Nul ne peut nier aujourd'hui que la situation financière du pays demeure critique. Des indicateurs accablants pour passer inaperçus. Toutefois, l'espoir est toujours de mise, on espère toujours à surmonter les difficultés, mais la réalité et les chiffres déclarés de chaque période font preuve que l'état financier au rouge. Un déséquilibre financier flagrant, des dettes qui s'accumulent et une inflation qui s'accentue chaque mois. Touts ces indicateurs ne pourraient qu'amenuiser encore plus le pouvoir d'achat du consommateur. Le niveau d'inflation (7,1%) à un niveau horrifiant L'Institut National de la Statistique (INS) a publié avant-hier l'indice mensuel des prix à la consommation familiale. Le taux d'inflation grimpe à un niveau inquiétant, passant de 6,9% en janvier 2018 à 7,1%en février 2018. Ce regain provient de l'accélération des prix du groupe d'habillement et chaussures (6,9% contre 5,9%) et le groupe transport (9,5% contre 8,7%). En février 2018, les prix à la consommation se replient de 0,1% après +0,4% en janvier. Cette baisse est surtout liée au repli saisonnier des prix des produits d'habillement en raison des soldes d'hiver et, dans une moindre mesure, au léger recul des prix de l'alimentation. En revanche, les prix des transports et les loisirs ne cessent d'augmenter. Egalement, en février 2018, les prix à la consommation augmentent de 7,1% sur un an. L'effet est sans appel sur le consommateur ; au mois de février 2017, le taux de l'inflation était à 4,6%. Sur un an, le taux a connu une augmentation de 2,5%. Ceci dénote qu'il est impératif de maîtriser le taux d'inflation et limiter les dégâts. Les avoirs nets en devises chutent à 78 jours d'importation Le stock des réserves en devises ne cesse de baisser. Selon les dernières statistiques publiées par la Banque Centrale, les avoirs nets en devises ont atteint le 5 mars 2018, la somme de 11254 MD en 78 jours d'importation contre 112 jours d'importation la même date une année auparavant. Dans tout cela, la BCT se montre optimiste. Dans un communiqué rendu public, la BCT explique la chute des réserves en devises par les règlements importants en devises auxquels la Tunisie procède habituellement en début d'année pour la constitution des stocks de matières premières, aussi bien énergétiques, alimentaires qu'industrielles, outre les règlements au titre du service de la dette. Toujours selon la BCT, le niveau du stock des réserves devrait se consolider dans la période à venir grâce aux recettes prévues des exportations d'huile d'olive et de dattes, ainsi que des revenus du secteur touristique, outre que la Tunisie bénéficiera de plusieurs ressources de financements extérieurs notamment pour le financement des investissements publics et privés. Une situation laconique, où il devient difficile de s'en tenir aux arguments fournis par la BCT qui ne sauraient en aucune façon expliquer cette chute historique des avoirs nets en devises à 78 jours d'importation? La dette publique flirte avec le seuil de 70% du PIB Selon les chiffres publiés par le ministère des Finances, la dette publique atteint fin décembre 2017, 69,9% du PIB, contre 61,9%, sur toute l'année 2016. En valeur, l'encours de la dette publique est passé de 55921,5 MD pour toute l'année 2016, à 68073,7 MD à fin décembre 2017, soit en augmentation de 21,73%. La dette extérieure s'est établie, en décembre 2017, à 46785,1 MD (48,04% du PIB). Quant à la dette intérieure, elle se situe à 21288,6 MD (21,86% du PIB). Le service de la dette s'est aussi inscrit en hausse, passant de 5198,3 MD pour toute l'année 2016, à 7003,9 à fin décembre 2017. La loi de finances complémentaire pour l'année écoulée tablait sur un service de la dette de l'ordre de 7090 MD.