Mme Joanna Roper est à Tunis en tant qu'envoyée spéciale de l'Office des Affaires Etrangères Britanniques et du Commonwealth pour l'égalité des sexes, chargée de missions auprès des ministères tunisiens, de la Femme, de l'Emploi , d'une représentante du parti Ennahdha, et de Mme Saida Garrache, porte-parole de la Présidence de la République. «Ma mission, a-t-elle déclaré, est de soutenir le travail du gouvernement britannique en matière d'égalité des genres, tout en le représentant dans les diverses conférences internationales, ainsi que les Instances des Nations Unies. Elle consiste aussi, à visiter nos différentes ambassades à l'Etranger, pour voir et discuter avec nos partenaires respectifs, les possibilités d'une parité Homme/Femme, dans les domaines socio-économiques et politiques, d'où notre objectif ici, en Tunisie. Car, c'est au nom de ces principes que plusieurs lois ont été édictées pour réduire les disparités dans le domaine des salaires, de l‘emploi, de l'éduction, de la représentation des femmes dans les instances politiques et économiques…» «En parallèle, ajoute-t-elle, nous menons des campagnes qui concernent l'éducation des filles pour un enseignement de qualité. Et dans le même ordre d'idées, le Royaume Uni tient à faire appliquer les résolutions des Nations Unies traitant de la paix et de la sécurité des femmes dans les conflits. Il s'agit de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité, adoptée à l'unanimité en 2000, en faveur des droits des femmes, de la paix et de la sécurité…» Mme Joanna Roper a évoqué par la même occasion, l'autre campagne organisée contre la violence sexuelle envers les femmes dans les conflits en général, comme celle menée par l'actrice ambassadrice de bonne volonté, Angelina Jolie qui dénonce les violences et le viol comme une arme de guerre. La parité dans l'héritage, c'est courageux ! « C'est ma première visite en Tunisie, confie Mme Roper, et je constate qu'il ya beaucoup de choses qui se préparent, dont la question de l'égalité dans l'héritage… C'est vraiment pertinent et courageux…». Autre question qui l'interpelle, celle de la capacité des femmes et leur contribution dans la croissance économique du pays. « Mon rôle, explique-t-elle, serait d'évoquer avec les ministres, responsables et certains entrepreneurs, les dispositifs mis pour que les femmes puissent être intégrées dans le marché du travail, ainsi que le rôle que joue le secteur privé en Tunisie, et l'importance de la formation professionnelle pour l'emploi des jeunes… » « Nous avons identifié, poursuit-elle, les défis où nous pouvons apporter des contributions au niveau des régions. Nous travaillons donc, en partenariat avec les banques mondiales, la BAD, l'Union Européenne, pour ne citer que ces organismes. Par ailleurs, nous avons des activités dans les différentes régions à travers le programme de British Council : «Citoyen actif», pour booster le leadership des jeunes…» Il reste beaucoup à faire Comment peut-on vérifier si une femme a atteint ou pas, le sommet de son potentiel, lui a-t-on demandé ? Mme Roper qui juge et vérifie elle-même la situation, estime que parmi 1,1 milliard de filles à l'âge d'aller à l'école dans le monde, 130 millions n'y vont pas ou quittent l'école à un âge précoce. Les raisons sont multiples : mariage forcé, la proximité de l'école qui n'est pas toujours évidente, et le danger que peut courir une fille sur le chemin de l'école en cas de conflits ou de guerres. Et dans certains cas, on estime que les garçons sont prioritaires par rapport aux filles. Ajoutons à cela, sur un garçon qui quitte l'école, il ya deux filles et demie, d'où la nécessité d'élaborer et d'intensifier les législations afin de créer des terrains favorables à l'épanouissement des filles. L'envoyée spéciale de l'Office des Affaires Etrangères Britanniques et du Commonwealth pour l'égalité des sexes reconnait enfin, qu'au Royaume Uni comme partout dans le monde, il y a des progrès mais il reste beaucoup à faire. «Ambassadrice pour un jour» L'Ambassade britannique vient de lancer la compétition «Ambassadrice pour un jour» en sélectionnant 11 jeunes étudiantes de différentes régions de la Tunisie, pour passer une journée avec une ambassadrice, encollaboration avec d'autres ambassades et organisations nationales et internationales, comme : la Grèce, la Finlande, le Canada, le Maroc, le Brésil, la Bulgarie, l'ONU, l'Organisation Mondiale pour l'Alimentation, et l'Organisation Mondiale de l'Immigration. Cette initiative vise à donner aux filles, l'occasion de découvrir, ce qu'est la vie en tant qu'Ambassadrice, et de leur donner un aperçu de la vie des femmes occupant des postes de direction. Et aussi, pour discuter de la parité, en tant que notionqui est le fondement des politiques de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes.