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« La traduction de mes livres servira à favoriser l'accès à l'éducation à des enfants défavorisés »
Publié dans Le Temps le 26 - 06 - 2018

Il a la sagesse sereine et le ton posé d'un adulte mûr et réfléchi. Pourtant, Emir Fehri n'a que 14 ans. Son nom a commencé à percer dans les milieux littéraires, il y a deux ans après la parution, en France, du premier tome de son livre « Les contes de Meer ». Surdoué, prodige, talentueux, phénomène... C'est ainsi que les médias parlent de lui et tous lui prédisent un avenir brillant. Mais, même s'il passe le bac l'an prochain avec trois ans d'avance sur ses amis de classe, même s'il a initié un projet éducatif et solidaire international, même s'il côtoie désormais des personnalités nationales et internationales de haut rang, Emir assure ne pas être pressé de grandir. Pour preuve, il avoue regarder encore certains dessins animés et y trouver beaucoup de plaisir. Interview.
Le Temps : Emir, si tu nous fais découvrir ton monde ?
Emir Fehri : Je suis Emir Fehri et j'ai 14 ans. Je suis né en Tunisie, mais je vis actuellement en France. Je reste toutefois très attaché à ma terre natale. Je suis l'auteur de deux livres «Les contes de Meer», tomes 1 et 2, respectivement parus en avril 2016 et en mai 2017. J'ai déjà reçu 25 prix littéraires et scientifiques en Tunisie et en France dont le premier Prix en langues arabe et française au concours organisé par l'UNESCO et l'ALECSO en Tunisie, le prix d'Encouragement au concours des Plumes des Monts d'Or en 2014, un prix au concours de poésies et nouvelles de l'Association Encres Vives de Cholet en 2015 ou encore le premier prix du concours de nouvelles de la Bibliothèque Loisirs et Rencontres de Heillecourt en 2015.
- Qu'est ce qui t'a poussé à écrire des livres ?
J'ai toujours été très curieux de la vie et de ce qui m'entoure en plus d'être très observateur. Je dois avouer que beaucoup de choses m'intriguent dans la vie et me poussent à réfléchir, dont cette interrogation qui revient fréquemment en philosophie : « Est-ce que la vérité est définitive ? » Persuadé que chacun de nous a sa propre interprétation de la vérité, j'ai choisi de traduire ma vision de la vie par le biais de l'écriture puisqu'en littérature, il n'y a pas de vérité absolue et chacun interprète les textes à sa manière. La littérature nous permet de créer un autre regard, de tracer un autre chemin et de nous envoler vers un autre univers. Autre chose, un jour, mon père m'a dit une citation qui m'a fait beaucoup réfléchir jusqu'à ce que j'en saisisse le message. Il m'a dit : « Il ne faut pas exhiber sa culture plus que ses biceps. Il faut que la culture saille sous la phrase comme les muscles sous les vêtements. » Il voulait dire par là qu'il fallait garder sa culture pour soi et utiliser un moyen comme la littérature pour créer ce tunnel magique entre ce que l'on sait, le message qu'on veut véhiculer et nos lecteurs. C'est ce qui m'a décidé à prendre la plume et à commencer à écrire.
- Quel âge avais-tu à cette époque ?
C'est à l'âge de 7 ans que j'ai commencé à écrire mais mon premier livre n'est paru que cinq ans plus tard. Contrairement à ce que l'on peut penser, je n'ai jamais cessé d'être un enfant puis un adolescent comme les autres. Je passe beaucoup de temps à m'amuser avec mes amis en parallèle du temps que je consacre à l'écriture. J'aime profiter pleinement de la vie. Je ne me suis jamais isolé ou rompu les liens avec mes amis car les relations humaines sont très importantes à mes yeux. D'ailleurs, aujourd'hui j'ai 14 ans et je dois passer le baccalauréat l'année prochaine, soit avec trois ans d'avance. J'ai donc des amis qui sont du même âge que moi et d'autres qui sont beaucoup plus âgés et je ne voudrai me passer ni des uns ni des autres. Il suffit de trouver son équilibre et parmi les piliers de ma vie qui m'aident toujours à retrouver mon équilibre, ma famille. Son soutien est très important pour moi et quel bonheur de savoir qu'elle est fière de moi. Par contre, j'ai toujours été catégorique sur un point, à savoir mon autonomie dans l'écriture. Je n'ai jamais voulu qu'on interfère dans ce que j'écrivais. J'ai toujours voulu être libre de mes écrits pour qu'ils reflètent fidèlement ma vision de la vie et le message que je désire véhiculer. Pour la petite anecdote, j'ai envoyé mon premier manuscrit à des maisons d'édition sans que mes parents ne soient informés. Ils ne l'ont appris que lorsque j'ai reçu l'accord de l'éditeur. Je ne voulais pas, en cas de refus, qu'ils soient déçus.
- Quels sont tes projets à venir ?
J'ai actuellement un livre sous presse, le troisième tome des « Contes de Meer » et un autre en cours d'écriture. Il raconte les péripéties de Charles Ruissell, l'enfant de Martin Oisillon, en Egypte où il tentera de sauver un dragon enfermé dans une des pyramides. C'est ainsi que j'imagine mes personnages, toujours en quête de nouvelles aventures tout en abordant les thèmes qui me tiennent à cœur comme la paix, la témérité et la protection de l'environnement. Martin Oisillon, mon héros principal dans « Les contes de Meer », se donne lui aussi, à chaque fois, pour mission de faire le bien et de faire régner la paix là où il passe. C'est ce à quoi j'aspire aussi dans la vraie vie. D'ailleurs, avec l'UNICEF et grâce au soutien de la Président de la république tunisienne, mes livres seront traduits en plusieurs langues dont l'allemand, le chinois et l'arabe. Les bénéfices de vente de ces livres bénéficieront, partiellement, à des enfants qui n'ont pas accès à l'école ou à l'éducation car issus de milieux défavorisés ou vivant dans des régions en guerre ou encore victimes de catastrophes naturelles. Avec le Président Béji Caïd Essebsi, qui me recevra sous peu, nous allons discuter de la mise en place de cette initiative qui profitera, en Tunisie, à des enfants du Sud. J'aimerai vraiment faire profiter mon pays de ce projet éducatif et solidaire car même si je vis aujourd'hui en France, une partie de moi-même est ancrée en Tunisie.
- Pour finir, quel message voudrais-tu transmettre aux jeunes de par le monde?
Je voudrai dire aux jeunes que nous sommes les perles de la vie et que nous sommes précieux. C'est pourquoi nous devons croire en nos rêves et tout faire pour les réaliser, qu'importent le chemin et les sacrifices. Il ne faut jamais laisser quiconque nous décourager et même si au final, on n'arrive pas à atteindre notre but initial, le chemin parcouru n'aura pas été vain car il aura contribué à notre apprentissage. Il ne faut pas gâcher notre précieuse jeunesse et il faut garder en tête que tout moment heureux vécu est une victoire sur la vie.


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