Le professeur Abdelmajid Charfi est membre de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité. Islamologue, réputé pour son érudition, il préside depuis trois ans l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beit Al Hikma ». Au cours de la conférence de presse d'hier, il a répondu aux critiques disant que le contenu du rapport de la commission soumis au président de la République le 8 juin dernier transgressait la religion : « Nous avons respecté au cours de notre mission les termes du décret présidentiel mettant en place notre commission. Le décret en question nous demandait de nous référer à la Constitution, aux lois positives et aux conventions internationales relatives aux droits humains. Notre démarche s'inscrit en continuité avec le mouvement réformateur qu'a connu la Tunisie dès le dix-neuvième siècle et qui nous a valu des avancées et des acquis importants, tels que l'abolition de l'esclavage, un enseignement moderniste, la fondation de la centrale syndicale, l'adoption du Code du statut personnel... Notre objectif n'est point de produire de nouvelles normes religieuses, mais plutôt d'initier un projet en concordance avec cette école de l'ouverture et du réformisme et de proposer des solutions adaptées à un nouveau contexte historique et sociologique. Les solutions auxquelles nous avons pensé, en concertation entre autres avec un groupe de professeurs de la Zeitouna, n'entrent pas en contradiction avec l'esprit de l'Islam, car elles ne touchent pas aux fondamentaux de la foi mais plutôt abordent des questions d'ordre pratique et procédural ».