Tous les indicateurs orientent vers les idées que les tractations entre les deux vieillards Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi n'ont pas abouti aux résultats attendus par le président de la République, surtout que les Islamistes ne donnent rien pour rien et qu'ils avaient attendu de nouvelles concessions pour offrir la tête du chef du gouvernement au palais de Carthage. En fin de tous comptes, le mouvement Ennahdha est revenu à sa première position et a réaffirmé "l'importance" de la stabilité du gouvernement, l'accélération de la mise en place des réformes économiques et sociales et de son engagement à ne pas se porter candidat pour les échéances électorales de 2019. C'est-à-dire que Youssef Chahed ne doit pas constituer un obstacle au rêve du vieux renard du mouvement islamiste d'accéder à l'investiture suprême. Le parti a souligné la nécessité pour le pays de poursuivre le dialogue et relancer le consensus entre les différentes parties politiques et sociales afin d'aboutir à un terrain d'entente commune pour surmonter la crise politique que connait le pays, retrouver la cohésion entre les institutionsde l'Etat et assurer le succès de la transition démocratique. Dans une déclaration rendue publie jeudi, Ennahdha a exprimé son soutien totale à la lutte contre la corruption en tant que priorité nationale absolue, appelant à mener cette bataille "dans la transparence et le respect de la loi". Faisant part de sa "grande préoccupation" pour les difficultés économiques et sociales et ses retombées sur le pouvoir d'achat des citoyens, le mouvement a appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures pour atténuer le poids des difficultés sur les catégories vulnérables et les régions marginalisées. Le président de la république avait reçu lundi dernier au palais de Carthage le leader du mouvement Ennahdha Ghannouchi qui a souligné que "la Tunisie a encore besoin de consensus comme les évènements le confirment". "J'ai œuvré à convaincre le président de la république de se conformer au consensus et de le réactiver pour résoudre les problèmes du pays", a-t-il ajouté. Il a estimé également que les perspectives de croissance et de réussite en Tunisie sont grandes, insistant sur le consensus entre les différentes parties politiques. Rached Ghannouchi a affirmé qu'il existe une opportunité à saisir avec les 63 points convenus dans le cadre Document Carthage 2, en amenant le gouvernement à respecter cet accord et en relançant l'initiative sous la présidence de Béji Caïd Essebsi. Fin mai dernier, le président de la République a décidé la suspension de ces négociations, en raison d'un différend concernant le 64e et dernier point de cet accord relatif au remaniement ministériel, s'agissant, notamment, du maintien ou du départ de Youssef Chahed. Le mouvement Ennahdha a constamment défendu le maintien du chef du gouvernement à son poste, simplement pour tirer de nouvelles concessions pour ses visées et afin de mieux exploiter les faiblesses de Nidaa Tounès, dont plusieurs membres ne sont que des mercenaires cherchant un poste ou un privilège, en collant aux côtés du fils Caïd Essebsi qui se croit investi d'un pouvoir héréditaire pour faire la pluie et le beau temps, dans ce parti en pleine débandade et qui ne montre aucun intérêt pour les préoccupations du citoyen.