Accroché à la veste du pyjama de son papa, la jeune enfant qui cherchait à tout comprendre, ne pouvait que surprendre par ses questions pertinentes voire parfois gênantes. Pour cause le père qui suivait à la télé les débats de la plénière, qui se déroulaient au parlement, était pris à un certain moment, entre le marteau du dérapage de certains députés et l'enclume de la vérité qu'il cherchait à faire comprendre à sa fillette préférée. Celle-ci, les yeux écarquillés, lui demanda « si un député, agissant au nom de la société doit avoir des propos mesurés, même lorsqu'il veut protester, faire part de son désaccord ou contester très fort ; ou contraire il peut se permettre en sortant de ses gongs de proférer des menaces et des propos insultants » ? Le père, lui, regarda fixement et lui demanda candidement quelles étaient ces propos en l'occurrence. Et la fillette de rétorquer : « Ben, voyons papa ! Traiter les autres d'animaux ce n'est pas de la diffamation ? C'est quoi alors sinon » ? Le père gêné lui dit -alors : « Mais ma chérie, c'est aux animaux mêmes d'être vexés. Car parmi eux, il y ceux qui sont plus censés que les humains. Et en tout état de cause, ils voient mieux que nous la vie en rose. Ils cherchent plutôt à se défendre et à avoir la paix tout en appliquant strictement une loi, que les humains appellent loi de la jungle, mais qui vaut mieux que celle qui a été régie hypocritement par eux pour ne jamais être appliquée à bon escient. En effet au nom de quelle loi, celui qui, au parlement, était en train, lors de cette séance, de proférer des insultes, tout azimut sans jamais être poursuivi, ne serait-ce que sur le plan disciplinaire, car cela affecte en premier ses pairs ». Et la fillette qui semblait un peu troublée de s'exclamer: « Ah oui, au parlement, il y a des pairs? mais tu restes le meilleur des pères! …Et si je te demandais de me dessiner un parlement, mon cher papa » ? et le père de lui dire : « je t'en laisse le soin de le faire maintenant, selon ton imaginaire ». « Je crains répondit-elle, que mon imaginaire, ne soit pas conforme à ce que je vois. Entre ce qui existe et ce qui doit être, il y a un fossé. Certes dans un parlement, ça parle et ça ment, mais en outre dans l'assemblée actuelle, il y a plein de pairs, qui, en ne défendant que leurs propres intérêts, finissent par n'avoir plus aucun repère !