La reprise se confirme en 2018. Les hôteliers ne veulent pas rester là. Ils veulent booster encore le secteur et concentrer les efforts sur les réformes nécessaires à la restructuration du tourisme tunisien qui a trop longtemps souffert des crises conjoncturelles et structurelles. C'est dans ce cadre que le comité directeur de l'Union Nationale de l'Industrie Hôtelière a tenu sa 5ème réunion à Tunis. Les doléances des professionnels et leurs recommandations ont fait l'objet d'une séance de travail organisé par l'Union Nationale de l'Industrie Hôtelière à Tunis. Le Comité Directeur souligne que, depuis 2011, la masse salariale a augmenté de 50% et qu'elle représente désormais entre 30% et 50% (voire plus) des charges de l'entreprise (le poste le plus important). De ce fait, cette augmentation entraîne un déséquilibre préjudiciable et inquiétant dans la structure financière des entreprises hôtelières dont le chiffre d'affaires a régressé, mettant en danger leur survie. Par ailleurs, le Comité Directeur demande une révision de la convention collective pour l'adapter aux réalités du marché du travail et à l'évolution de l'activité touristique et des métiers dans le secteur hôtelier. A propos de la loi des finances 2019, l'UNIH demande à ce que l'hôtellerie soit considérée comme une activité exportatrice et qu'elle bénéficie, à ce titre, du même statut que celui des entreprises exportatrices. Il recommande également à ce que les impôts et taxes appliqués au secteur soient au même niveau que ceux des destinations concurrentes; et ce pour maintenir la compétitivité du produit touristique tunisien sur le marché international. Pour l'immobilier touristique, l 'UNIH prend note de l'arrêté fixant les modalités de détermination de la plus-value financière résultant de l'insertion de la composante résidentielle. Elle considère toutefois que les mesures prises pour la réalisation de l'immobilier touristique ne sont pas encore assez encourageantes pour promouvoir ce type de produit.Les hôtels de Tunisie seront à terme régis par un nouveau système de classement. Celui-ci, qui va s'aligner sur les normes des standards internationaux, s'articule essentiellement autour de la qualité des prestations, de la durabilité, de la sécurité et de la sûreté. Le Comité Directeur demande à ce que l'UNIH soit consultée et associée à l'élaboration des nouvelles normes des établissements hôteliers.Par ailleurs, il considère qu'un véritable programme de réhabilitation et de mise à niveau du parc hôtelier doit être mis en place pour accompagner ces nouvelles normes Préparer 2019 Le Président de l'Union Nationale de l'Industrie Hôtelière, Afif Kchouk, estime que " ces problèmes, aussi urgents, importants et complexes soient-ils, ne doivent pas faire oublier aux hôteliers et aux agents de voyages que la préparation de l'année 2019 a déjà commencé et qu'elle est en train de se faire quotidiennement. A commencer par la commercialisation: les contracting managers des tours opérateurs sont depuis des semaines en tournée pour signer les contrats d'allotement de l'été prochain. Et comme d'habitude, ils sont certainement venus avec des consignes de prix bien définies. Du côté tunisien, y a-t-il eu des concertations entre les professionnels à ce sujet? Ont-ils préparé une réplique? Ou, comme d'habitude, ils ont laissé venir et se sont laissé faire? Peut-on affirmer que les jeux sont déjà faits? Les contrats ont-ils été, systématiquement, signés en devises fortes (Euros ou Dollars), comme l'ont recommandé le ministère du Tourisme et la Banque Centrale? Ou, comme d'habitude, selon les hôtels, leurs gestionnaires et propriétaires?" Et d'ajouter "Pour 2019, de combien seront les augmentations de prix de vente... et des charges? En tenant compte de quel taux d'inflation, et du dinar (par rapport à l'Euro)? A combien sera le TMM? Et qu'en sera-t-il du remboursement des crédits? Comme il est question de changer les normes de classement des hôtels, n'est-il pas venu aussi le moment de fixer des prix-plancher ou de référence, selon les catégories, les régions et les prestations? N'est-il pas également opportun de fixer des règles ou des paramètres de gestion et de contrôle de la formule all inclusive qui régit, aujourd'hui, le tourisme balnéaire? Comme il est aussi opportun de se pencher sur l'animation et les toboggans. Si le tourisme tunisien veut continuer sur sa lancée et bien préparer 2019, il est plus qu'urgent d'ouvrir, dès maintenant, le dossier du produit hôtelier, sa maintenance et son entretien, sa rénovation et sa modernisation, sa mise à niveau et sa réhabilitation. Les problèmes de son endettement et financement restent entiers, et les solutions préconisées n'ont pas connu les avancées escomptées. Or, le volet financier est, aujourd'hui, le véritable obstacle à la bonne santé du secteur et à sa pérennité. Pour y parer, les professionnels devraient, dès à présent, s'intéresser à la prochaine Loi de Finances 2019, avant qu'elle ne soit rédigée, pour y insérer les ajouts et modifications souhaités. Ils ont intérêt à ne plus tarder; car, déjà les grandes lignes de cette loi sont fixées. Pour bien préparer 2019, les professionnels doivent être plus unis et plus solidaires, constituer des lobbys et des cercles d'influence pour forcer la volonté et la décision politiques. Il y va de la survie du secteur et de son devenir"