Qui a dit que la jeunesse tunisienne dormait sur ses lauriers et n'excellait qu'à pousser des jérémiades et à se lamenter sur son sort ? Certes, certains se contentent de peu et ne se décarcassent pas pour aller de l'avant mais d'autres avancent, innovent et excellent. Tel est le cas, par exemple, de Rahma El Abed qui a remporté le prix d'argent au Seoul International Invention Fair (SIIF) 2018 pour son invention de lunettes intelligentes pour les personnes non-voyantes, intitulée ICANSEE. Un prix élogieux et une récompense dûment méritée surtout que la concurrence était rude. La compétition a, en effet, rassemblé des participants de 30 pays et a vu la présentation de près de 600 inventions. De quoi s'enorgueillir de ce résultat obtenu par la jeune femme tunisienne qui a été accueillie avec les honneurs par l'ambassadeur tunisien qui n'a pas manqué de témoigner de sa fierté quant à cette distinction internationale pour la Tunisie. Balkis Friaa n'a, elle aussi, pas démérité. Etudiante au Canada, la jeune femme tunisienne a inventé des chaussures intelligentes pour les personnes malvoyantes. Grâce à un système de vibrations, ces chaussures facilitent la marche et alertent ceux qui les portent des obstacles qui se dressent sur leur chemin. Ils peuvent ainsi se passer de la canne et marcher de façon autonome. Une invention qui est encore au stade de prototype et qui pourrait considérablement améliorer la qualité de vie des personnes malvoyantes. Les premiers modèles devraient bientôt être réalisés et commercialisés au Canada. Encore une fois, les jeunes démontrent que l'impossible n'est pas Tunisien tant qu'il y a volonté. Encore faut-il croire en eux et leur donner les moyens nécessaires pour innover, mettre en pratique leurs connaissances et viser l'excellence. A l'ère où plus de la moitié des jeunes Tunisiens expriment leur mécontentement et leur insatisfaction de la situation générale du pays et désirent migrer vers d'autres cieux, d'autres horizons, il est de plus en plus difficile de retenir les jeunes compétences au pays et de les convaincre d'y investir leur temps et leur savoir-faire. Quelles solutions alors ? Puisqu'il est impossible et contraire aux droits basiques internationaux de les priver de ces opportunités à l'étranger, l'idéal serait de semer en eux, dès leur plus jeune âge, l'amour de la patrie et le sens de la reconnaissance envers la mère patrie. Peut-être qu'alors ils penseront un peu à leur pays d'origine et mettront à son profit un tant soit peu de leurs compétences.