Les concertations des signataires du Document de Carthage ont dégénéré d'une manière bien attendue, surtout que la bataille s'est déroulée, d'une manière absurde, dans le même camp de Nidaa Tounès, ce qui a acculé le président de la République à suspendre tout ce qui avait été accompli par les experts avec leurs 63 points pour les réformes. Le désaccord ayant porté sur le 64ème. Ce conflit a eu, pourtant des résultats positifs pour le mouvement Ennahdha qui tente d'imposer ses décisions, sans en donner l'air. Fort de sa position en tant que seul gagnant de ce combat de coqs, le mouvement islamiste met la pression pour en tirer le meilleur profit et a exprimé, jeudi, son souci de voir les concertations reprendre entre les différentes parties politiques et sociales de manière à rassurer les Tunisiens sur le sérieux des réformes programmées et leur garantir toutes les conditions de réussite, selon une déclaration publiée jeudi,. Le mouvement a mis en relief dans cette déclaration publiée aux termes de la réunion de son bureau exécutif tenue mercredi, son respect et sa considération pour toutes les composantes du paysage politique du pays, mettant l'accent sur son souci de ne pas intervenir d'une manière direct ou indirect, dans les affaires internes des partis. Toutefois et mine de rien, le dirigeant nahdhaoui, Mohamed Ben Salem, a tracé les contours des prochaines discussions, affirmant que la crise au sein de Nidaa, provoquée par la bataille entre le président du gouvernement, Youssef Chahed et le fils du président et directeur exécutif autoproclamé, Hafedh Caïd Essebsi, a des répercussions sur l'Etat et sa stabilité. Participant à l'émission Politika, sur la radio Jawhara FM, il a souligné avoir une confiance totale de voir le président Béji Caïd Essebsi assumer ses responsabilités et ne pas prendre partie pour son fils, comme ce fut le cas dans tous les conflits internes et les dissensions dans lesquelles son fils était impliqué. Cela sous-entend que le président de la République doit, principalement, lâcher son descendant qui ambitionnait une carrière politique, avec le soutien de son paternel, ce qui n'est un secret pour personne, au vu de son ascension fulgurante et le vide qu'il a fait autour de lui. En outre et évoquant l'intervention de Youssef Chahed sur Al Watania 1, la télévision nationale, Ben Salem a indiqué qu'il a parlé avec toute franchise et s'est défendu, ce dont il avait le droit, face à l'autre partie, Hafedh Caïd Essebsi qui avait utilisé tous les qualificatifs pour dénoncer l'échec du gouvernement. Il a souligné que Chahed n'avait pas divulgué des secrets qui ne sont pas connus par le peuple tunisien. Concernant la position d'Ennahdha à propos de la demande du changement de gouvernement, le dirigeant islamiste a souligné que, malgré les critiques de son mouvement, ce gouvernement n'a pas fait de fautes graves nécessitant son départ, ajoutant qu'un seul mot du président de la République peut mettre fin au conflit au sein de Nidaa Tounès. Mais, le président peut-il le faire, si on connait la pression exercée sur lui au Palais de Carthage ? On rappelle que les concertations dans le cadre du Document de Carthage 2 ont été suspendues, en raison d'un différend concernant le point 64 du document relatif au maintien ou limogeage de Chahed. Le mouvement Ennahdha est l'un des principaux partis qui soutiennent le maintien du président du gouvernement actuel afin de «préserver la stabilité politique considérée condition nécessaire à la réalisation des grandes réformes et du progrès dans les dossiers économiques et sociaux en vue de dépasser la crise », maintien conditionnait par le renoncement à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2019 !..