Ce qui se passe aujourd'hui du côté du « Bardo », prouve que la mythomanie de la classe politique tunisienne a atteint certaines strates qui nécessiteraient réellement thérapie... et d'urgence ! Le mythomane c'est cet homme un peu pervers sans le vouloir et qui à force de répéter des choses même fausses finit par y croire comme étant vraies. A écouter nos dirigeants actuels et pas seulement le gouvernement, parce que le Premier ministre lui-même s'est indigné de cette situation, on a l'impression d'être mené en bateau vers une destinée inconnue mais bien connue par Dr. Moncef Marzouki, puisque c'est lui l'inventeur et initiateur du concept du temps où il haranguait les foules tunisiennes contre le dictateur et son système à travers le petit écran d'Al Jazira T.V, cette destinée est bien celle d'une : « occupation interne » du pays projetée à nouveau depuis l'élection de la constituante en octobre 2011.
Jamais les Tunisiennes et les Tunisiens n'ont été aussi malmenés et frustrés par autant de déclarations politiques, annonçant la fin de la rédaction de la Constitution puis son adoption pour ouvrir la voie à de nouvelles élections qui engagerait le pays vers la stabilité et une certaine normalité et leurs contraires. Un pays comme l'Angleterre n'a même pas de constitution et treize articles seulement du «Bill of rights » de 1689, une sorte de déclaration des droits, en font le pays le plus stable et le plus démocratique du monde depuis le 18ème siècle. La constitution américaine dure depuis 1776 et elle régit encore les rapports entre les pouvoirs et organise parfaitement la vie politique d'un pays qui a la taille d'un continent et où le plus petit Etat-fédéré est deux fois plus grand que la Tunisie !
Seuls les pays arabes et musulmans sont abonnés aux « révolutions-constitutionnelles » à chaque coup d'Etat militaire ou civil, parce que tout simplement la « continuité de l'Etat » est perçue par tous les « nouveaux » gouvernants comme une insulte à leurs « génies » ! Alors à chaque « changement » politique ses institutions, ses ministères, ses édifices, ses parlements dont les dénominations même, changent au gré des nouveaux seigneurs qui s'approprient l'Etat, le tout en faisant du « sur-place » ! Où alors peut-on nous expliquer pourquoi le monde arabo-musulman est il classé dernier de la classe dans la planète terre et ce à tous les niveaux, alors qu'il dispose de richesses potentielles supérieures à celles de la Chine et du Japon réunis !
L'égo des dirigeants arabes et ce n'est pas M.Morsi, le nouveau «pharaon» qui le contredirait, une fois au pouvoir n'a de pareil que celui des despotes du Moyen-Âge ou des rois de Tunis qui signaient leurs décrets par : «le Bey... possesseur du royaume de Tunis» ! La voilà notre culture politique, que même les sacrifices suprêmes de Farhat Hached ou de Mohamed Bouazizi n'arrivent pas à faire bouger. C'est dans le fin fonds de nos méninges que Pareto le grand sociologue italien pourra trouver les résidus qui font que les Tunisiens sont les otages permanents de «leurs gouvernants» et de leurs «constituantes» depuis Carthage et sa constitution qui remonte à 500 ans avant Jésus Christ. Alors mes amis ne désespérez pas... « votre constitution » vous l'aurez d'ici 2016, 2017 ou 2020, mais vous l'aurez quand même et comme toutes les précédentes elle ne vous servira à rien de mieux parce que nos dirigeants politiques ne veulent pas de Locke et de Montesquieu et leurs « fumisteries » (mes chers maîtres pardonnez-moi) sur le contrat social, la séparation des pouvoirs, la liberté individuelle et l'alternance pacifique et qui sont la base même de la grandeur de l'Occident démocratique et libéral. Le despotisme coule dans les veines arabes, à tel point que les Occidentaux, l'ont surnommé « le despotisme oriental», parce que les bédouins « douâtes » fanatiques (prêcheurs) d'Orient envahissent notre pays au vu et au su de tout le monde et avec la bénédiction de l'islamisme radical rampant en Afrique du Nord alors qu'elle était épargnée jusque-là.
La Tunisie musulmane presque naturellement et avec bonheur est aujourd'hui, menacée de disparaître en tant que telle par ce modèle des temps des cavernes que nous sortent ces « Ghouneïm », ces « Laârifi », ces « Ramadhan » et la liste est bien longue et même très longue, parce que la Tunisie si belle si accueillante, si tolérante et si joyeuse ne fait pas partie de leur « paradis » et c'est tant mieux ! Alors de grâce Messieurs les députés si la Constitution annoncée pour les lendemains de l'éternité, a pour objectif de nous mener à la haine des uns les autres, à la désunion du pays à la fracture sociale, culturelle et religieuse, faites comme Sadok Bey en 1864 : Suspendez là et vous aurez mérité la reconnaissance de la patrie soulagée de la «matraque» constitutionnelle suspendue sur nos têtes ! Au fait à quoi sert une constitution dans un pays évolué comme le nôtre ! Napoléon aurait dit : « à vous faire détester les lois » ! D'ailleurs ça fait plus d'un an qu'on vit sans... et la terre continue de tourner aux mêmes heures !