Le SNJT exige la fin des poursuites sous décret 54 contre journalistes et blogueurs    Fraude à la farine : 4,7 tonnes saisies et boulangerie de la Mnihla fermée    Arrêt de la prolongation des contrats CIVP : Les raisons expliquées par le DG de l'Agence de l'emploi    L'hôtellerie tunisienne en deuil : décès de Radhouane Ben Salah ancien Président de la FTH    Un siècle après son naufrage, les premiers objets récupérés sur le navire « Britannic » frère du Titanic    Drame à Jendouba : une mère s'immole par le feu suite au transfert de sa fille vers un autre lycée    Les virements bancaires, pilier du système financier tunisien en pleine expansion    Tunisie Telecom, un acteur majeur dans l'économie numérique nationale    Opportunité pour les filles tunisiennes de devenir ambassadrice d'une journée    Chine : lancement réussi d'un satellite d'essai    Trump attaque le New York Times pour 15 milliards de dollars !    Le Président italien Sergio Mattarella : le sort inhumain des enfants de Gaza est devenu intolérable    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – JSK : Prudence...    Maher Kanzari face à la commission    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – ST : La passe de trois en tête    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    Signature d'un protocole d'accord entre la FTAV et la commission saoudienne pour la Omra    L'INC alerte : les produits laitiers traditionnels non pasteurisés présentent un danger sanitaire !    Un dispositif médical tunisien révolutionnaire pour le diagnostic à distance    Fadhel Jaziri (1948-2025): La pensée et le spectacle    Ooredoo Tunisie apporte espoir et sourires à 400 enfants de Kafel Elyatim pour la rentrée scolaire    Météo en Tunisie : températures entre 30 et 39 degrés, mer peu agitée    ATB lance la Carte PayLater : Achetez maintenant, Payez plus tard    Olivier Faure (PS) appelle à faire flotter le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre    Mondial Volley 2025 : La Tunisie s'incline face à l'Iran avant d'affronter l'Egypte    Pourquoi les islamistes et les kaïssistes redoutent le nouveau conseil de l'Ordre des avocats    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Compostion du Conseil de l'Ordre national des avocats    Entre position et positionnement : la géographie ne suffit pas à comprendre la politique internationale    Zaghouan – Incendie maîtrisé au Mont Sidi Zid : Un Hectare Dévasté, Vigilance Maintenue    Météo : Un mardi ensoleillé !    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Kaïs Saïed, Flottille Al Soumoud, Boubaker Bethabet…Les 5 infos de la journée    Sommet arabo islamique à Doha: Mohamed Ali Nafti s'entretient avec plusieurs de ses homologues arabes et étrangers    Rentrée scolaire: le Président de la République Kaïs Saïed réaffirme son engagement pour l'égalité des chances pour tous    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    Nafti à Doha : la Tunisie au Sommet arabo-islamique    Lutter contre le harcèlement sexuel des enfants et adolescents : Le FTDES publie deux guides numériques    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    L'administration profonde freine la réforme du Code du travail en Tunisie, selon Youssef Tarchoun    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Hommage posthume à Fadhel Jaziri : deux jours de commémoration pour son quarantième jour de décès    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    Le gouvernement prépare l'inscription de Sidi Bou Saïd au patrimoine mondial de l'Unesco    Les trois savants auxquels Abdelmajid Charfi témoigne de sa profonde reconnaissance    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rencontre-débat autour de l'oeuvre de Habib Chebil
Publié dans Le Temps le 04 - 10 - 2018

Samedi 29 septembre, vers 16h, la Galerie Saladin de Sidi Bou Saïd a organisé une rencontre-débat à la mémoire de l'artiste Habib Chebil qui nous a quittés en 2004.
Participaient à cette rencontre des artistes de théâtre, des plasticiens et des critiques d'art ayant côtoyé de près ou de loin l'homme durant son parcours artistique, comme Fathi Haddaoui (acteur), Mohamed Moumen (critique d'art), Sami Ben Ameur (plasticien et académicien en arts plastiques), Brahim Azzabi (artiste-plasticien), Hassen Bjaoui (témoin de Menzel Bourguiba, ville natale de Chebil) et d'autres encore. La séance a été dirigée et animée par Houda Ben Amor qui proposa de classer les témoignages et les discussions en deux volets, à savoir Habib Chebil d'abord en tant que dramaturge et ensuite en tant qu'artiste-plasticien. Mais il parait que les deux disciplines s'enchevêtrent et se complètent chez Chebil, de sorte que les intervenants ne pouvaient dissocier à travers leurs témoignages entre le dramaturge, le metteur en scène et l'écrivain et l'artiste plasticien.
M. Ridha Souabni, maitre de céans, a d'abord pris la parole pour adresser à l'assistance un mot d'accueil : « Pour moi, a-t-il dit, dans son court discours d'accueil, j'ai choisi de rendre hommage à H. Chebil parce que j'ai senti qu'il est presque inconnu des nouvelles générations, voire de certains peintres d'aujourd'hui, en organisant cette exposition de ses œuvres et j'ai pensé à cette rencontre-débat en sa mémoire en vous invitant, vous qui connaissez bien l'homme et ses œuvres, pour faire vos témoignages et vos souvenirs que vous avez certainement gardé de cet homme multidisciplinaire qui a fait ses preuves aussi bien en théâtre qu'en art plastique. »
Des témoignages impressionnants
Fathi Haddaoui qui prit le premier la parole a évoqué des souvenirs émouvants avec Habib Chebil qui lui inculqua dès son jeune âge les principes du théâtre. « C'est à lui, reconnut-il, que je dois toute ma carrière théâtrale : il a lancé au début des années 70 un groupe de jeunes acteurs, tels que Kamel Touati, Zouheira Ben Ammar et bien d'autres, il a mis en scène plusieurs pièces de théâtre, notamment avec la Troupe du Maghreb Arabe de Lamine Nahdi. » Il cita les titres des pièces signées par Chebil dont « El Kafizoune » (1974), « Aouled Bab-Allah » (1976), « Le cirque » (1982 et « L'Empereur ». Ce qu'on peut retenir de H. Chebil, c'est qu'il était un homme solitaire et ce n'était pas un défaut, car la solitude est généralement attribuée aux grands artistes. » Il a enfin proposé de publier un livre qui parle de l'homme et de ses œuvres en reconnaissance à ce grand artiste.
Brahim Azzabi, l'artiste-plasticien, a remercié la Galerie Saladin pour avoir pris cette initiative afin de rendre hommage à H, Chebil : « J'ai connu l'homme de près, alors que j'étais à mes premiers pas dans le domaine des arts plastiques. Quand il était professeurs à l'Ecole des Beaux-arts, je l'invitais à l'atelier de peinture pour discuter de mes œuvres artistiques. H. Chebil est pour moi un artiste exceptionnel, il touchait à plusieurs disciplines. Pour le théâtre, il était écrivain, metteur en scène et chorégraphe ; dans les arts plastiques, il était parmi les premiers à introduire l'art abstrait en Tunisie et, en outre, il pratiquait le cinéma amateur. » Azzabi parla aussi de la maladie de H. Chebil et de l'exposition organisée à Chérif Fine Art où les ventes des tableaux lui ont été destinées pour se soigner.
Pour Mohamed Moumen, grand témoin du mouvement théâtral en Tunisie, H. Chebil pratiquait le théâtre indépendamment des arts plastiques : « Certains pensent qu'il venait au théâtre pour appliquer ses connaissances en arts plastiques dans ses travaux de théâtre. Loin s'en faut ! H. Chebil est un homme qui considérait le théâtre comme un art à part entière ; il connaissait toutes les techniques propres au travail théâtral. Ses travaux plastiques qui sont d'ailleurs d'une valeur artistique et esthétique indéniable, relèvent d'une autre vocation. » Cependant, M. Moumen a regretté que les œuvres théâtrales mises en scène par H. Chebil n'aient pas été enregistrées. « Il est donc difficile, ajouta-t-il, pour quiconque aujourd'hui de porter un jugement sur la carrière de Chebil sans avoir vu ses œuvres théâtrales. »
Sami Ben Ameur, quant à lui, a fait remarquer que H.Chebil avait apporté une vision nouvelle du théâtre en Tunisie. N'empêche que ses connaissances en arts plastiques lui étaient d'un grand apport, car le travail théâtral a sans doute besoin des autres composantes utilisées dans les arts plastiques (couleurs, lumières, ombres, mouvements…) Il a brossé le portrait de H.Chebil à travers les péripéties de sa maladie dont il fut témoin. « H. Chebil est passé par des années difficiles ; il était à la limite du désespoir, si bien qu'il a pensé au suicide ! Ni le public de l'époque, ni le ministère n'ont été conscients de la valeur de cet homme. »
Hassen Bejaoui a fait des témoignages de reconnaissance et d'admiration pour cet homme et pour ce qu'il avait fait dans sa ville natale Menzel Bourguiba (ex Ferryville). Il a indiqué que H.Chebil était pour les jeunes de Menzel Bourguiba au cours des années 1960 – 1970 un grand exemple à suivre, c'était le principal initiateur et animateur d'un mouvement important et sans équivalent dans la Tunisie de l'époque connu sous le nom de Club des jeunes de Menzel » Il a souligné la nature qualitative de des activités culturelles entreprises dans ce Club et marquées par l'apport et la marque de Habib Chebil. « En tant qu'artiste, H. Chebil a laissé ses empreintes dans cette ville : il s'agit de la fresque géante, une œuvre d'art, qu'il a peinte sur l'un des murs à l'entrée du club, qui malheureusement a disparu aujourd'hui à cause de l'incivilité des citoyens et de la négligence des autorités locales. » Il fit remarquer que, de son vivant, H. Chebil voulait toujours travailler dans la liberté complète, c'est pour cela qu'il a refusé, malgré les contraintes, d'adhérer au PSD, l'unique parti existant à l'époque.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.