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Nidaa Tounes détient-il les leviers pour réviser son alliance avec Ennahdha?
Publié dans Tunisie Numérique le 20 - 12 - 2017

Dans une réaction, qui semble précipitée, après la défaite du candidat de Nidaa Tounes aux élections partielles pour pourvoir le siège vacant de député pour la circonscription de l'Allemagne, le directeur exécutif du parti, Hafedh Caïd Essebsi, s'est engagé à "réviser les relations avec certains partis politiques".
Une assertion qui a été interprétée comme ciblant le parti Ennadhha principal parti allié à Nidaa Tounes, selon les analystes qui précisent que les "nidaéistes" se sont sentis floués par les "nahdhdouis" qui ont clamé haut et fort le soutien au candidat de Nidaa présenté comme consensuel tout en manœuvrant en coulisse pour favoriser la victoire de Yassine Ayari, proche de la mouvance islamiste.
Nidaa Tounes a l'intention de rompre son alliance avec Ennahdha, selon ces mêmes analystes.
Quoiqu'on puisse en dire la question qui vaut le détour est de savoir si le parti Nidaa Tounes a les moyens politiques de remettre en cause son alliance avec Ennahdha?
Le recul inexorable de Nidaa Tounes
Avec les députés actuels que compte le parti ou ce qui en reste, Nidaa Tounes de 2017 n'est pas le même que celui de 2014 lorsqu'il avait remporté haut la main les élections présidentielles et ies législatives avec 86 députés.
En effet, le parti n'a pas pu résister aux vicissitudes de l'exercice du pouvoir pour éclater en morceaux et imploser devenant une multitude de partis avec à chaque fois le départ volontaire ou contraint de l'un des siens .
Aujourd'hui, les députés qui restent dans le giron de Nidaa Tounes ne dépassent pas la soixantaine, un chiffre qui le rend minoritaire par rapport à Ennahdha qui a pratiquement conservé ses 69 députés.
C'est cette alliance entre Ennahdha et Nidaa Tounes qui a permis jusqu'à présent au gouvernement et au président de la République de faire passer leurs décisions au parlement sans encombre.
Depuis le vote de la motion de défiance contre le chef du gouvernement Habib Essid en passant par la validation du choix de Youssef Chahed et de ses deux remaniements, jusqu'à l'adoption de la loi de finances de 2018, c'est grâce à l'alliance avec Ennahdha que ces votes ont été en faveur de la coalition gouvernementale au pouvoir.
Ainsi, chacune des deux parties se trouve contrainte de faire des concessions au détriment de ses principes et de son programme électoral au risque de mécontenter sa base.
Il n'existe plus une ligne de démarcation claire dans les programmes sur la base desquels les électeurs ont voté pour ces partis politiques.
Nidaa et Ennahdha, une alliance forcée
Le président de la République l'a répété à mainte reprises, cette alliance avec le Mouvement Ennahdha est un partenariat de raison qui sert les intérêts du pays.
Béji Caïd Essebsi est conscient de s'être renié, lui qui avait promis lors de sa campagne électorale de ne pas faire alliance avec les islamistes d'Ennahdha et mettant l'accent sur les divergences qui les opposent.
Mais la conjoncture dans le pays et la realpolitik ont eu raison de ces velléités. Nidaa Tounes n'ayant pas obtenu le suffrage nécessaire lui permettant de gouverner seul le pays. Mais les Tunisiens, comme aime à le répéter le président de la République, ont voulu qu'Ennahdha et d'autres partis politiques soient associés à la gestion des affaires du pays quoi qu'on puisse dire.
C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre l'initiative de formation d'un gouvernement d'union nationale ratissant des soutiens au-delà de partis représentés au parlement.
En outre, les difficultés rencontrés pour remplacer les membres démissionnaires de l'Instance supérieure indépendante pour les élection (ISIE) et élire son président après trois séances plénières de 2 tours chacune soit 6 votes, dénote de la bipolarisation entre les deux partis formant les piliers de la coalition gouvernementale.
