Promouvoir le patrimoine auprès d'un large public afin de dynamiser le tourisme culturel et l'économie des régions, par le biais de la culture… Tel est l'objectif de l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, qui vient d'organiser le 12 janvier 2019, une visite guidée aux journalistes. Destination, les monuments et sites archéologiques de Sousse et Monastir, en compagnie de M. Kamel Bchini, Directeur Général de l'AMVPPC, et de Mmes, Jamila Bennour et Leila Daami, responsables de cette escapade, un matin d'hiver. Cette visite s'inscrit, nous explique t -on, dans le cadre de l'accord conclu entre le ministère des Affaires Culturelles et le Syndicat National des Journalistes Tunisiens dont le but est, de mieux faire connaitre et aimer notre patrimoine pour donner l'envie de le protéger et le transmettre. Après les visites guidées aux monuments de Carthage, Kairouan et au musée national du Bardo, les sites de Sousse et Monastir constituent la 4ème étape du programme des visites destinées aux médias, réalisées avec succès et non sans le concours des autorités compétentes du domaine du patrimoine, des délégations régionales de la Culture, et des municipalités des villes visitées. Un grand chapeau aussi, à tous ceux et celles qui ont bravé un froid glacial pour partir très tôt le matin, à la (re)- découverte de ces lieux chargés d'histoire, d'où la nécessité de converger les efforts de toutes les parties officielles et civiles, en faveur de la préservation des sites archéologiques, la mémoire du pays. L'ancienne Hadrumète La première halte de la visite, a été le musée archéologique de Sousse, l'ancienne Hadrumète qui possède la plus grande collection de mosaïques du pays, après celle du musée du Bardo. Des mosaïques romaines couvrant une période allant du IIème au IVème siècle, ainsi que des objets - figurines en terre cuite, stèles, poteries…provenant des fouilles archéologiques opérées sur les sites antiques de la région. Les plus beaux objets archéologiques sauvés puis récupérés, sont exposés donc dans le nouveau musée, aménagé au sous sol de la cour de la Kasbah, un monument achevé au 9ème siècle. Inauguré en juin 2012, le musée couvre une superficie d'environ 2000 m2, et héberge diverses collections de mosaïques et des sculptures en particulier, qui proviennent essentiellement de l'antique Hadrumetum. Ces collections permettent d'éclairer certains aspects de l'histoire socio-économique de la Cité, des origines jusqu'à la conquête arabo-musulmane. Une édifiante découverte qui nous a menés par la suite en empruntant les dédales de la médina, à la grande mosquée de la ville de Sousse, construite en 851 sous les Aghlabides et qui avait dès l'origine, une vocation militaire et défensive. A quelques centaines de mètres de ces lieux, se trouve dressé, le majestueux Ribat, le plus ancien monument musulman de la ville, (une inscription donne la date de 821), qui remonte pour sa plus grande partie, à la période aghlabide. Le Palais de marbre La deuxième partie du programme à Monastir s'est limitée au grand Ribat et au musée Habib Bourguiba, (Palais de Skanès). Quant à la visite prévue au musée des coutumes et traditions populaires, elle a été annulée pour manque de temps. Selon les historiens, la ville de Monastir fut tour à tour, occupée par les Phéniciens, puis les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Espagnols et les Turcs Ottomans. Le grand Ribat dont la création remontait au VIIIème siècle abrite actuellement, les collections du musée Ali Bourguiba ; des pièces rares, tels que les tissus coptes, (IVème- VIIIème siècle), et les fragments en bois sculpté de la chaire à prêcher de la grande mosquée de Kairouan, (IXème siècle), ainsi qu'une collection de parchemins coraniques , des stèles zirides, (XIème -XIIème siècle) et des stucs originaux , ornés de motifs floraux remontant aux (IXème- Xème siècle). Direction Palais de Skanès , appelé aussi, le Palais du marbre qui fut inauguré au mois d'août 1962, et servit jusqu'en 1987, de résidence estivale au leader Habib Bourguiba. Sa conception a été confiée au grand architecte de l'époque, Oliver Clément Cacoub. Le palais qui fut abandonné de 1987 à 1998, a été rénové et sauvegardé pour rouvrir ses portes au public, en avril 2013 et devenir « Musée Habib Bourguiba ». Les visiteurs y découvriront, les différents compartiments du palais, depuis les salons et la bibliothèque, jusqu'au pavillon privé du couple présidentiel, en passant par les statues et effets personnels du leader, sans oublier sa somptueuse Mercédès, de couleur noire exposée au rez de chaussée. Enfin, outre le chaleureux accueil réservé aux journalistes, il est important aussi d'évoquer que parmi le personnel que nous avons côtoyé sur les lieux, certains portaient le brassard rouge, en signe de protestation contre les conditions de travail, selon quelques témoins qui travaillent dans les guichets…Le brassard rouge, était parait-il, le mot d'ordre des guichetiers de tous les sites et monuments du pays qui aspirent à des promotions et à de meilleures conditions de travail.