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Plus de mécontents que des satisfaits
Publié dans Le Temps le 01 - 12 - 2015

Depuis presque deux semaines on entend parler d'une initiative que présenterait le président de la République, Béji Caïd Essebsi, pour mettre fin à la crise qui ravage Nidaa Tounes.
Alors qu'il devait s'adresser aux Tunisiens mardi dernier, un attentat avait visé un bus de la Garde présidentielle. Le chef de l'Etat avait alors reporté le timing de l'allocution et changé son contenu.
Ce n'est qu'au cours de la soirée du dimanche que le président de la République a pu présenter son initiative concernant le mouvement Nidaa Tounes. Mais, vu les circonstances sécuritaires et sociales qui prévalent dans le pays, le chef de l'Etat a préféré commencer par traiter de ces deux volets. Contrairement au ton pessimiste qu'il avait pris au lendemain de l'attentat de l'hôtel l'Impérial, Béji Caïd Essebsi a affirmé que, malgré la gravité de l'attentat du boulevard Mohamed V, la Tunisie finira par gagner la bataille contre le terrorisme. Le président a expliqué que l'union entre les différents corps sécuritaires, les citoyens et les composantes de la société civile ne peut que garantir la victoire.
En ce qui concerne la situation sociale du pays, Béji Caïd Essebsi a concentré son intervention sur l'importance de l'instauration de la paix sociale entre toutes les parties. À ce sujet, le chef de l'Etat a rappelé que le Quartet a obtenu le prix Nobel de la paix. Enchaînant avec cette idée, Caïd Essebsi s'est interrogé sur la logique de voir deux des organisations ayant obtenu ce prix se battre sur une question d'augmentation. Caid Essebsi a appelé l'UTICA et l'UGTT à trouver un compromis sur le sujet de l'augmentation dans le secteur privé avant la date du 10 décembre – date de la remise du prix Nobel de la paix – et ce afin d'éviter que l'opinion publique internationale n'ait une mauvaise impression der l'image de la Tunisie et afin que les investisseurs étrangers ne soient pas découragés de venir investir chez nous.
Revenant sur la situation interne du mouvement, le chef de l'Etat a avoué que près de six ou sept dirigeants nidaeïns semblent camper sur leur position et refusent toute initiative pouvant mettre fin à cette situation. À ces dirigeants ‘têtus', Béji Caïd Essebsi a répondu que le slogan de Nidaa Tounes a toujours été ‘la Patrie avant les partis' et que tous ceux qui n'y s'alignent pas n'ont qu'à partir. Expliquant que cette crise est la conséquence à une guerre de positionnement, Béji Caïd Essebsi a déclaré avoir mis en place une commission, composée de personnalités respectables au sein du mouvement, qui sera chargée de rapprocher les points-de-vue des deux clans opposés concernant la nature du prochain congrès national du mouvement. Affirmant qu'aucune partie prenante de la querelle au sein de Nidaa Tounes n'a été mise au courant de cette initiative, Caïd Essebsi a tout d'abord exprimé son optimisme de voir la querelle cesser suite à cette initiative pour déclarer, par la suite, que si jamais cela échoue, un Conseil national devra alors se tenir pour trancher la question.
Pour finir, Béji Caïd Essebsi a tenu à préciser que s'il est intervenu dans des affaires partisanes – contrairement à ce que stipule l'article 76 de la Constitution – c'est parce que la crise de Nidaa Tounes a dépassé le mouvement pour devenir une affaire nationale pouvant entraver l'efficacité de la lutte contre le terrorisme, les investissements étrangers ou encore la paix sociale.
La dernière partie du discours de Béji Caïd Essebsi n'a pas manqué de faire réagir les principaux acteurs de la crise de Nidaa Tounes. Mohsen Marzouk, secrétaire-général du mouvement, a déclaré, via sa page officielle Facebook, qu'il était temps pour lui de ‘prendre une décision douloureuse mais vitale vu que la crasse est allée trop loin'. Mohsen Marzouk a de même annoncé qu'une série de rencontres se tiendront en début de cette semaine avec les militants du mouvement à l'issue desquelles ‘une décision importante sera présentée à l'opinion publique dans les plus brefs délais'.
De son côté, le groupe des trente-deux députés démissionnaires du bloc parlementaire du Nidaa s'est réuni, hier matin, à l'Assemblée des représentants du peuple pour discuter de l'initiative de BCE. Dans une déclaration rapportée par Mosaïque FM, le député Slah Bargaoui a indiqué que le groupe a réagi positivement avec l'initiative du président et qu'il cherche le moyen de désigner la personne qui dirigera le parti jusqu'à la tenue de son congrès.
Quelques minutes après la diffusion du discours de BCE, les réseaux sociaux ont été envahis par des publications ironiques critiquant, ouvertement, le passage du président. Cela a poussé son fils, Hafedh Caïd Essebsi, à réagir en promettant qu'il dénoncera toutes les personnes qui étaient derrière la ‘campagne enragée' qui a visé le discours du président. Hafedh a ensuite expliqué que s'il ne cherchait que son propre intérêt, il aurait tout fait pour que le prochain congrès du Nidaa soit électif et non pas constitutif.
Le passage de Béji Caïd Essebsi en a déçu plus d'un. Entre ceux qui s'interrogent sur l'importance du temps consacré à la crise de Nidaa Tounes alors que le pays connaît de réelles menaces terroristes et ceux qui ne retrouvent plus le personnage charismatique qu'était Béji avant qu'il n'accède à la magistrature suprême du pays, les réactions n'ont pas été tendres.
Pour les volets sécuritaires et sociaux, et en dépit du ton optimiste du président, il n'y a eu aucune annonce d'une mesure sérieuse qui pourrait accélérer les efforts du gouvernement. Pour son discours concernant la crise du Nida, certains ont considéré que BCE a pris la défense de son fils puisqu'il a, lui aussi, défendu la légitimité du comité constitutif du Nida en assurant qu'aucune élection n'a été tenue au sein de Nidaa Tounes et que toutes les structures ont juste été désignées. Sans oublier qu'il a insisté sur la difficulté de l'organisation d'un congrès électif – assurant que cela prendrait plus d'une année – et sur la facilité de la tenue d'un congrès constitutif qui ne demanderait qu'un mois de préparations.
En attendant les réactions officielles à cette initiative, et si l'on se réfère à la déclaration instantanée de Mohsen Marzouk, il est très probable que la crise de Nidaa Tounes continue de plus belle.


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