La nuit chorégraphique dédiée au travail scénique remarquable de trois talents: Imed Jemaa, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, a tenu ses promesses au festival international d'Hammamet. Après un parcours de trente ans de danse, Imed Jemaa résume son expérience de chorégraphe par « Seul solo » un spectacle dans lequel il traite notamment de la solitude de l'artiste dans un monde de vacarme et de la douleur de la création qui dévore son homme avant de lui offrir le bonheur de l'accouchement. Un spectacle qui évoque les angoisses, les envies et les rêves... Tout s'articule autour de trois mots, trois petits mots qui s'entrelacent dans cette réflexion s'étirant au fil des pages: corps, mouvement, pensée. Le mouvement, la pensée, le corps, sont bien au cœur du travail d'Imed. Dans des mouvements corporels fluides et tellement expressifs, le chorégraphe s'est lancé dans la présentation de sa création sur une musique entrainante pour le public présent à proximité du théâtre plein-air aménagée pour accueillir le Solo d'Imed Jemaa Se déplacer, bouger, s'exprimer... sont autant de découvertes permettant d'enrichir ses sensations et la mobilité de son corps dans endroit peu éclairé mais adapté à l'univers de ce monologue chorégraphique. Le public est convié par la suite au spectacle "Bnet Wasla", une œuvre construite par Houda Riahi, Sirine Douss, Nour Mezoughi et Oumaima. C'est une alternance entre musique, danse et chorégraphie. Synchronisation impeccable et présence scénique transcendante dirigées par Héla Fattoumi et Eric Lamoureux sous ses airs sonores sombres mais envoûtants qui ont bercé la foule. Chaque chorégraphe évoque un engagement différent, une gestuelle singulière, un positionnement particulier, des goûts, des mouvements, des sentiments. Le spectacle est séduisant. Une musique très riche et des mouvements gracieux de ces corps qui tournent et qui expriment la liberté, l'évasion, le rêve. Ces chorégraphes ont conservé l'essentiel. La force et la grâce. «Bnat Wasla» est un spectacle poétique qui a réussi à exprimer l'étendue des préoccupations des jeunes et leur désir d'exister .C'est le corps qui danse et c'est à travers le corps aussi que l'on ressent la danse, d'où cette relation très intime, voire organique, entre le danseur er le spectateur.