Les fruits rouges ornent les vergers des villages de Beni Aichoun et Korba sur une superficie de 200 ha. La fraise, ce fruit qui a séduit de nombreux agriculteurs dans le Cap Bon depuis un certain temps, se porte bien cette année encore. . Du coup, l'abondance attendue, sur le marché local, devrait assurer un bon équilibre entre l'offre et la demande. Les agriculteurs redoutent même une baisse de prix qui pourrait peser sur leurs comptes d'exploitation. La récolte de fraises de 2018 est à la hauteur des années précédentes. Un rebond est attendu sur les variétés remontantes en été prochain. La production de fraises devrait atteindre 8360 t. Elle se situe dans la moyenne des cinq dernières années malgré une hausse de 10 % des surfaces cultivées. La campagne de 2017 est jugée moyenne par les producteurs. S'étendant en moyenne de fin février à fin juin, la récolte de ce fruit est considérée en milieu agricole comme un point de soudure entre la saison des agrumes et celle des fruits d'été : pêches, abricots, prunes, nèfle. Bonne pour les cultivateurs mais pas pour le consommateur qui doit débourser entre 2 D et 2,5 D pour acheter une livre de ce riche fruit. Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. Il suffit de se promener du côté de Ben Aichoun, Korba et Tazerka , pour voir ces serres envahies par ces fraises et ces fellahs, hommes et femmes en train de cueillir et transporter ces caisses de fraises. La région produit 80% de la production nationale. Elle connaît ces derniers jours une animation particulière avec ce va-et-vient des commerçants. Toutefois, comme l'a précisé Moez Chaouch, Président de l'union des agriculteurs à Korba, le secteur est confronté à plusieurs contraintes dont la rareté des ressources hydrauliques , la cherté de la main d'œuvre et des plants importés, l''absence d'une structure représentative des producteurs pour mieux défendre leurs intérêts, le manque d'unités de transformation et de conservation pour préserver la qualité du produit et le manque de routes pour désenclaver les exploitations agricoles » Outre les gros problèmes d'organisation professionnelle, les problèmes des exploitants de la fraise s'appellent dépendance d'intermédiaires peu transparents, absence de diversification variétale, capacité de stockage réduite. Les producteurs ont du mal à constituer des associations pouvant s'ériger en centrales d'achat, capables d'explorer les marchés, d'assurer une logistique ou des équipements en matière de conditionnement, de transport... Côté marché extérieur, la Tunisie a exporté 77 t en 2017 contre 189 t. en 2016 . Le Maroc , cinquième exportateur de fraises dans le monde, exporte 70 000 t chaque année.. En 2017, la Tunisie a exporté 27 t de fraises vers la Libye, 14 t vers l'Arabie Saoudite, 32 t vers les Emirats Arabes Unis, 1 t pour Qatar, 1 t pour Bahreïn, 0,1 t pour le Canada, 0,02 t pour la Russie et 1 t vers l'Italie . Les quantités exportées et le nombre de marchés visés sont fluctuants d'une année à l' autre, mais les perspectives pourraient être prometteuses si l'aérien suit et si les efforts de prospection se poursuivaient à un rythme soutenu en menant une campagne de marketing agressive pour promouvoir ce délicieux fruit bourré de vitamine C (antioxydants), de vitamine A (sous forme de précurseur, le -carotène, mais pas de rétinol qui doit être synthétisé) pour stimuler les défenses immunitaires, de vitamine B9 (acide folique) important pour les femmes enceintes. Un fruit riche aussi en oligo-éléments, sous forme de sels de potassium pour le système nerveux et contre la fixation excessive du sodium, de calcium pour les os et de magnésium contre le stress.