Etant au chômage, l'inculpé dans cette affaire, jugée récemment par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, s'est improvisé gardien de parking devant un établissement hospitalier fort fréquenté de la capitale. Sans autorisation aucune, il aidait les visiteurs à garer leurs véhicules aux alentours de l'hôpital et passait ensuite tout son temps à surveiller les voitures en stationnement dans l'espoir de recevoir en contrepartie des oboles qui lui permettent tant bien que mal de subvenir aux besoins de sa famille nombreuse. Du matin au soir, il s'acquittait depuis plusieurs années de cette tâche pénible, au point qu'il est devenu une figure familière du corps médical et paramédical affecté à l'hôpital. Toutefois, au fil du temps, ses charges familiales s'étant accrues considérablement avec la poursuite des études secondaires de ses enfants, il a vite compris que ce train-train quotidien ne lui rapportait pas suffisamment. Il lui fallait trouver une autre ressource pour pouvoir faire face aux dépenses de plus en plus expansives, nécessitées par sa nouvelle situation. Son imagination l'orienta bien sûr vers les parents des malades qui fréquentent l'établissement hospitalier. Abordant la majorité d'entre eux, il leur proposa ses services, car selon ses dires, il connaît l'ensemble des soignants de l'hôpital. Il peut par exemple leur permettre d'obtenir des délais plus courts concernant l'hospitalisation de leurs enfants malades et ainsi de suite, comme pour les rendez-vous pour les consultations externes. C'est ainsi qu'il commença à escroquer plusieurs victimes qui tombèrent dans le panneau, d'autant qu'il se contentait de peu, puisqu'il ne percevait que dix dinars pour chaque service qu'il promettait. Ne parvenant pas à honorer ses promesses, les plaintes se succédèrent. Arrêté, il avoua aux enquêteurs qu'il a été acculé à user de la sorte pour pourvoir aux frais engendrés par la poursuite des études scolaires de ses enfants. Son avocat a sollicité de la cour de tenir compte de la situation sociale de son client qui mérite de bénéficier des circonstances atténuantes. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l'accusé à un an et demi de prison