"La Tunisie a une longue tradition en matière de liberté religieuse et de coexistence pacifique, et ce depuis la promulgation, en 1857, du Pacte fondamental (Ahd El Amen) qui garantit la sécurité des personnes et des biens, institue l'égalité devant la loi et l'impôt et la liberté du commerce", a déclaré, hier, Iqbal Gharbi, universitaire et membre de la Commission des Libertés et des Droits (COLIBE). Elle s'exprimait, dans une déclaration à la TAP, à l'occasion de la tenue du colloque "Liberté de religion et de conviction en Méditerranée : les nouveaux défis", organisé du 27 au 29 septembre, à Tunis, à l'initiative de l'Académie tunisienne des sciences des lettres et des arts Beit el-Hikma en collaboration avec le "Collège des Bernardins". En Effet, le pacte fondamental instaurait l'égalité des sujets devant le droit quelle que soit leur religion, a-t-elle souligné, affirmant qu'à l'époque, c'était une avancée historique surtout après la décision d'abolir l'esclavage en 1846. "Ce n'est qu'après la Révolution de 2011 et avec la remise en cause de la Constitution que des fractions qui voulaient une théocratie que la Tunisie a été, d'une manière ou d'une autre, déstabilisée et que les libertés individuelles ont été menacées", a-t-elle expliqué. Selon elle, l'adoption de la Constitution de 2014, qu'elle a qualifiée de "moderne, progressiste et concensuelle a fait évoluer les choses vers le meilleur". "Nous, membres de la Colibe, espérons consolider les libertés et résoudre les problématiques qui n'ont jamais été dépassés dans le monde arabo-musulman", a-t-elle indiqué, soulignant qu'il s'agit, principalement, de "problème de citoyenneté et de liberté individuelle". Pour Iqbal Gharbi, le citoyen doit être identifié comme étant un sujet de droit transcendant avec toutes ses spécificités culturelle, religieuse, ethnique ou encore sexuelle. "En admettant ceci nous allons résoudre le rapport entre citoyen et démocratie", a-t-elle ajouté. "On va également essayer de résoudre le problème des libertés individuelles émanant de la confusion entre la sphère privée qui est propre à chaque individu et la sphère publique régie par un contrat social", a-t-elle expliqué, estimant que l'homme doit être maitre de son corps et de sa conscience.