Nous poursuivons le long de cette rubrique et le temps que prendra la campagne électorale à proposer la synthèse des différents programmes économiques proposés par les partis politiques en course. Après le programme du mouvement Ennahdha et celui d'Ettakatol, Nidaa Tounes jette les bases d'une économie solidaire où le partenariat public/privé en serait le socle. Le parti de Béji Caïd Essebsi propose un programme de six axes à savoir : dépasser la crise économique et réaliser la croissance ; promouvoir l'innovation et les secteurs à haute valeur ajoutée créateurs d'emplois, engager des réformes structurelles dans le système de l'éducation, de la formation et de la recherche, restructurer le système financier, hisser la place de la Tunisie dans l'économie mondiale et assurer la solidarité et le partenariat constructif entre le public et le privé. Outre ces axes stratégiques de son programme quinquennal, Nidaa Tounes se propose dans les 100 premiers jours de son gouvernement de prendre les mesures d'urgence nécessaires et à même de sauver le pays du naufrage économique, d'améliorer le pouvoir d'achat des consommateurs et de redynamiser l'activité des entreprises en difficultés et ce dans tous les régions. 75 milliards dinars : investissements privés Pour sortir de la crise qui sévit dans le pays, le parti de BCE envisage d'établir un pacte national engageant le gouvernement les forces vives du pays, entres autres les syndicats et les organisations professionnelles. Nidaa Tounes mise sur l'investissement comme principal dynamo de l'activité économique au cours de la période (2015-2019). Le parti table sur un portefeuille d'investissement de 125 milliards dinars, soit en hausse de 40% par rapport aux cinq dernières années. Sur les 125 milliards, 60% soit 75 milliards dinars investissements privés. Le reste investissements publics. Lancer des grands projets d'infrastructure, sauver les entreprises publiques de la banqueroute et les entreprises privées en difficulté figurent également parmi les actions principales à entreprendre suggérée par le Nidaa. Pour ce faire, il suggère la création d'un fonds spécial destiné à financer le déficit des entreprises publiques en difficulté outre le lancement d'un plan de soutien aux unités privées de production qui subissent les tares d'une crise conjoncturelle. A travers ces mesures d'urgence le parti en course pour les législatives, escompte la réalisation d'un taux de croissance en hausse de 34% à l'horizon 2019 et d'un accroissement de 28% du revenu national par habitant au terme de la même période. 7 milliards de recettes touristiques en 2019 Volet sectoriel, le parti est deécidé à mettre en place une politique industrielle basée sur les technologies de pointe. Une politique qui permettra selon ses prévisions d'accroître le niveau des exportations industrielles pour atteindre 40 milliards dinars en 2019 et doubler le taux d'exportation dans les secteurs à haute portée technologique de 25% en 2010 à 50% en 2019. Le secteur des énergies renouvelables se présente pour Nidaa Tounes comme un secteur prometteur et pour lequel il s'engage à préparer un cadre réglementaire souple en la matière. Les secteurs du tourisme, des services médicaux, de la logistique, des assurances et des banques font partie des priorités énumérées par le parti de Béji Caïed Essebsi. Pour raevigorer le secteur du tourisme. Le parti s'attellera au cours de la même période de référence (2015-2019) à accentuer les recettes touristiques en devises pour atteindre 7 milliards dinars et la création de 20.000 lits additionnels dont 5000 profiteront aux régions intérieures à part l'attraction de pas moins de 9 millions de touristes. Le programme esquissé par l'Appel de Tunisie repose essentiellement sur le développement des investissements touristiques, la création d'une instance nationale indépendante ayant pour mission d'assainir les unités touristiques surendettées y compris le redéploiement du transport aérien et naval. Il va sans dire que l'agriculture, la sécurité