâce au fameux vote utile) et au mouvement d'Ennahdha. Après les élections de 2014 et suite aux grands chamboulements survenus au sein du Nidaa, Al Machroû et l'Union patriotique libre (UPL) ont mené de grandes négociations qui ont duré des mois pour n'aboutir à absolument rien. Les egos démesurés de certains auraient mis à échec la coalition nommée alors le Front de sauvetage. Aujourd'hui, presque les mêmes acteurs se retrouvent réunis autour d'un ancien/nouveau projet. Si les intentions sont bonnes, rien ne garantit cependant qu'elles demeurent intactes. Bien qu'elles soient déterminantes, les élections municipales ne posent pas dans l'immédiat le problème du leadership. Mais quand il s'agirait, d'ici une année à peine, de choisir ceux et celles qui se présenteront aux législatives et à la Présidentielle, la situation dégénèrerait certainement. En effet, qui de Mohsen Marzouk, de Ridha Belhadj de Mehdi Jomaâ ou encore d'Ahmed Néjib Chebbi pourrait bien se désister pour laisser sa place à un autre ? Pour ne pas dire aucun, nous dirons juste que cela reste très délicat et très difficile à imaginer. Quoiqu'il en soit, la Coalition civile se présentera aux Municipales et cela lui donnera une première occasion pour tester son assise et son poids électoral. Par la suite, ce regroupement de partis politiques devrait présenter de réelles preuves pour le grand public pour que ce dernier soit assez convaincu et pour qu'il renoue avec la vie politique et, surtout, avec les urnes.