La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) a annoncé, dans un communiqué rendu publié hier, avoir conclu un accord avec les ministères de l'Enseignement supérieur, des Finances et des Affaires sociales sur les diverses revendications professionnelles des universitaires. L'accord conclu en présence du secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, prévoit la publication des décrets relatifs aux indemnités des professeurs agrégés dans le journal officiel de la république tunisienne (JORT) d'ici le 4 novembre prochain. Ainsi, les professeurs agrégés percevront leurs indemnités dès le mois prochain, avec un effet rétroactif à partir de janvier 2015. La nouvelle grille d'honoraires relative à l'encadrement des projets de fin d'études (PFE) devrait être, quant à elle, publiée dans le JORT dans un délai de 20 jours. Les enseignants percevront ainsi leurs honoraires relatifs à l'encadrement des PFE couvrant les années universitaires 2015-2016 et 20016-2017 fin novembre. Le décret relatif aux émoluments des membres des commissions sectorielles mises en place dans le cadre du système LMD sera, lui aussi, promulgué d'ici le 4 novembre. Durant l'année universitaire écoulée, la FGESRS avait lancé, en février, un mot d'ordre de boycott des soutenances des projets de fin d'études et de rétention des notes par les agrégés en signe de protestation contre le refus du ministère de verser les indemnités des professeurs agrégés et les honoraires liées à l'encadrement des PFE. Un premier accord sur ces revendications a été conclu en juillet dernier, mais il n'a pas été appliqué. Sur un autre plan, la fédération a appelé le ministère de l'Enseignement supérieur à veiller sur la stricte application des dispositions du décret relatif aux élections des directeurs, doyens et des recteurs ainsi que des membres de l'ensemble des instances pédagogiques de tous les établissements d'enseignement supérieur et de recherche. «Nous appelons le ministère à annuler toutes les mesures et les décisions prises par l'administration, et notamment le chef du cabinet du ministre, pour favoriser certaines candidats et bloquer la route à d'autres, faute de quoi nous serons obligés de recourir à la justice», a-t-elle indiqué. Manœuvres suspectes La FGESRS avait dénoncé, dans un communiqué rendu public il y a quelques jours, la «partialité» de l'administration lors des élections des instances pédagogiques de tous les établissements d'enseignement supérieur et de recherche. Elle a notamment cité des «manœuvres suspectes» tournant autour de mutations et de congés permettant aux enseignants de se consacrer à une activité de recherche. Il s'agit de décisions de mutation de certains enseignants quelques jours seulement avant les élections ou d'octroi d'un feu vert à des demandes de prolongation à d'autres rien que pour leur permettre de participer au vote. La fédération a, d'autre part, relevé que plusieurs secrétaires généraux d'établissements d'enseignement supérieur ont abusé de leur influence lors de la réception des demandes de candidature. Des enseignants ont en effet vu leurs candidatures rejetées sous prétexte qu'ils n'ont pas présenté une copie du journal officiel de la république tunisienne prouvant avoir déjà occupé le poste de chef de département comme ce fut le cas au niveau de l'Ecole nationale des ingénieurs de Carthage. Selon la partie syndicale, le chef du cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur aurait aussi «usé de son pouvoir pour faire muter un enseignant vers un établissement situé à Gabes malgré le refus du conseil scientifique de cette institution universitaire. La FGESRS a, par ailleurs, fait savoir que la direction des études technologiques relevant du ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas organisé les élections des instances pédagogiques conformément aux dispositions du système électoral spécifique aux instituts supérieurs des études technologiques (ISET) comme le stipule l'accord avec la partie syndicale. Ainsi, les enseignants du tronc commun ont pu élire des chefs de départements et des membres des conseils scientifiques ! Il est à rappeler qu'un bras de fer avait opposé la FGESRS au ministère de l'Enseignement supérieur au sujet du décret relatif aux élections des instances pédagogiques qui étaient initialement prévues en juillet dernier. La fédération syndicale avait menacé de boycotter cette opération électorale, estimant que la première mouture du décret électoral comprend plusieurs «mesures anti-démocratiques » et des «incohérences manifestes». De nouvelles négociations entre le ministère et la FGESRS ont finalement permis de corriger les incohérences et les lacunes du décret électoral et de reporter les élections au mois d'octobre.