Les "Pépites du cinéma iranien" à la Cinémathèque tunisienne La Cinémathèque tunisienne entame un cycle de projections intitulé "Pépites du cinéma iranien : aspects du monde rural" avec au programme une sélection de six des meilleurs films de fiction perses, réalisés entre les années 80 et 2000. Ce cycle programmé du 30 mai au 3 juin 2018 à la salle Tahar Cheriaa au Pole Cinéma, à la Cité de la Culture à Tunis, sera l'occasion pour le public cinéphile de découvrir des films cultes du cinéma perse pour "une découverte d'un Iran rural et pastoral, véritable terre de cinéma ", informe la cinémathèque. Y sont proposées des oeuvres de grandes sommités du cinéma iranien comme Abbas Kiarostami (1940-2016) ainsi que Mohsen Makhmalbaf, Majid Majidi et Bahman Ghobadi qui sont à la fois réalisateurs, scénaristes et producteurs. De la nouvelle vague du cinéma iranien, seront projetés deux films de Samira Makhmalbaf, fille de Mohsen Makhmalbaf, qui est réalisatrice et écrivaine née en 1990. Le cycle débute avec "Où Est la Maison de Mon Ami" de Abbas Kiarostami et "Gabbeh" de Mohsen Makhmalbaf, deux films datant respectivement de 1987 et 1996. "Où Est la Maison de Mon Ami" est un film de 79mn produit en Iran avec au casting Babak Ahmad Pur, Ahmad Ahmad Pur et Khodabakhsh Defai. Figurant au top 10 de la Liste du British Film Institute (BFI) des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans (établie en 2005), cette fiction est primée dans plusieurs festivals internationaux dont le Festival du Film Fajr qui lui avait décerné en 1987 la médaille d'Or. Deux ans plus tard, en 1989, il a été primé au Festival international du film de Locarno et aux Rencontres cinématographiques de Cannes. "Gabbeh" est une coproduction irano-française qui avait été sélectionnée en 1996 dans la section "Un certain Regard" du Festival de Cannes. Le film réunit un casting formé de Abbas Sayah, Shaghayeh Djodat, Hossein Moharami et Rogheih Moharami Le troisième film prévu est "Les Tortues volent aussi" de Bahman Ghobadi, une œuvre de 95mn réalisée en 2007. Il s'agit d'une coproduction irano-irakienne qui réunit Soran Ebrahim, Avaz Latif, Hiresh Feysal Rahman, Abdol Rahman Karim, Saddam Hossein Feysal et Ajil Zibari. L'année 2005 a été une année faste pour ce film notamment primé au Festival international du film de Berlin (Allemagne), au Festival international du film de S?o Paulo (Brésil), au Festival international du film contemporain de Mexico (Mexique), au Festival international du film de Rotterdam et au Festival international du film de Tbilisi (Géorgie). En 2004, le film avait continué de rafler les prix, avec la Coquille d'Or du meilleur film au Festival international du film de San Sébastian (Espagne), le Prix spécial du Jury au Festival international du film de Chicago (Etats-Unis d'Amérique) et le Prix Aurora au Festival international du film de Troms? (Norvège). Deux projections sont prévues pour le film "L'Enfant Cheval" de Samira Makhmalbaf. Cette fiction de 101mn est une coproduction entre l'Iran et la France datant de 2008 avec au casting Ziya Mirza Mohamad et Haron Ahad. En 2008, le film avait été primé au festival international du film des Flandres et au festival international du film de Saint-Sébastien en remportant le prix du jury décerné à la réalisatrice Samira Makhmalbaf sera également présente avec "Le Tableau Noir", une fiction de 58 mn réalisée en 2000 avec au casting Said Mohamadi, Behnaz Jafari et Bahman Ghobadi. Il s'agit d'une coproduction tripartite entre l'Iran, l'Italie et le Japon primée, en 2000, au festival de Cannes et au festival international du film de Los Angeles. Un an plus tard, en 2001, la réalisatrice avait notamment décroché la Mention spéciale au Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires. "La Couleur Du Paradis" de Majid Majidi est une fiction de 90 mn datant de 1999 avec au casting Hossein Mahjoub, Mohsen Ramezani, Salameh Feyzi, Farahnaz Safari et Elham Sharifi. Cette production iranienne a été récompensée en 2000 du prix du Public au Festival du Film d'Action et d'Aventures de Valenciennes. Ci-après le programme détaillé : Mercredi 30 Mai 21h30 : - "GABBEH" de MOHSEN MAKHMALBAF (1996) - "OU EST LA MAISON DE MON AMI" de ABBAS KIAROSTAMI, (1987) Jeudi 31 Mai - 21h30 : "Les Tortues volent aussi" de BAHMAN GHOBADI (2007) Samedi 2 Juin - 15h30: "L'ENFANT CHEVAL " de SAMIRA MAKHMALBAF (2008) - 21h30 : "LA COULEUR DU PARADIS" de MAJID MAJIDI (1999) - 23h30 : LE TABLEAU NOIR de SAMIRA MAKHMALBAF(2000) Dimanche 3 Juin (PROGRAMME POUR ENFANTS) - 11h00 : "L'ENFANT CHEVAL" de SAMIRA MAKHMALBAF (2008) Cycle Layali Ach-chadhouliya: " La nuit de l'amour soufi et des derviches Mawlawis " du Cheikh Hamed Dawood Le Théâtre des Régions à la Cité de la culture a vécu mardi soir au rythme d'une ambiance teintée de recueillement et de méditation, avec le spectacle de la troupe du Cheikh Hamed Dawood, qui a occupé la scène dans un rituel d'une extrême beauté. Dans une atmosphère très intimiste qui a très vite envouté le public, Cheikh Hamed Dawood, Imam de la Mosquée des Omeyyades de Damas a d'emblée lancé un appel à la prière, suivi de " Tahlil " et de " Tsbih " qui ont plongé le public dans une atmosphère de profonde spiritualité. Dans une parfaite harmonie, la troupe du Cheikh Hamed Dawood, avec ses douze membres de musiciens et de mounchidins ont pris le relai pour emporter le public dans un voyage de sonorités où le nay et le bendir étaient les instruments essentiels de ces maitres du chant soufi. Cette nuit de méditation des soufis a été marquée également par la projection d'images, d'écritures arabesques et d'anciens manuscrits sur une trame de lumière tamisée. Cheik Ahmed Daoud s'est lancé ensuite dans l'interprétation de ses plus beaux chants à l'instar de " Mawlay ", " Malaktom Fouadi ", " Ramadan Tajalla ", " Ya Allah arridha " et tant d'autres encore qui ont émerveillé l'assistance emportée dans une véritable expérience spirituelle qui transcende la raison et ouvre la voie du cœur. Mais le tableau serait incomplet si les derviches tourneurs n'auraient pas interprété leur rituel de danse soufi, dans un mouvement circulaire mais toujours ascendant, symbolisant la quête de la Vérité et de l'Absolu, au cœur de l'univers de Jalel Eddine Erroumi, où tout est métaphore et symbolisme mais aussi amour et noblesse de l'âme. Avec ce spectacle " La nuit de l'amour soufi et des derviches Mawlawis " du Cheikh Hamed Dawood qui fait partie du cycle Layali Ach-chadhouliya, le Pôle Musique et Opéra de la Cité de la culture pose un nouveau jalon dans la valorisation de ce patrimoine soufi dont la Tunisie peut s'en enorgueillir eu égard à sa valeur sociologique et philosophiques et qui fait partie des fondements de la personnalité collective.