Un été chaud, très chaud avec beaucoup d'insinuations, de ballons d'essai et de manœuvres tacticiennes en prévision d'une année 2018 très difficile économiquement et financièrement et du compte à rebours fin 2019 pour les nouvelles législatures au sommet de l'Etat. Vous me direz, quoi de plus normal dans une démocratie qui veut s'affirmer pluraliste, avec un système éliminatoire concurrentiel et où les urnes auront le dernier mot quelle que soit la prise de conscience ou non, de l'intérêt supérieur de la Nation et de ses exigences de survie. Mais le plus dramatique dans cette période trouble que nous vivons au jour le jour et heure par heure, c'est que le ver est dans le fruit... tous les fruits ! D'abord, ces partis politiques qui sont censés être la base même de l'expression démocratique et de la compétition politique. Tous sans exception font ce qu'ils ne savent pas faire, parce qu'ils n'arrivent pas à transcender justement les exigences nationales prioritaires et faire prévaloir l'essentiel sur l'important. Or, l'essentiel aujourd'hui, c'est de ramener le pays à ce que j'appellerai « l'Etat disciplinaire » et cette capacité qui nous fait défaut aujourd'hui, d'appliquer une sanction exemplaire quand le pays est mis en danger de mort, ou d'asphyxie économique, par des comportements connus de tous et que tout le monde peut prouver sans être le Doyen honoraire de la Sorbonne ou d'une Haute Cour de Justice. De bons citoyens tunisiens sans grande prétention, mais malades de voir la Tunisie incendiée par des pyromanes certainement « fous » ou téléguidés par des forces occultes qu'elles soient celles de l'argent, du commerce anarchique et de la contrebande, ou même politiques, y compris toutes celles inspirées par l'obscurantisme religieux, appellent à « fusiller les coupables » s'il y en a, des incendies de nos forêts. Frustration et colère légitimes, certainement ! Mais, si nous n'avons pas été capables de « fusiller » les terroristes qui ont égorgé nos soldats, nos gardes nationaux, nos policiers et nos enfants bergers des hautes steppes qui ont eu le courage de défendre l'intégrité de ce pays et qui ont refusé de donner l'appui logistique à ces criminels, comment et par quel miracle de la puissance publique décimée par la sainte Troïka en trois ans de pouvoir, serions nous capables, aujourd'hui, de le faire avec ces pyromanes des ténèbres ! Il me semble de plus en plus que la première exigence nationale, après la démolition de l'autorité de l'Etat opérée méthodiquement par les tenants de « l'anarchie créatrice », c'est de rebâtir de fond en comble « l'Etat disciplinaire ». Il faut durcir les lois contre la criminalité, faute de quoi, le pays ne pourra pas survivre. Evidemment, le régime parlementaire, qui est le plus démocratique dans l'absolu, permet tous les abus au nom de la liberté et des droits civiques, s'il y a incapacité à pouvoir appliquer les lois. Or, en Tunisie, nous avons pris tous les dividendes et autres « avantages » du régime parlementaire ou semi-présidentiel, sans en assumer les « inconvénients » ou les charges qui consistent à instaurer l'Etat de droit, qui est l'Etat de la disciplinaire exécutive, y compris l'application des lois privantes des libertés, ou même la peine de mort qui est encore prévue par le Code pénal tunisien pour les cas des sauvageries extrêmes et des atteintes à la sacralité de la vie. Le maître Carré de Malberg, définit la loi comme une mesure « obligatoire et sanctionnée ». Or, en Tunisie, la loi n'est ni obligatoire pour 90% des Tunisiens et encore moins sanctionnée par les 5% de malfrats, terroristes, criminels de droit commun, contrebandiers etc. Pour le reste, la carrière politique de ceux qui prétendent au commandement de ce pays, doit passer par cette preuve, et épreuve, de capacité de protéger le pays et les citoyens contre la criminalité qui progresse à vue d'œil avec une grande marge d'impunité. Etudiant à la faculté de droit, du temps de ma jeunesse, un de mes professeurs les plus brillants, feu Si Mustapha Abdessalem, avait coutume de nous dire, du temps où notre amphi avait une capacité de 60 étudiants : « Un gouvernant incapable de mettre les criminels en prison... ne peut pas gouverner et n'a pas cette vocation à gouverner » ! Alors, pour conclure, appliquons l'adage de nos ancêtres : « Idha Wakkelt chabaâ... Widha dhrabt oujaâ », (Si vous donnez à manger faites le généreusement... et quand vous frappez, faites mal) !