Continuer à affaiblir l'Etat et le gouvernement a un prix fort à payer dans la mesure où les «sous-pouvoirs» périphériques commencent à prendre le contrôle de «leur part» d'Etat et du pays de façon très significative ! On le voit, en analysant les comportements collectifs et individuels et cette tendance de plus en plus perceptible de la «milicisation» de la société et des services publics et privés. Toute faiblesse au sommet de l'Etat est perçue comme une facilité à prendre possession de «sa part» d'Etat et de gestion de l'espace public. Des plages occupées indument par des «barbouzes» en tenue décontractée, et ça commence par les parkings de fortune que les nouveaux «Seigneurs» des banlieues maritimes, gèrent comme une rente d'héritage du défunt «Etat-municipal» très occupé en ce moment à combiner les nouveaux conseils et célébrer les nouveaux maires, plus préoccupés par les signes extérieurs de leurs nouvelles souverainetés, que par l'hygiène de leurs villes qui se dégradent à vue d'œil ! Depuis la campagne, qui a pris l'allure d'une véritable croisade contre le gouvernement Youssef Chahed, on se demande comment, ces Messieurs, les Ministres, arrivent à travailler sur des dossiers de la plus haute importance, en sachant qu'ils vivent en permanence, ça fait presque un trimestre, sur un siège éjectable, et que chaque matin, le bon vieux intendant du cabinet, leur sert leur dernier «café ministériel» matinal ?! Cette incertitude, n'a que trop duré, sur la stabilité du gouvernement, et BCE devrait, à notre humble avis, y mettre un terme selon le bon adage populaire de nos ancêtres : « Itha dharbt oujaâ... witha wakkelt chabaâ » (quand vous punissez soyez exemplaire et faites mal, et quand vous donnez l'hospitalité à manger soyez généreux) ! Mais cette situation de ni guerre ni paix, ni stabilité ni départ du gouvernement, est des plus malsaine et non productive, et pour le pays et pour la gestion gouvernementale. Cela se répercute sur le climat des affaires et de l'investissement et surtout sur la discipline générale. A force de voir et d'entendre que tel ou tel ministre va partir, les «sous pouvoirs» qui nagent toujours dans les eaux troubles, font déjà la queue pour hériter et gérer leur part de l'espace public. D'où ce «Bazar» de toutes les couleurs de l'indiscipline que nous vivons à longueur de mois et d'années depuis 2011. Alors, parler de «programmes» de développement et de mégaprojets, qui vont faire de la Tunisie, l'Espagne du Sud de la Méditerranée, c'est justement «construire des châteaux en Espagne» !? Les discours «menaçants» la stabilité sociale et du gouvernement balancés par certains partis et syndicats ne font que jeter de l'huile sur le feu. Crier au scandale pour des augmentations du prix du carburant qui ne font que suivre la conjoncture mondiale avec un baril de pétrole qui frise les 85 dollars, c'est tout simplement vouloir coûte que coûte fuir les réalités et faire en sorte que la Tunisie vive ailleurs que sur terre ! Partout le prix à la pompe a augmenté du fait de la conjoncture internationale. La Tunisie peut elle vivre en vase clos ?... Je veux bien mais il faudrait que nos véhicules et machines marchent à la vapeur et non à l'énergie fossile ! Idem, pour le lait... Faut il ruiner les agriculteurs pour « bloquer » toute augmentation si minime soit-elle, ou recourir à l'importation suicidaire, comme nous le faisons chaque année pour le Ramadan. L'inflation... parlons-en ! Qui en est responsable en dehors, de la baisse de la productivité et la paresse érigée en «droit constitutionnel» depuis la Révolution ! Il est grand temps, que les Tunisiens reviennent sur terre, après leurs vadrouilles du côté de Mars (l'islamiste) et Jupiter (la marxiste-léniniste). Le monde entier est confronté à des crises sans précédent. La France gère ses grèves à longueur d'année, pour dénoncer l'amenuisement du pouvoir d'achat, et plus d'un million de citoyens Allemands ont quitté l'Allemagne entre 2017 et 2018 pour fuir la « bureaucratie » de leur pays et s'installer en Australie, en Amérique et même en Afrique ! C'est dire que gérer les économies, n'est pas chose facile aujourd'hui, partout... Seuls réussissent ceux qui améliorent leur potentiel de production, de discipline collective et de liberté d'entreprendre. Continuer à vouloir le « plus d'Etat », finira par condamner la Tunisie à la dépendance et à sa mise sous tutelle par de nouveaux « seigneurs » de l'Etat dirigiste, avec effet multiplicateur de la corruption, qui est liée structurellement à la bureaucratie, en surdose. La culture de l'assistance, bat son plein, et beaucoup d'ONG, de la société civile et des partis de l'ombre y sont pour quelque chose. Faire croire aux Tunisiens que «le plus d'Etat», les rendra plus heureux et remplira les caisses vides, est non seulement une chimère mais une supercherie de tenanciers de fonds de commerce, au nom de la défense de la dignité des Tunisiens. Or la Dignité c'est le travail... et la Liberté c'est la loi ! Etre fainéant et irrespectueux des lois, c'est tout simplement une maladie de pays riches où les « milliardaires » comptent plus que l'Etat. La Tunisie est un pays viable, où il peut faire bon vivre, à la seule condition de travailler plus et de polluer moins ! Une ville propre... c'est une ville prospère ! Messieurs les nouveaux maires... au boulot ! K.G