Quand on n'a pas les compétences ni la vision on se rabat sur « l'opium » politique et le bazar des rêves ! A écouter les leaders de certaines formations ou le candidats « indépendants », on se demande par quel miracle, s'ils étaient élus, ils vont pouvoir faire face à la crise économique et financière aiguë doublée d'une revendication sociale emballée à la folie parce que le pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes a été érodé par trois ans de laisser aller, d'indiscipline et de paresse généralisée ! Pour tirer ce pays vers le haut et arrêter la descente aux enfers, il va falloir plus que des promesses inspirées beaucoup plus par l'idéologie ou le débat identitaire, mais une grande dose de pragmatisme de savoir faire et de lucidité raisonnable. Après trois ans de « vacances » populaires, et des milliers d'heures de débats stériles au Bardo et ailleurs, autour des thèmes « politiques » idéologiques, religieux et identitaires, le réveil est à la mesure des désastres accomplis sur le tissu productif et notre compétitivité perdue sur l'environnement totalement sinistré avec une culture écologique atteinte au cœur pour le demi-siècle à venir, à moins d'un miracle d'un futur Président et d'un Premier ministre très concerné par ce dossier qui symbolise avec l'extension du terrorisme, le plus grand échec de la Révolution et de ses gouvernements successifs. Il va falloir plus qu'un écologiste bien élevé pour prendre les taureaux du terrorisme menaçant et de l'environnement agonisant par les cornes et opérer une véritable « guerre » contre la décomposition de nos villes, de nos campagnes et de notre littoral. L'échec est total et affligeant, pas seulement à Djerba la douce autrefois symbole de notre réussite touristique et architecturale, mais partout où l'homme vit en communauté dans ce pays. Un candidat pour le futur parlement ou pour Carthage qui ne présente pas un programme de réhabilitation environnementale, urbaine et de remise à niveau de l'esthétique et de la propreté dans ce pays ne mérite pas d'avoir nos suffrages. Le mal est tellement profond qu'on se demande si la Tunisie n'est pas en voie de « bidonvilisation » généralisée et même les quartiers huppés et les banlieues maritimes jadis si rayonnantes sont aujourd'hui un lointain souvenir. La conséquence c'est l'image détériorée et sclérosée de la Tunisie dans le monde et toutes les bonnes volontés et l'optimisme rageur d'une Madame Karboul, actuelle ministre du Tourisme, n'y peuvent rien. Il faut non pas des politiques qui nous « droguent » par des discours enflammés et surdosés sur la religion, l'identité, la démocratie etc... à longueur de débats télévisés de plus en plus assomants et identiques, mais de véritables bâtisseurs et entrepreneurs pour nettoyer ce pays des marasmes écologiques, économiques et du monde du travail dans son ensemble. Le pire c'est que lorsqu'on fait campagne électorale on a tendance naturelle presque instinctive à plaire et donc à conserver les torts de la société et les mauvaises habitudes accumulées durant ces trois ans d'inactivité et d'immobilisme à l'exception de « l'overdose » politique. Les futurs dirigeants de ce pays doivent plutôt être politiquement « réservés » au niveau idéologique et identitaire. Qu'on arrête de vouloir nous « réislamiser » ou vouloir nous « resocialiser ». On est musulman au-delà de toutes les normes édictées par les textes sacrées et la Sira de notre Prophète vénéré (SAWAS). On a aussi connu l'expérience du « socialisme » coopérativiste dans les années soixante jusqu'à l'indigestion. Arrêtons les surenchères sur qui est plus musulman que l'autre et qui est plus socialiste et plus progressiste et populaire que l'autre. Aujourd'hui, la Tunisie a besoin de travailleurs, de promoteurs, de bâtisseurs et d'hommes humbles et modestes quant à leur « égo » et non pas des « prophètes » détraqués qui nous vendent des modèles de sociétés largement épuisés par le temps et l'échec. C'est même pas des « rêves », mais, des cauchemards qui déroutent et angoissent les Tunisiennes et les Tunisiens chaque matin ! Arrêtons de traumatiser notre peuple par les accents de l'inquisition et de la revanche en voulant diviser pour régner alors qu'il faut mériter de régner pour faire œuvre utile et remettre ce pays en confiance. J'observe chaque jour et avec quelle tristesse le développement des extrémismes » et pas seulement liés à la religion et aux terrorismes, mais ces extrémismes malsains et destructeurs qui veulent pousser les Tunisiens à s'autodétruire, au nom de la « Révolution » et la nécessité de la sauvegarder des tentations relents du « conservatisme ». Or, ces « prophètes » de la Révolution sont les premiers à avoir prouvé comment tout au long de ces trois dernières années ils n'ont été d'aucun secours pour ce pays. Qu'on me cite un seul grand projet de développement édifié en trois ans ! Qu'on ose diffuser les images de la détérioration immense opérée sur l'environnement et la qualité de la vie tout au long de cette transition interminable. Nous avons vécu sur les réserves et les bijoux de famille des ères précédentes depuis l'indépendance et nous avons cru qu'en balayant une dictature on allait enfin rénover ce pays et le mettre au top de ce qu'il peut être pour en faire le diamant de la Méditerranée. Malheureusement, l'irrationnel a pris le dessus et possession de notre pays et de nous-mêmes et on a troqué la « raison », oui, notre comportement raisonnable, et notre identité tunisienne merveilleuse de pragmatisme et de réalisme, contre les appels aux morts des temps des cavernes et les appels aux « vivants » pour s'autodétruire et faire la chasse aux sorcières au lieu de panser les blessures et aller de l'avant. L'ANC dans son œuvre généreuse » et bienfaitrice a même voté et avec quelle rapidité la création d'instance financée par le budget de l'Etat ou le comble pour rechercher la « vérité » et nous redonner la « dignité » sans se demander à quoi risque d'aboutir cette « œuvre » (sic) monumentale de rechercher entre 10 millions de Tunisiennes et de Tunisiens les millions de « coupables » qui ont fait la Tunisie depuis (tenez vous bien) 1955 Messieurs, laisser la justice à la justice tunisienne performante et compétente depuis toujours et aux juges en leurs âmes et consciences. Dieu pardonnez leur.... Ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient et mon frère et ami si Khemaïes Chamari grand militant contre la dictature et pour la promotion des droits de l'Homme et la justice sociale, l'a bien compris et a eu le courage et le grand mérite de démissionner le premier de cette structure de la discorde. Il est grand temps pour les hommes politiques qui aspirent au commandement, de faire prévaloir la « raison » contre la passion , et de traiter la Tunisie avec bienveillance, en « bons pères de familles » comme disent les juristes et d'arrêter l'hémorragie, toutes les hémorragies de la discorde et de la haine. « Basta » ! Oui la Tunisie mérite notre amour.... Parce qu'elle le vaut bien ! K.G