Ce n'est pas une simple compétition qui commence, bien tôt, pour les prochaines échéances électorales, mais, c'est, plutôt, une guerre sans merci où tous les coups bas sont permis, entre les différentes parties, surtout que c'est une question de vie ou de mort, en particulier Nidaa Tounès qui n'en finit pas de jeter du lest et de perdre bon nombre de ses dirigeants, au profit de la nouvelle coalition qui se présente comme le nouveau parti de Youssef Chahed, le président du gouvernement. Cette orientation est visible, entre autres, avec Naji Jalloul, membre du bureau politique de Nidaa Tounès qui a entamé cette campagne, à la Manouba. Il s'est dit convaincu que son parti fera un retour en force lors des prochaines élections. Conçu comme projet national, Nidaa Tounès est capable de remporter les élections à la faveur de ses orientations et de son projet, a ajouté Naji Jalloul, affirmant qu'il n y a pas moyen de gouverner avec l'islam politique et que le prochain congrès de Nidaa revêt un caractère décisif. Il est ouvert à tous les membres du parti sans exclusion pour asseoir une plateforme d'alliances en harmonie avec les principes du mouvement en tant que parti centriste. Présidant dimanche une rencontre dans le cadre des préparatifs pour le prochain congrès à la Manouba réunissant les militants du mouvements et ses conseillers municipaux, Naji Jaillou a lancé que Nidaa Tounès ne mourra pas malgré les soubresauts successifs et que son projet national et la cohésion de base et son référentiel militant s'inscrivant dans la continuité le mouvement national sont autant de facteurs qui permettrons au parti de remporter les prochaines élections. Et d'ajouter que le projet politique que le mouvement œuvre à reconstruire lors des différentes rencontres régionales, se base sur le dépassement des erreurs du passé à savoir notamment partager le pouvoir avec l'islam politique. Nidaa Tounès gouvernera avec son propre projet politique et économique qui n'a pu être concrétisé au moment de l'alliance avec le mouvement Ennahdha et c'est la grande erreur de Nidaa Tounès, a-t-il fait observer. Pour sa part, le coordinateur général du mouvement Nidaa Tounès, Ridha Belhaj a déclaré que le président de la République Béji Caïd Essebsi pourrait être candidat du parti à l'élection présidentielle de 2019, ajoutant que des dirigeants de Nidaa veulent présenter sa candidature "s'il le souhaite bien sûr". En face, le bloc de la Coalition démocratique qui va annoncer, incessamment, la création d'un parti du président du gouvernement, Youssef Chahed, affirme "ambitionner de construire un parti démocratiquement fort qui soit présent dans toutes les régions", selon Slim Azzabi, l'ancien directeur du cabinet présidentiel et l'une des figures du nouveau projet politique, proche du chef du gouvernement. Il a ajouté que l'évaluation de l'expérience de la pratique du pouvoir, faite par les composantes de ce nouveau projet politique, a permis de montrer que l'objectif ultime n'est pas de conquérir le pouvoir, mais de réussir dans son exercice. Et Pour réussir, a-t-il ajouté, il faudrait mettre en place un parti démocratiquement fort comprenant des conseillers municipaux, des cadres, des ministres, un groupe parlementaire et gardant un contact permanent avec la base militante partisane dans les régions. "Il nous faut tourner la page du passé et n'en tirer que les points positifs (...) nous avons besoin d'un projet rassembleur", a-t-il relevé. "Les destouriens sont les bienvenus au sein de ce projet (...) nous allons nous employer à la reconstruction avec toutes les forces politiques avec lesquelles nous partageons la même vision". Toutefois, ce sont les déroulements des événements, au cours de la prochaine période qui vont dessiner les contours du paysage politique. Nidaa a fait son mea-culpa, en reconnaissant ses erreurs, celle de s'être allié avec le mouvement Ennahdha qui l'a lessivé et celle de ne pas avoir mis en place un programme pour le pays. En parallèle, la Coalition nationale risque de payer la facture si Youssef Chahed ne redresse pas la barre, dans ses prises de décisions, surtout que le FMI dont il applique les directives, ne servira à rien à son parti, lors des élections. Cette guerre fratricide entre les forces qui se disent progressistes et démocratiques profitent au mouvement islamiste qui jubile en voyant que leurs adversaires se présentent en forces dispersées et qu'il n'y aucun parti qui peut faire le poids face à lui. Toutefois, une lueur d'espoir a percé, hier, avec une intervention de Naji Jalloul, sur Radio Shems FM. Le responsable à Nidaa Tounès et président de l'ITES (Institut tunisien des études stratégiques), a appelé Youssef Chahed, le président du gouvernement, Mohsen Marzouk, président de Machrou Tounès, et Saïd Aïdi, président du parti Bani Watani, à participer au prochain congrès de Nidaa Tounès… ce qui est la voix de la sagesse. Il a ajouté, dans ce sens, que le gel de la participation de Youssef Chahed à Nidaa sera, bientôt, levé… Cette initiative attend une réponse rapide des concernés.