Le coup d'envoi de la deuxième édition de Financing Investment & Trade in Africa (FITA) a été donné hier à hôtel Laico Tunis, marqué par la présence de plusieurs hommes d'affaires et des institutions financières locales et étrangères. Cette édition prendra fin aujourd'hui et se tient sous le thème : « Pour une accélération du commerce et des investissements interafricains », à l'initiative de TABC (Tunisian African Business Council). 3000 opérateurs économiques, 60 speakers, 30 institutions internationales et 1000 rencontres et networking sont prévus dans le cadre de cet événement. Pour sa part, le ministre du développement, de l'investissement et de la coopération internationale, Zied Laadhari, a déclaré que les moyens de promouvoir les échanges interafricains ne dépassent pas les 13% contre des taux de plus de 50 % dans les autres continents. Il a souligné aussi que le développement des échanges commerciaux interafricains est confronté à quatre grands défis qui sont : la promotion de l'image du continent, longtemps associé aux crises humanitaires et aux turbulences, le développement de l'intégration régionale, la promotion de l'investissement et le défi des réformes. Et de préciser : « Il s'agit notamment d'engager des réformes pour éliminer tous les obstacles à l'investissement, de développer le climat des affaires, de garantir la bonne gouvernance et de mobiliser les ressources ». La ligne maritime (Gabés-Dakar-Abidjan-Ghana) verra le jour très prochainement De son côté, Bassem Loukil, président de TABC a indiqué que le financement, la logistique et le transport demeurent les problèmes majeurs qui entravent le développement des investissements tunisiens en Afrique. Il a affirmé que le rapprochement interafricain ne peut se faire qu'à travers l'installation d'un réseau bancaire important et le renforcement des liaisons aériennes et maritimes desservant tous les pays africains. « Au cours des déplacements que nous avons effectués, nous avons constaté qu'on manquait d'atouts. La Tunisie était absente de son continent pendant deux décennies au moins. C'est ce qui explique d'ailleurs, le faible taux des échanges qu'accuse la Tunisie envers l'Afrique Subsaharienne, où les exportations de dépasse guère les 4% du total de nos exportations. Nous avons relevé aussi qu'il y a un problème au niveau de la présence diplomatique. Au niveau logistique, Tunisair, malgré tous les problèmes qu'elle a, essaye quand même de développer ses lignes aériennes avec le continent. Je pense que cette stratégie annoncée, deux ans auparavant, va reprendre en 2019 sur de meilleurs auspices surtout avec le redressement de la situation de Tunisair. Je reste optimiste sur ce volet. La ligne maritime Gabés-Dakar-Abidjan-Ghana verra le jour très prochainement », a-t-il ajouté. Le président de TABC reconnaît qu'il y a encore des problèmes au niveau du financement tels que l'absence de réseau bancaire tunisien sur le continent africain à l'exception des efforts qui sont déployés par Attijari, la STB et la BH. Nous restons, toutefois, un pays sous-banqué sur le continent africain, remarque-t-il. Cette deuxième édition sera l'occasion aussi pour quelques pays subsahariens de présenter leurs Plans de Développement Economique, les projets d'investissements structurants en particulier en PPP, ainsi que les modalités de financement. Une nouveauté, le président de TABC a annoncé lors de l'inauguration de cette édition, le lancement en 2019 de TABC Academy et TABC pour les jeunes entrepreneurs qui viendront les guider et les accompagner dans leur intégration du marché africain. Khouloud AMRAOUI Anis Janziri, secrétaire général de TABC : « D'ici la fin de ce forum, notre objectif est d'aboutir à 2 milliards de dollars comme mécanisme d'appui de financement aux entreprises tunisiennes » « Deux lignes de financement d'un montant total de 800 millions de dollars seront mises à la disposition de la Tunisie par la Banque Africaine d'Import-export (Afreximbank). La première ligne de financement d'une somme de 500 millions de dollars, sera consacrée au commerce et à l'exportation des marchandises tunisiennes. La deuxième ligne d'une valeur de 300 millions de dollars sera dédiée aux banques tunisiennes afin de les soutenir et les aider à faire face aux difficultés de changes et à financer l'investissement et le commerce en Afrique. Nous avons vraiment besoin de ce type de financement. D'ici la fin de ce forum, notre objectif est d'aboutir à des mécanismes d'appui de financement dont la somme pourrait atteindre les 2 milliards de dollars au profit des entreprises tunisiennes afin de doubler ou tripler leurs exportations vers l'Afrique. K.A Farid Tounsi, DG de Tunisie Afrique Export : « On a besoin d'institution financière pour accompagner l'entreprise tunisienne en Afrique » « Pour faire plus de Business avec l'Afrique, je pense qu'il faudrait allier investissement et exportation à la fois, d'autant que l'investissement peut pérenniser la relation tuniso-africaine. Les défis se rapportent à un écosystème qu'il faut essayer d'optimiser entre la Tunisie et l'Afrique. L'écosystème se compose de plusieurs parties telles que : une bonne construction de l'image du pays et une représentation diplomatique solide. Pour le volet logistique, il faut disposer du fret aérien et maritime pour pouvoir acheminer les marchandises. Volet financement, on a besoin d'institution financière pour accompagner l'entreprise tunisienne. Il faudrait aussi que les hommes d'affaires tunisiens accordent un peu plus de concertation avec la Banque Centrale et avec le ministère de finances pour qu'il y ait plus de souplesse pour l'investissement tunisien en Afrique ».