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Il est un phénomène musical apparu depuis plusieurs années déjà et qui consiste chez les chanteurs d'aujourd'hui à reprendre les bons vieux succès occidentaux et orientaux d'hier pour leur donner une nouvelle vie. Toutefois, cette pratique musicale a fait
Et mieux encore, ces auditeurs-« consommateurs » s'obstinent à accepter que la chanson : « Bang Bang », par exemple, bande originale du film « Kill Bill » (Volume 1), sorti en 2003 avec une version de cette chanson qui a été interprétée par Nancy Sinatra en 1966, la même année où elle a été chantée par Cher sous le titre de : « Bang Bang (My Baby Shot Me Down) » et dont les paroles sont de son ex-mari Sonny Bono, disparu en 1998. Ce dernier formait avec Cher un duo d'exception à la fin des années soixante et au début des années soixante dix du siècle dernier. Cher l'a reprise ensuite dans une version rock. Cette même chanson a été également chantée par la chanteuse française Sheila. On se rappelle combien les adolescents des sixties, alors lycéens, écoutaient et demandaient à écouter cette chanson dans ses deux versions de Cher et de Sheila sur les ondes de la chaîne internationale de Radio Tunis. C'était au temps d'« A vous de choisir », le concert des auditeurs, de midi à treize heures, présenté par Faïka. On pouvait, en effet, offrir des chansons par cartes interposées qu'on pouvait acheter à cent millimes au siège de la radio ! « Bang Bang » ornait les vitrines des revendeurs de disques 45 Tours dans les artères de Tunis. On s'arrêtait devant ces magazins pour écouter encore cette chanson. En 1972, c'est la chanson : « Without you » de Nilsson qui était très diffusée sur les ondes de Radio Tunis. Et c'était l'animateur Michel Servet qui nous l'a faite écouter. Il aimait tant cette chanson, un très beau slow et une douce mélodie qu'il diffusait presque à chacun de ses rendez-vous diurnes ou nocturnes avec les auditeurs de l'actuelle RTCI. La chanson « Without you » plaît encore aujourd'hui puisqu'elle a été reprise après sa première sortie depuis des dizaines d'années. C'est Mariah Carey qui l'a reprise en 1990, suivie d'Air Supply, en 1991, Il Divo, en 2005 et Clay Aiken, en 2006, pour ne citer que ces artistes qui l'ont interprétée. Chez nous et au Moyen Orient Du côté du Moyen Orient, cela se passe presque de la même manière, sauf que des chanteurs arabes font parfois croire à leur public que tel ou tel succès qui les aient hissé au firmament du succès leur appartient. On se rappelle qu'à la fin des années quatre vingt, Néjib Khattab a révélé à Salah Jegham que le chanteur libanais Rabii El Khaouly lui a annoncé que sa nouvelle chanson s'intitule : « Eddounya richa efhawa. » Salah Jegham a rétorqué vivement en affirmant que cette chanson appartient à Sâad Abdelwahab, le neveu de Mohamed Abdelwahab qui l'avait chantée dans les années cinquante du vingtième siècle et qu'elle figure dans un film où avait joué ce chanteur, compositeur et comédien. C'est dire comment les chansons d'hier qui étaient considérées à l'époque comme des chansons légères, voire de variété, se sont révélées comme étant des chefs-d'œuvre aujourd'hui. En Tunisie, les nouvelles-anciennes chansons se comptent, lire se ramassent à la pelle sans que leur auteur soit cité. Yousra Mahnouch a repris deux ou trois ans auparavant la chanson : « Yal mahfel ritouchi Khédija » qu'on connait par la voix de Raoul Journou. Notre jeune chanteuse n'a pas encore fait rappeler à son public les origines de cette chanson, ce chant populaire, dirait-on. Et ces rappels sont nécessaires, non pas au niveau de la protection des droits d'auteur, mais pour rappeler au public d'aujourd'hui que telle ou telle chanson ne date pas nécessairement d'aujourd'hui.