Musicien, compositeur, et professeur de «oud», Achref Chargui a été nommé, courant février dernier, directeur des Journées musicales de Carthage (JMC) pour 2018 et 2019. Outre la préparation de cette manifestation qui se tiendra du 29 septembre au 6 octobre prochains, Achref Chargui a un autre projet qu'il compte bien mettre en application au sortir d'une table ronde sur le sujet le 4 octobre avec des spécialistes en musique, en culture, mais également en santé : la ligue digitale pour le Invité à la 10e édition du Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan (MASA), en mars dernier, en tant que nouveau directeur des Journées musicales de Carthage, Achref Chargui a proposé, lors des rencontres professionnelles ayant eu pour thème «Quel modèle économique pour les arts de la scène ?», la création d'une plateforme digitale pour les acteurs culturels africains «pour pouvoir donner l'opportunité à tous ceux qui peuvent rendre service à l'Afrique, aux artistes africains de le faire», car «cela fait plus de 20 ans qu'on attend un statut d'artiste pour chacun, ce qui n'est pas normal. Il faut prendre conscience qu'on est une force technologique capable de gérer, d'être indépendante pour régler toutes les situations du domaine artistique. Aujourd'hui, il faut tout changer. Il faut vraiment miser sur la technologie parce que cela permettra à vous les journalistes, aux bailleurs de fonds, aux producteurs d'accéder à la plateforme et on sera tous unis digitalement», a-t-il déclaré, sur place, au site béninois eduactions.org. De retour à Tunis, il semble que l'idée de cette ligue africaine digitale pour la promotion de l'art se soit enrichir dans la vision d'Achref Chargui pour intégrer non plus uniquement cette partie du monde mais le monde dans son ensemble, et devenir, tout simplement, la ligue digitale pour le développement de l'art. Alors, qu'est-ce que cette ligue digitale pour le développement de l'art ? Achref Chargui nous a répondu : «Il s'agit d'un organisme non gouvernemental qui a pour projet de construire une plateforme digitale internationale pour le développement de l'art. Cette ONG a pour rôle de fournir des bureaux de services dans chaque continent afin de garantir la proximité pour tous les artistes. Les adhérents de la ligue peuvent être tous acteurs du monde culturel à savoir, les artistes, les journalistes, les directeurs de festivals et les responsables évènementiels, les bailleurs de fonds, les sponsors du secteur culturel et artistique». L'idée de ce concept lui est venue «par l'observation de l'absence d'un statut légale qui répond parfaitement aux besoins des artistes, et ce, partout à travers le monde, d'autant plus que l'art n'est généralement pas considéré comme un vrai métier mais plutôt un loisir ou une distraction». Et le directeur des Journées musicales de Carthage de nous expliquer le fonctionnement de cette future ligue : «Chaque bureau de service fourni les biens aux artistes, une sécurité médicale, une sorte de mutuelle, sous forme de convention avec des centres médicaux, des cliniques, des indépendants comme des ophtalmos, des dentistes... Une convention avec l'organisme de médecins sans frontières est envisagée pour servir les droits des artistes en difficultés. Et une sécurité sociale, sous forme d'assurance vie, ou assurance pour les instruments, accident de travail, etc.». Et d'ajouter que chaque bureau devra «guider l'artiste vers des fonds qui correspondent à son projet, donner l'accès à une base de données de tous les directeurs et responsables d'évènements culturels et artistiques, festival, gala...». A long terme, «l'ONG veut créer une autonomie financière à travers la gestion des projets artistiques de ses adhérents». Afin de concrétiser ce projet, qui, comme nous l'avons écrit à commencer à voir le jour au MASA, Achref Chargui a décidé la tenue d'une table ronde lors des Journées musicales de Carthage, lors de laquelle chacun pourra participer. Cette table ronde qui devrait se dérouler le 4 octobre, verrait la présence de «spécialistes du domaine pour une réflexion sur les démarches de construction de cette ligue», dont «Silja Fischer, Secrétaire générale du Conseil international de la Musique, Daves Guzha, Président d'Arterial Network, Dr Khalaf Chérif, anesthésiste-réanimateur AP-Hôpitaux de Paris, et de Dodo Koné, Directeur du Palais de la Culture d'Abidjan».