Alors qu'elle est active dans la plupart des pays francophones, l'Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) bute depuis quelques années à recréer sa section en Tunisie. Une première réunion s'est tenue, en fin de semaine, au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, pour donner, justement, le go à la relance du bureau UPF Tunisie. Un pas en avant pour la relance de la section mais aussi pour plus de rayonnement de la francophonie et de la langue française dans le pays. La réunion s'est tenue en présence de journalistes travaillant principalement dans des médias francophones (radio, presse écrite, portail d'information électronique), mais aussi de Maria Wadjinny, conseillère de l'ambassadeur de France, de Jean Kouchner, Secrétaire Général de l'UPF International dont le bureau est basé à Paris. Au cœur de cette rencontre, la relance du bureau en Tunisie mais aussi la réalité de la francophonie en Tunisie et les difficultés rencontrées par les médias francophones. Tous les présents ont affirmé, en connaissance de cause, que la francophonie est en net recul en Tunisie, une réalité perceptible à l'école comme dans le domaine professionnel. Face à cette situation, tous ont affirmé qu'il était essentiel de redynamiser l'accès et l'apprentissage de la langue française. Toutefois, pour Jean Kouchner, il est important de ne pas restreindre l'adhésion à L'UPF aux seuls journalistes travaillant pour des médias francophones. L'idée étant d'accepter également tous les journalistes capables de communiquer en français mais qui partagent surtout les mêmes valeurs prônées par la francophonie et notamment la solidarité, la diversité culturelle et la démocratie. Les membres doivent également défendre la liberté de la presse et le droit à une information plurielle et de qualité pour tous les citoyens sans exception aucune. Créée en 1950, sous l'appellation d'origine d'Association internationale des journalistes de langue française (AIJLF), l'actuelle Union Internationale de la Presse Francophone est la plus ancienne association francophone de journalistes. Cet organisme est reconnue par de nombreuses organisations internationales telles que l'ONU, l'UNESCO ou encore l'OIF. Il est présent dans plus d'une centaine de pays et regroupe près de 3000 journalistes à travers le monde. Pour plus d'efficience, l'Union a noué de nombreux accords de partenariat, notamment avec la Fédération Internationale des Journalistes. Les dernières assises organisées par l'UPF se sont tenus en novembre 2017 à Conakry. Les prochaines devraient se tenir à la fin de l'année à Erevan en Arménie. L'union avait tenu ses assises en Tunisie en novembre 1981 sur le thème "L'information régionale et le développement. Quelle presse écrite régionale ? Si la section tunisienne a été assez active pendant quelques années, le bureau s'est décomposé avant la survenue de la révolution de 2011. Aujourd'hui, les représentants de l'UPF International mais aussi des journalistes de la place font de la relance du bureau tunisien une priorité et pour cause ! En 2020, la Tunisie accueillera le 18ème sommet de la Francophonie en 2020, un rendez-vous de taille auquel assisteront les chefs d'Etats et de gouvernement des pays membres de l'OIF. A ce propos, Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie, avait déclaré que l'organisation de cet événement mondial avait été confiée à la Tunisie dans un souci de soutenir cet Etat démocratique, libre, stable et prospère. Elle a ajouté que ce Sommet coïncidera avec le 50e anniversaire de L'OIF qui sera célébré en Tunisie en hommage au Président Habib Bourguiba, l'un des pères fondateurs de la francophonie institutionnelle. Terre de partage et d'ouverture, la Tunisie a toujours ouvert grand les bras à la francophonie même si depuis quelques années un repli identitaire s'est fait sentir depuis la révolution, privilégiant pour un temps la langue arabe et la culture arabo-musulmane, au détriment d'autres cultures et communautés. Etre francophone était, en effet, devenu mal vu et relevait même de l'insulte parfois. C'est dire le recul enregistré ces dernières années. D'autre part, les relations franco-tunisiennes ont connu quelques ébranlements ces dernières années, fruit d'une diplomatie non pleinement maîtrisée depuis la survenue de la révolution tunisienne. Aujourd'hui, la francophonie connait un sursaut en Tunisie qui se traduit par les différentes activités organisées un peu partout dans les villes, mais aussi notamment par la relance de la section tunisienne de l'UPF. Le résultat sera-t-il à la hauteur des attentes et la francophonie retrouvera-t-elle son attrait d'avant auprès des Tunisiens qui sont de plus en plus friands de nouvelles perspectives et se tournent de plus en plus vers l'espagnol et l'anglais, deuxième et troisième langues les plus parlées dans le monde.