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Revenir aux sources...
Publié dans Le Temps le 29 - 11 - 2014

Le titre de ce nouveau recueil en langue arabe nous informe sur le retour de Jalal El Mokh, écrivain et poète tunisien bilingue, à la langue arabe, après avoir longtemps écrit, et non sans succès, dans la langue de Molière. « Je ne fais que revenir aux sources, nous a-t-il annoncé, après tant de pérégrinations dans la langue française, j'ai éprouvé une sorte de nostalgie à la langue arabe et aux origines... » Dans ce recueil, on dirait que la langue arabe s'est également réjouie de ce retour du poète qui est resté toujours fidèle à l'écriture de textes arabes, quand bien même plusieurs de ses œuvres ont été rédigées en français, notamment en matière de poésie : « Cortège d'impressions », « Suicide de la femme en rouge », « Ton image », « Autoportrait » etc.
Le titre de ce recueil renvoie à un long poème d'une dizaine de pages qui résume ce retour vers sa langue naturelle, un retour qui s'est fait brusquement et sans hésitation, si bien que tout le recueil a été écrit en deux mois, juin et juillet 2014, avec parfois deux poèmes en une seule journée. Une véritable effusion poétique et un grand déferlement d'images métaphoriques et évocatrices ! Jalal El Mokh nous revient donc avec beaucoup d'engouement et de fidélité pour être en totale communion d'idées et de sentiments avec cette langue arabe, pour laquelle il a toujours éprouvé une forte passion, malgré cette tentation de bilinguisme qui le hante parfois et le pousse à écrire en langue française !
Dans ce recueil qui se compose de douze poèmes en vers libres, on remarque de prime abord que le poète a eu recours aux mythologies de l'Antiquité, en empruntant des noms de dieux et de divinités appartenant à des époques écoulées (carthaginoise, romaine, punique, grecque...) pour illustrer des sujets encore d'une actualité brûlante, comme « Tanit », cette déesse phénicienne, chargée de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance, qui symbolise donc la procréation et la fertilité, d'où le titre du poème « Tanit qui allaite ». Cette divinité est mise en confrontation avec d'autres grandes divinités, en l'occurrence Zeus, Baal Hamoun, Jupiter et d'autres encore qui se prosternent devant « Tanit », toujours ancrée dans la terre et dans le temps. Le poète crée dans « Tanit » un symbole de révolution dans la mesure où les grands révolutionnaires viennent danser autour d'elle, tels que Zorba le Grec, Chi Guevara, Sisyphe, le Christ, pour lui rendre hommage et s'inspirer de sa majesté et sa gloire.
« Marchands du Temple », titre emprunté à la mythologie chrétienne, est un autre poème par lequel le poète fait allusion aux marchands juifs qui exposaient leurs marchandises devant ce Temple, destiné essentiellement à la religion et à la vénération, que le Christ avait chassés de là en détruisant leurs étals et en renversant les comptoirs des changeurs d'argent. Le poète assimile ce Temple à un édifice de l'art et de la créativité qui fut souillé et menacé par les choses de la vie et d'autres affaires étroitement liées au commerce et aux entreprises mercantiles. Allusion faite ici aux commerçants illicites et informels qui s'installent devant les lieux du culte et les établissements publics pour vendre leurs marchandises !
Dans le poème « Rendre à César ce qui est à César », l'auteur parle des gens qui s'essoufflent derrière la matière alors que tous ceux qui s'intéressent à la poésie et à l'art sont relégués à un second plan et sont même dénigrés, comme s'il voulait dire, se considérant lui-même comme César : « Prenez vos châteaux de pierres et laissez-moi mes châteaux de rêves et de créativité. »
« A ceux qui vivent d'illusions » est un poème où Jalal El Mokh adresse un message à tous les grands poètes de l'humanité qui ont supporté l'absurdité de la vie en se délivrant à la débauche en se régalant de différentes variétés de vins, rien que pour oublier leur détresse et leur chagrin. Il cite plusieurs sortes de vins absorbés par ces poètes, tels que le vin du soufisme ou le vin spirituel, , le vin philosophique comme chez Omar Khayyam, le vin pur et pétillant comme chez Abou Nawas, le vin romantique ou tout simplement le vin de l'âme dans le christianisme, comme disait Paul Claudel :« Le vin est un professeur du goût, il est libérateur de l'esprit et l'illuminateur de l'intelligence ». Jalal El Mokh assume, quant à lui, ce tableau noir et cette absurdité de la vie sans pour autant oublier les atrocités et les tragédies que nous réserve cette vie et sans avoir recours à ces variétés de vins pour s'enivrer et fuir la réalité.
« Le Sermon » est un autre poème en deux parties où il s'agit d'un homme qui prononce des prêches du haut d'une montagne en s'adressant aux gens qui ne semblent pas lui prêter attention tout en vaquant à leur vécu quotidien, quoique ce prédicateur parle de religion, de philosophie, de politique, de littérature et d'autres concepts de la vie, tel Zarathoustra qui rappelait en vain le séjour du Christ dans le désert sans être jamais entendu...
Bref, Jalal El Mokh nous livre ici un recueil plein d'allusions, d'insinuations de symboles et de signes révélateurs. Le tout est exprimé dans une langue savante mais aisée et dans un style noble et précieux, souple et gracieux, mais parfois puissant et excessif qui accrocherait l'attention des lecteurs.


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