La situation économique devient de plus en plus critique en Tunisie et tout le monde revendique des actions urgentes pour sauver l'économie d'une banqueroute annoncée. D'une blacklist à une autre, les retombées seront désastreuses sur l'image du pays et leurs corollaires sur les prochaines notations souveraines, sur la capacité du pays à renflouer la caisse de l'Etat. Et comme dit le dicton : « Un malheur n'arrive jamais seul ». La recrudescence des grèves, l'arrêt de la production du phosphate au CPG sans omettre le déficit enflant des entreprises publiques, sont autant d'entraves qui n'augurent rien de bon. Qui cherche à pêcher en eaux troubles ? Qui s'obstine à faire capoter le processus transitionnel d'une démocratie embryonnaire ? Nos amis Européens qui ne cessent de proclamer leur soutien à l'expérience tunisienne mènenent-ils un double jeu ? Nourredine Taboubi, Secrétaire Général de la Centrale patronale tempête et somme le gouvernement de Chahed II. « Personne n'a un chèque en blanc », a-t-il averti. Pour lui, le gouvernement d'Union Nationale a échoué dans son contrat /objectifs. S'agissant des entreprises publiques, principal pomme de discorde entre l'UGTT et le gouvernement, Taboubi a réitéré l'opposition irrévocable et irréversible de la centrale à la cession du secteur public. « Nous opposons mille lignes rouges à la privatisation », a-t-il scandé. Les entreprises publiques culminent aujourd'hui une perte sèche et lourde de plus 2,5 milliards de dinars. Avec une trésorerie négative, des pertes financières cumulées et une baisse de la production et de la productivité comment peut-on s'en sortir ? La masse salariale des établissements publics affichait de 2,580 Milliards DT en 2010. En 2015, elle gonfle à 3,713 Milliards DT, soit une hausse insensée de 43,9% Le gouvernement Chahed place la restructuration des entreprises publiques en tête de liste des priorités pour l'année 2018. La restructuration des entreprises publiques constitue l'une des directives du FMI. C'est un passage obligé pour obtenir la bénédiction de l'institution de Bretton Woods qui tarde à débloquer la troisième tranche du crédit élargi. La stratégie du gouvernement vise la restructuration de 104 entités publiques opérant dans 21 secteurs, dont la valeur ajoutée a reculé de 15,3 % dans la limite de 6615,6 millions de dinars en 2015. Le processus de restructuration, vise 29 entreprises publiques, qui souffrent de déficit structurel. Tunisair, la STEG, l'Office national des céréales, la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes la Société tunisienne des industries de Raffinage, la SNT et la SNCFT sont des gouffres financiers et des employeurs de tires-au-flanc. La mauvaise gouvernance, la fuite vers l'avant, la corruption ont ruiné ces entreprises, autrefois « fleurons » de l'économie nationale. Sauver ces entreprises en évitant le piège de l'endettement est aujourd'hui une priorité nationale. C'est concilier l'inconciliable !