Il a aidé Hafedh Caïd Essebsi comme personne, il a été récompensé avec un limogeage retentissant et du palais de Carthage et de la direction du mouvement de Nidaa Tounes, il n'a pas baissé les bras et a fait de son drame une force en fondant son propre parti qu'il a consacré, pendant longtemps, à une défense aveugle en faveur de l'ancien chef du gouvernement, Habib Essid, et, aujourd'hui, il fait son grand retour parmi ceux qui l'ont humilié il y a à peine une année de cela... La politique a ses raisons que la raison ne connaît point ! Ridha Belhadj est donc de retour auprès de Hafedh Caïd Essebsi dans la bataille ultime que mène ce dernier contre les «putschistes» du Comité politique qui, après avoir mené une fine manœuvre politique, ont réussi à rassembler assez de membres pour publier un communiqué où ils ont annoncé que le premier congrès électif du mouvement aura lieu les 29 et 30 septembre prochain. Un congrès que le directeur-exécutif du Nidaa évite depuis plus de trois ans, préférant garder la situation actuelle de peur de se voir éjecter par de vraies élections. Une semaine après l'annonce du Comité politique, les pro-Hafedh se sont accaparé les devants de la scène pour rappeler qui sont les vrais maîtres et, surtout, quels sont les vrais enjeux. A en croire les concernés, la plus grande partie qui est en train de se jouer actuellement est directement menée à l'encontre du président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui serait victime d'une grande campagne de diffamation aussi bien sur le plan national qu'international. Selon Khaled Chaouket, le chef du gouvernement aurait exploité quelques failles constitutionnelles pour s'emparer du pouvoir et en faire un tremplin pour les élections de 2019. Et d'ajouter que Caïd Essebsi représente le centre de la légitimité populaire et que Youssef Chahed a dépassé toutes les limites lorsqu'il s'est publiquement attaqué au fils du président de la République. De son côté, l'ancien ministre de l'Education nationale, Néji Jalloul, a appelé Mohsen Marzouk, fondateur et secrétaire-général d'Al Machroû, à revenir lui aussi au sein du Nidaa expliquant que le mouvement est un projet politique qui ne peut jamais être abandonné par les siens. Avant cet appel, Mohsen Marzouk avait déclaré, auprès de la TAP, qu'Al Machroû pourrait être intéressé par une alliance avec Nidaa Tounes, sans que cela n'atteigne la fusion comme il l'a fait lui-même avec Al Watan de Mohamed Jegham. Ne démentant aucune intention de se rapprocher du Nidaa, indépendamment de la formule que ce rapprochement aura, Mohsen Marzouk vient confirmer les manœuvres du fils qui compte faire appel aux figures «historiques» de Nidaa Tounes pour contrer les manœuvres du Comité politique. Hafedh Caïd Essebsi est donc déterminé à tout faire pour faire avorter le congrès électif du Nidaa, ce qui risque de faire empirer la crise politique actuelle vu que le chef du gouvernement est lui-même partie-prenante dans ce qui se passe au mouvement.