Le mouvement Nidaa Tounès a passé beaucoup de temps, dans ses chamailleries, ses embrouilles et ses manigances de palais, tellement qu'il a implosé et s'est désintégré, pour donner naissance à de nombreux partis satellites qui ont la même orientation, mais qui cherchent à s'imposer à avoir leur propre autonomie, ce qui a été impossible, au vu de la configuration actuelle du paysage politique. La mobilisation menée par Caïd Essebsi Jr pour éliminer le chef du gouvernement Youssef Chahed vers la porte de sortie a eu des résultats catastrophiques pour la marche des affaires du pays... puisque le fils du président de la République a permis au mouvement Ennahdha de gagner de nouveaux points, avec, en plus, Chahed qui est tombé dans leurs filets. D'aucun peut s'interroger si la progéniture du président de la République compte rassembler la famille démocratique, pour contrer les ambitions d'Ennahdha... mais, cela ne semble pas le cas, puisque, jusqu'à maintenant Haafedh n'a pu faire revenir que certains opportunistes, des recalés de la politique et de membres de partis satellitaires qui ont démontré qu'ils ne sont que des opportunistes et des mercenaires qui se vendent au plus offrant. Des concertations entre Nidaa Tounès et les partis dissidents du mouvement sont actuellement à un stade avancé dans la perspective d'annoncer, prochainement, une nouvelle coalition politique, parlementaire et électorale, a indiqué Mongi Harbaoui, responsable de la commission de l'information au sein du parti. Harbaoui, fraichement promu à ce nouveau poste, après avoir été porte-parole de Nidaa, pour ne pas dire la voix de son maître Hafedh Caïd Essebsi, a déclaré, jeudi, à l'agence TAP, que cette coalition œuvrera à préserver les entités des partis mais formera une direction unifiée dans l'objectif de rééquilibrer la scène politique. D'après lui, ces concertations regroupent Nidaa Tounès, Machrou Tounès, Beni Watani et Al-Mostakbal. Toutefois, Saïd Aïdi, le fondateur de Béni Watani a, dans une déclaration, affirmé qu'il n'est pas concerné par ce front démocratique et qu'il ne risque pas d'y adhérer, du moins pour le moment, parce qu'il a ressenti le danger de l'asservissement au directeur exécutif de Nidaa. Pour sa part, le secrétaire général du mouvement Machrou Tounès, Mohsen Marzouk, avait confié à l'agence TAP, à la mi-juillet, que son parti «est ouvert à tous les courants au sein de Nidaa Tounès pour une alliance et non pour une fusion», précisant que le parti a entamé, depuis plus d'un an, des concertations «pour la formation d'une alliance rassemblant les forces démocrates». Cette question, avait-il assuré, ne date pas d'hier et n'a aucun rapport ni avec la crise actuelle au sein de Nidaa Tounès, ni avec le conflit qui oppose le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au directeur exécutif de Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, sachant, bien sûr, que Marzouk sait manipuler la langue de bois à merveille et qu'il est un fin politicien qui sait tirer profit de toutes les situations, sans, pourtant, être capable de faire émerger son parti, en raison de son autoritarisme et sa contestation par les membres de la direction de Machroû qui, pourtant, avait donné quelques espoirs, lors de sa création. Ces tentatives seront couronnés, à coup sûr, par un échec tant que le président de la République s'entête à placer à la tête du parti, et tant que son fils agit comme s'il est le maître incontesté et incontestable et, en fin de compte, il n'aura que les lécheurs de bottes à ses côtés... et c'est à ce moment-là que tout le monde aura des comptes à rendre à un peuple qui attend mieux de ses dirigeants.