alimentaire, les ressources hydrauliques...figurent également parmi les secteurs prioritaires du parti en lice pour les législatives et la présidentielle. Une banque spéciale régions et PME et une enveloppe annuelle de 1 milliard sans intérêts En ce qui concerne la restructuration du secteur bancaire et financier, Nidaa Tounes s'intéresse à la création d'une banque spécialisée dans le financement des régions et des PME. A ce titre le parti promet de consacrer annuellement une enveloppe de financement de 1 milliard dinar sans intérêts (0% intérêts) destinée à promouvoir l'investissement et l'initiative privée dans les secteurs à fort potentiel de croissance et générateurs d'emplois et à soutenir les entreprises potentiellement lésées des tumultes sociales et les turbulences sécuritaires. « Le développement régional », notre priorité titre le programme de Nidaa Tounes dans son deuxième chapitre. Le parti avance à ce titre un programme d'actions échelonné sur 10 ans. Une enveloppe d'investissement de 50 milliards dinars, au cours du premier plan quinquennal, sera consacrée au financement de ce programme régional dont 30 milliards : financement public, et 20 milliards émanant du secteur privé. Le programme régional de Nidaa Tounes repose dès lors sur la modernisation de l'infrastructure de base (réseaux ferroviaire, maritime et routier), l'amélioration du pouvoir d'acaht dans les régions défavorisées, la mise à niveau des quartiers populaires à hauteur de 50% dans les cinq années à venir. Le parti de BCE s'engage par ailleurs à réaliser au bout de deux ans (2015-2017) un programme central et spécifique par gouvernorat. Le programme régional de Nidaa Tounes prévoit : la création de 16 pôles concurrentiels dont 9 dans les zones de développement régional, le développement de la micro-finance, la création d'un pôle bancaire spécialistes dans les PME et engager chaque banque commerciale à parrainer un gouvernorat. « Last but not least », miser sur la décentralisation des décisions et la bonne gouvernance. La hausse du SMIG et du SMAG de 50% dans 5 ans Sur le plan social, le programme de Nidaa compte « à redonner espoir aux jeunes ». « Loin du système d'assistance et de primes inopérantes, l'emploi des jeunes diplômés serait la priorité de l'Etat au cours des deux premières années en attendant le rétablissement de du secteur privé », note le programme. L'initiative privée et l'éducation sont les deux facteurs déterminants de la politique d'emploi fixée par le parti. Un programme de lutte contre la pauvreté et de soutien aux personnes âgées est préconisé. Un plan qui vise l'amélioration du pouvoir d'achat, la généralisation du système de couverture social outre la réforme du système de retraite. Le parti espère augmenter le SMIG et le SMAG de 50% sur cinq ans. Le rôle de la femme dans la vie active revêt une importance particulière dans le programme de Nidaa Tounes qui s'engage à accorder un congé de maternité de 4 mois dès le 9ème mois de grossesse. In fine, le programme du parti s'engage dans ce programme économique et social de prévaloir le pouvoir suprême de l'Etat et la sécurité nationale pour regagner la confiance des citoyens et des investisseurs. Pour ce faire, Nidaa Tounes repose sur l'ancrage de l'Etat de droit et des institutions, l'intégration du secteur informel dans la sphère réel de l'économie, l lutte contre l'évasion fiscale et le commerce parallèle. Yosr GUERFEL AKKARI Chiffres Taux de croissance du PIB 4% en 2015 et 8% en 2019 Hausse de 28% du revenu/tête d'habitant à l'horizon 2019 125 milliards dinars d'investissements dont 60% investissements privés 20 milliards dinars : volume des investissements privés dans les régions Besoins de financement national : 155 milliards dinars dont 100 milliards épargne national et 55 milliards emprunt extérieur. La création de 90 mille emplois par an à partir de 2017, 70 mille en 2015, 80 mille en 2016 et 110 mille emplois en 2019 Déficit budgétaire : 3% du PIB en 2019 Le service de la dette extérieure en 2019 : 12% des avoirs en devises