«Fleur d'Alep» le film de Ridha Béhi selon la critique algérienne « Le cinéaste tunisien Ridha Béhi a été choqué par le phénomène du départ massif de jeunes Tunisiens vers la Syrie et l'Irak, recrutés par Daech et autres «filiales» terroristes agissant sous plusieurs appellations. Un phénomène qui ne trouve toujours pas d'explication logique. Il a construit le scénario du film, Fleur d'Alep, projeté lors du 3e Festival de Annaba du film méditerranéen, à partir de témoignages recueillis auprès d'associations et d'avocats tunisiens. Mourad (Badis Béhi) vit avec sa mère Salma (Hend Sabry) dans un beau quartier de Tunis. Il s'ennuie quelque peu, peiné par la séparation de ses parents. Hicham (Hicham Rostom), son père, est un sculpteur qui noie son chagrin dans la boisson alcoolisée et qui se comporte d'une manière brutale avec Mourad, alors que l'adolescent est en quête de tendresse. Urgentiste, Salma passe sa journée loin de la maison et loin de son fils. Mourad joue de la guitare, rencontre sa copine, mais le spleen est là. Un ami de quartier, un salafiste, détecte la détresse du jeune homme, s'approche de lui avant de le mettre en contact avec «le chef» du groupe. De séance en séance, qui ressemblent à des cours de «bourrage» de crânes, Mourad change d'attitude, devient distant avec sa mère et sa copine, avant de disparaître. Après quelques jours, Mourad informe sa mère qu'il est au «djihad» en Syrie, un véritable chaudron du diable. Comme dans La route d'Istanbul de Rachid Bouchareb, Salma part à la recherche de son fils avec l'idée de le faire revenir à la maison et à la raison. Entreprise périlleuse dans un pays où tout peut arriver à tout moment. Le souci de Ridha Béhi est de montrer le courage de la mère qui a «plongé» dans l'aventure pour rechercher son enfant, alors que le père, passif et défait, ne fait rien. L'extrémisme naît aussi de la démission des parents. Le cinéaste n'a pas trop cherché à connaître les motivations psychologiques du changement de comportement de Mourad ni expliquer les mécanismes de fonctionnement des groupes extrémistes «recruteurs» en Tunisie. Jabhat Al Nosra, rejoint par Salma, semble être du bon côté dans ce film, où les méchants sont les combattants habillés en noir de Daech, même si Salma lâche à un moment : «Vous êtes tous les mêmes, vous semez la mort partout.» Ridha Béhi s'est concentré sur l'histoire de Salma et de son fils en oubliant quelque peu les contextes politique et social du drame des jeunes happés par le souffle de la haine et du fondamentalisme actif. » Traduction arabe de l'ouvrage: "Logico-Linguistic Papers" de l'Anglais P.F Strawson Peter Frederick Strawson, ce britannique londonien ayant vécu entre 1919 et 2006, n'a nulle besoin de preuve sur l'importance de son oeuvre, mais la valeur scientifique de sa pensée, le place dans le rang des pionniers de la philosophie analytique dont la philosophie de la Langue constituait un axe majeur de ses préoccupations. La philosophie de la langue ordinaire, dans ses différents dialectes, avait constitué l'objet de réflexion pour beaucoup de philosophes de l'époque médievale qui voyaient le langage ordinaire comme étant un outil inhabile à restructurer les sciences telles les Mathématiques, la Chimie et autres. Le grand changement par rapport à la philosophie traditionnelle de la Langue s'est opéré avec le nouveau mouvement de l'école d'Oxford représentée par Strawson, ce qui a constitué une déviation qui reconnait la philosophie du langage ordinaire, assimilable à une révolution dans la philosophie analytique. Il s'agit là d'un échantillon des déductions faites par l'Universitaire tunisien Taoufik Grira, auteur de la version arabe de "Logico-Linguistic Papers", un ouvrage-référence publié en 1971, qui a fait l'objet d'une traduction vers l'Arabe pour le compte de l'Institut de traduction de Tunis. Dans cette version arabe, composée de 312 pages et éditée en 2017, le traducteur justifie ce choix qui émane de sa vocation de linguiste, ce qui l'a mis "en harmonie avec la position de l'école d'Oxford", a-t-il fait remarquer jeudi à la présentation de sa copie, au cours d'une conférence de presse tenue au siège de l'Institut à la Cité de la Culture. "Je ne suis qu'un traducteur", a tenu à préciser Grira, avec ce souci permanent d'un chercheur affichant sa crainte de n'avoir pas pu être fidèle à l'oeuvre originelle de Strawson, ce philosophe et figure emblématique du courant de la philosophie analytique. L'ouvrage de Strawson constitue l'une des œuvres rares de cet écrivain qui, généralement, optait pour la collection de ses articles, écrits sur des intervalles de temps qui peuvent atteindre les trois décennies, pour les rassembler en un livre édité. De l'avis du traducteur, la grande contrainte qui se pose dans la traduction de ce genre d'œuvres analytiques serait insurmontable si jamais l'on ne disposerait pas d'un background analytique. Et d'ajouter, "il est impossible d'être un linguiste, si l'on ne dispose pas d'un background analytique". L'une des principales raisons qui l'a alors poussée à travailler sur cet ouvrage revient au fait qu'il constitue un portail sur la logique avec une fenêtre ouverte sur la linguistique, principal champs de sa spécialité d'universitaire. L'universitaire estime, que pour les philosophes de la logique, la dénotation et la connotation constituent les deux concepts de base pour la pensée analytique, et une référence essentielle dans le traitement de la langue. Le traducteur se réfère à la pensée du linguiste suisse Ferdinand de Saussure, selon lequel le fondement de la linguistique place l'oral comme étant la base de la langue parlée et non celle écrite. Partant de ce nouveau courant de ceux appartenant à la philosophie de la langue, se posent des questionnements qu'aborde la philosophie ordinaire. Est-ce possible de philosopher en se basant sur la langue ordinaire ? Est-ce possible de philosopher en se basant sur la méthode scientifique ? Est-ce possible de mieux cerner la philosophie à travers une logique basée sur la langue ordinaire ? Est-ce possible de simplifier la philosophie en la logique ?. "J'ai parlé de la philosophie de la langue et ses différents questionnements, sans pour autant que j'en sois un expert", a tenu toutefois à préciser Grira. Certains constats des intervenants ont soulevé la véritable importance de publier des œuvres plutôt orientées vers des académiciens alors que la vocation de l'Institut de traduction de Tunis est de faire profiter au large public les publications au lexique simple et accessible. Des publications jugées pour la plupart élitistes, ce qui pose l'urgence de mettre en place une stratégie révisée au sein de l'Institut quant au choix des œuvres à traduire en optant essentiellement pour la traduction d'œuvres en version anglaise pour ne pas se limiter uniquement aux œuvres littéraires francophones. De l'avis du traducteur, le plus grand intérêt de la traduction de cet ouvrage du britannique Strawson est que l'on est devant une œuvre d'un anglophone et d'"une langue, l'Anglais, considérée aujourd'hui la langue de la science".