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Mauvais quart d'heure de Ghannouchi et Fakhfakh chez le Président : «L'Etat, c'est moi !»
Publié dans Le Temps le 05 - 07 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"On le sait, pourtant, très peu porté sur la personnification du Pouvoir. On le sait aussi très méfiant vis-à-vis des structures actuelles de l'Etat, ni dans leur composition, ni encore dans leur architecture. Il ne remet pas en cause les fondamentaux de la Révolution, mais cette Révolution, il en parle très peu, peut-être bien parce qu'il jugerait, au fond de lui-même, que cette « Révolution », justement, a trahi les espérances des jeunes. A croire même, que l'inextricable sit-in de Tataouine est perçu par le Président, comme un signe le confortant dans ses propres convictions et dans cette vision de sa célèbre théorie de « la pyramide inversée », celle-là même qui lui a valu le raz-de-marée inédit, lors de la dernière présidentielle.
Le Pouvoir au localisme, la décentralisation bureaucratique et, au final, à terme, inévitablement, la fin de la nomenclature classique, qui signifie aussi, la fin du pluralisme marrant qui se meut au sein d'une ARP qui n'est en rien représentative des besoins existentiels du peuple.
« L'OVNI » descend-il
sur terre ?
Toutes les théories avancées comme argumentaire à la campagne d'un candidat antisystème (et bien avant), qui n'a pas de parti -et c'est comme cela qu'il regarde tous les partis d'en haut- paraissait vagues, lyriques, inintelligibles ce qui lui a valu, tantôt, des railleries, tantôt le sobriquet d'un OVNI.
On a, par ailleurs stigmatisé son « immobilisme », ses « ingénuités politiques », les réticences à se résoudre à habiter là où il doit être : Carthage, tout autant que ce côté bon-enfant, ce côté qui a leurré tout le monde, à commencer par Rached Ghannouchi. Puis, on a commencé à voir en lui « un manipulateur » qui va à Kébili, par exemple, pour ameuter le peuple contre « le système ».
Il n'est, d'ailleurs pas, indifférent qu'un Seifeddine Makhlouf, émanation d'une pernicieuse tendance populiste, lui ait adressé « un avertissement », pour le moins irrévérencieux. Ce que fait Kaïs Saïed, à ses yeux, s'identifie à la contre-révolution. Dans le même sillage, l'un des anciens théoriciens de l'islamisme d'Ennahdha, Abou Yaareb el-Marzouki, appelle le 14 juin dernier (comme rapporté par « Jeune Afrique ») à un jugement populaire de Kaïs Saïed, sur les réseaux sociaux. Il accuse le Président de « détruire les institutions de l'Etat au moyen de ses prérogatives et de ne pas respecter la volonté des citoyens exprimée par les urnes et la Révolution ». Et, puis au final, toutes les « gentillesses » (fuitées par Mosaique.fm) auxquelles a eu droit Saïed, lors de la récente réunion du Conseil de la Choura.
Une accumulation. Tout un enchainement de diatribes qui auront vraisemblablement irrité le Président au plus haut degré. Face à une situation sociale potentiellement explosive -au vu surtout du meeting de l'UGTT à Sfax- et face à l'impasse dans laquelle se trouve Elyès Fakhfakh du fait de deux dossiers chauds : El Kamour et les présomptions de conflit d'intérêts, « l'OVNI » atterrit enfin !
Solennelles injonctions
ou avertissements ?
La photo publiée sur la pourtant avare page Facebook de la Présidence (vendredi), immortalisant sa réunion avec deux autres « piliers » chavirant de l'Etat : le Président de l'ARP et le Chef du gouvernement, est à cet effet très éloquente. Il ne les a pas convoqués pour les écouter. Mais pour qu'ils écoutent ce qu'il dit et pour qu'il s'écoute lui-même parler.
Comme d'habitude, le communiqué de la Présidence est laconique. Entre les lignes, il placarde, cependant, ses interlocuteurs, si tant est qu'on puisse les appeler ainsi.
Au-delà de la littérature habituelle sur l'examen de la « situation générale du pays », en filigrane, les injonctions du Président à l'endroit des deux personnages sont latentes.
Au premier volet, il met Fakhfakh face à ses responsabilités. A savoir, « la nécessité d'accélérer le traitement des affaires économiques et sociales et de trouver des solutions légitimes aux revendications des Tunisiens pour l'emploi, la liberté et la dignité. » (cf. communiqué). Cela veut dire qu'il a, par ricochet, légitimé le sit-in d'El Kamour. Il n'est pas sans savoir que les protocoles d'accords avaient été conclus en 2017 et que rien n'a été fait, depuis. Des faits antérieurs à l'avènement de Fakhfakh, mais puisqu'il avait déclaré, lors du vote de confiance, qu'il était là pour durer, eh bien durer, dépend aussi et surtout du Social.
Au deuxième volet -le plus percutant- il donne une énième leçon de droit constitutionnel. « Le Chef de l'Etat est le symbole de son unité, le garant de son indépendance et de sa pérennité et le dépositaire du respect de la constitution » (cf. encore le communiqué). Cette nouvelle leçon d'ordre institutionnel s'adresse indirectement à Rached Ghannouchi, Président d'une Assemblée qui se meut en laboratoire « transgénique » de la diplomatie tunisienne, cherchant à la détourner de sa neutralité dans le dossier libyen, même si, à Paris, Kaïs Saïed a lancé la phrase assassine aux yeux des islamistes : « La légitimité du gouvernement de Fayez El Sarraj est temporaire... » Et, quand -toujours à Paris- il prône l'implication des chefs de tribus, on ne peut pas dire qu'il ait été vraiment neutre. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'avait cure de la réaction d'Ennahdha. On ne peut pas dire, non plus, que cela ne l'ait pas irrité. Et, cela fait que, vendredi, en réaffirmant son propre statut devant un Rached Ghannouchi d'apparence interdit, il est allé au-delà de la diplomatie. A croire qu'il se soit inspiré de cette formule prêtée à Louis XIV: « L'Etat, c'est moi ».
Est-ce suffisant, cependant ? Parce que peut-on réellement lire dans la tête d'un Président, qui redescend, certes sur terre, mais qu'on dirait sorti d'un conte moral. Sinon, d'une autre époque. Il est, pour ainsi dire, indéchiffrable. On ne sait pas, non plus, si la réunion du vendredi avec Fakhfakh et Ghannouchi tendait juste à remettre les pendules à l'heure. Ce qui est sûr, c'est que ni Fakhfakh, ni Ghannouchi, ne savant exactement ce que leur réserve Kaïs Saïed.
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