L'initiative n'a pas une grande chance d'aboutir, mais, dans notre pays rien n'est sûr, surtout que tout le monde a pris l'habitude de chercher à faire porter le chapeau à quelqu'un pour sortir d'une crise, comme c'est le cas actuellement, avec la pétition du groupe démocratique qui cherche à avoir la tête du président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Des rumeurs courent ces derniers jours sur un hypothétique marché entre le président de la République, Nidaa Tounès et le mouvement Ennahdha, pour décharger le président de l'ARP de son poste, en contrepartie du soutien du mouvement islamiste, pour se débarrasser de Sihem Ben Sédrine et ne pas accepter la prolongation d'une année du mandat d'une Instance Vérité et Dignité qui n'existe encore que grâce à l'arrogance de cette présidence qui s'était accaparé tous les pouvoirs et les prises de décision. Cette situation avait été confirmé, même par un membre encore en place et qui a dévoilé cet état de fait, juste après l'intervention de Ben Sédrine lors de sa conférence de presse. Bien que l'initiative soit, à première vue vouée à l'échec, surtout que Nidaa et Ennahdha sont majoritaires à l'ARP, des députés mènent actuellement des contacts pour collecter des signatures de pétition, en vue de retirer la confiance au président du parlement Mohamed Ennaceur, a indiqué, jeudi, l'élu du groupe démocrate Ghazi Chaouachi. Ces intentions paraissent bizarres et inattendus, actuellement, surtout que les signatures nécessaires doivent atteindre les deux-tiers des élus du peuple, soit une mission impossible, sauf, si... "La pétition sera déposée, une fois les signatures collectées, au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), a-t-il ajouté dans une déclaration à la TAP. D'après Chaouchi, la pétition a été élaborée par un groupe de députés conformément à l'article 51 du règlement intérieur du parlement qui stipule que les deux-tiers des membres du parlement peuvent déposer une demande motivée pour retirer la confiance au président de l'ARP. Cette demande doit être examinée en plénière pour adoption avec la majorité des voix (109). La pétition comporte 9 points accusant Mohamed Ennaceur de "falsification des débats" à l'ARP. Pour les signataires de la pétition, l'adoption de la décision de l'IVD relative à la prolongation de son mandat d'activité ne relève pas des prérogatives du parlement. "L'instance de justice transitionnelle n'as pas besoin de l'aval de l'Assemblée pour poursuivre son travail", a-t-il souligné ajoutant que l'article 148 de la nouvelle constitution a été violé. Selon cet article, a-t-il encore expliqué, l'Etat s'engage à appliquer le processus de la justice transitionnelle dans tous les domaines. Par ailleurs, les signataires de la pétition ont fait état de "mauvaise gestion administrative et financière" au sein du parlement, dénonçant la nomination d'un nombre de conseillers à la charge du budget de l'ARP. Certes, les premières accusations relatives à l'IVD ne peuvent pas convaincre ni les députés de Nidaa Tounès, ni ceux d'Ennahdha, mais les dernières relative à la mauvaise gestion peuvent les mobiliser, sous prétexte de lutte contre la corruption et du favoritisme, des excuses qui peuvent faire pencher vers la solution, la pire en cette conjoncture, pour avoir la tête d'un élu qui a, toujours servi ceux qui l'ont nommés à ce poste. Toutefois, des magouilles pareilles ne vont pas faire avancer la Tunisie et ne feront que renforcer l'idée que, dans la politique, tout est sale.