Jalal El Mokh, ce jeune écrivain et poète bilingue ne cesse de nous surprendre de ses créations littéraires, en publiant au moins quatre ou cinq livres tous les deux ans, en arabe ou en français, outre les recherches qu'il mène sur tel écrivain arabe ou étranger ou telle nouveauté survenue dans la sphère littéraire. Le dernier né de ses créations est le recueil de poésie intitulé « Ton image » ; c'est aussi le titre d'un long poème philosophique inclus dans ce recueil qui concerne la place de l'être humain dans l'univers, de son passage de l'ère troglodyte jusqu'à nos jours, de sa transformation de l'état primitif jusqu'à l'époque moderne, connue par la guerre des étoiles et les nouvelles technologies, le monde du virtuel et du multimédia. C'est une quête poétique pour donner un sens à la vie, à l'humanité. « Ton image » est le prolongement d'une trilogie poétique que Jalal El Mokh a publiée auparavant, dont les titres sont « Autoportrait », « Cortège d'impressions » et « Suicide de la femme en rouge » Dans le présent recueil, essentiellement philosophique, le poète rejoint Victor Hugo lorsqu'il a dit dans « Les Contemplations » sa fameuse citation pour répondre à ceux qui se plaignent des écrivains : « Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé qui croit que je ne suis pas toi ! » Ainsi, Jalal El Mokh pense que, quand il parle de lui, il parle au nom des autres et il dit ce que pensent les autres. Car, en fin d'analyse, les poètes parlent de sentiments humains, universels, donc qui peuvent toucher tout le monde. On peut ainsi saisir cette idée dans plusieurs poèmes de ce recueil. On cite par exemple, « Césaria Evora », la grande diva de la chanson africaine surnommée la « Diva aux pieds nus », étant habituée à se produire pieds nus sur scène. « Mot amer » est un poème dédié à Ahmed Foued Nejm, le grand poète le plus populaire en Egypte et défenseur des opprimés. « La Vénus à la chéchia » est une allusion faite aux révolutionnaires. « Ode au cyclamen » est un éloge fait à cette fleur symbolique et mythologique qui pousse depuis longtemps à Boukornine et que les habitants d'Hammam-Lif considèrent comme un emblème de la flore de la montagne. « Dans un fauteuil volant » est un autre poème dédié à Ridha Souli, un citoyen aimé par tous, décédé récemment à la force de l'âge, auteur du film autobiographique. « Les histoires amputées » a pu affronter tous les obstacles, malgré son handicap et braver toutes les difficultés de la vie grâce à son courage et sa persévérance. Dans ce recueil, le poète adopte un vocabulaire assez riche et un style bien soutenu. Des textes poétiques qui exigent quand même un effort de la part du lecteur, féru de poésie, pour être bien étudiés et en goûter la beauté des images et l'élévation des idées.