Chacune des deux formations politiques possède en son sein des personnalités qui ne se réjouissent pas de cette alliance et font tout pour la faire voler en éclat.
Ces tiraillements et mécontentements des extrêmes des deux camps, ont attisé les tensions sur la scène politique. Une situation qui a entraîné un désaveu des électeurs à l'égard de la classe politique et des urnes en général.
Un désaveu du citoyen pour la politique
Le faible taux de participation des électeurs lors du scrutin de la circonscription de l'Allemagne témoignage de la lassitude à l'égard de la chose publique. Cette tendance a été constatée lors des inscriptions des électeurs sur les listes avec le peu d'engouement manifesté par les citoyens .
A cela , il faut ajouter les difficultés économiques que traverse le pays ayant engendré des problèmes sociaux incarnés par les revendications des organisations syndicales qui œuvrent à améliorer les conditions de vie de leurs adhérents.
Les grèves , sit-in et autres actions de protestations ont largement handicapé la reprise économique dans le pays et amoindri les marges du gouvernement pour mener à bien les réformes nécessaires pour éloigner les risques de banqueroute.
Les différents reports de décaissement des tranches du prêt du FMI en raison des retards accusés dans la réalisation des reformes demandées portant sur les caisses nationales de sécurité et de prévoyance sociales, les institutions publiques et la fiscalité, en sont une preuve éloquente.
Ces difficultés ont fait dire au chef du gouvernement Youssef Chahed que le pays ne pouvait pas supporter de nouveaux remaniements ministériels qui seraient synonymes d'une autre crise et du retour à la case départ, au moment où, les indicateurs économiques commencent timidement à montrer des signes d'amélioration.
Le refus de la démission des ministres d'Afek Tounes dont le parti a annoncé son retrait du gouvernement, dénote de cette difficulté à revenir au parlement pour solliciter un nouveau vote, tellement les alliances sont devenues versatiles.
La révision de Nidaa Tounes doit procéder de l'intérieur
En somme, Nidaa Tounes ne peut pas se séparer du jour au lendemain sans crier gare d'Ennahdha qui est aujourd'hui une figure clé de l'échiquier politique du pays.
Si Ennahdha n'a pas tenté de reprendre le pouvoir, bien que l'opportunité s'est présentée, c'est qu'il est conscient de l'hostilité que lui voue encore une importante frange de tunisiens qui ne lui ont pas encore pardonné ses erreurs et ses choix contestés lors de la période de la Troïka.
En réalité, ce qui arrive à Nidaa Tounes, notamment la dernière défaite, découle de la gestion du parti , émaillé par les divergences qui ont éclaté entre ses membres dès la première année de son accession au pouvoir.
Il faut noter que Nidaa n'a jusqu'à présent pas tenu son Congrès constitutif pour élire ses instances démocratiquement. Un handicap que traîne cette formation qui a pourtant suscité beaucoup d'espoir et un grand engouement lors de sa création en 2013 par Béji Caïd Essebsi.
Comme l'ont déclaré plusieurs dirigeants de Nidaa Tounes, la refonte doit commencer par les réformes à l'intérieur du parti.
En outre l'usure du pouvoir a des effets "qui s'y frotte s'y pique" , serait-on tenté de dire". Pourtant C'est la loi de la république. Dans les grandes démocraties du monde, les partis politiques s'alternent au pouvoir élections après élections.
Une tradition qui doit s'ancrer chez nous et pour laquelle tous les partis politiques doivent être préparés.
Toutefois, l'appel de Hafedh Essebsi aux anciens dirigeants de rejoindre Nidaa Tounes est une bonne initiative. Si elle réussit à faire revenir toutes le figures "nidaéistes" dans le giron de la formation politique, ce serait déjà un pas important vers l'assainissement du parti et son redressement .


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